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Les modifications ne devraient pas trop affecter les résultats définitifs.
La nouvelle carte électorale fédérale pourrait procurer un léger avantage aux conservateurs, disent des sondeurs.
Toutefois, les modifications ne devraient pas trop affecter les résultats définitifs.
Cinq circonscriptions ont été ajoutées aux 338 déjà existantes. Trois d'entre elles sont en Ontario, une en Colombie-Britannique et la dernière en Ontario.
Les limites territoriales de la grande majorité des circonscriptions ont été modifiées. Sur les 338 comtés de 2021, seuls 48 demeurent inchangés. Certains ont même été éliminés.
La carte électorale canadienne doit être révisée après chaque recensement décennal «afin de refléter les changements et les mouvements de la population du Canada», indique Élections Canada sur son site internet.
Dan Arnold, de la maison de sondage Pollara et un ancien sondeur du Parti libéral, dit même si le redécoupage est un non-partisan, une formation en profite toujours plus que les autres.
«Les conservateurs devraient bénéficier de la nouvelle carte. La principale raison est qu'ils reçoivent le plus d'appuis dans les régions du pays dont la population croît plus rapidement. Ces changements devraient se refléter sur la carte», dit-il.
Un autre expert ne croit pas que la nouvelle carte électorale avantagera plus un parti qu'un autre.
Philippe Fournier, un analyste de la firme Qc125, explique que les changements de la carte électorale sont «relativement mineurs». Ils procurent un «léger avantage» aux conservateurs en raison des trois sièges supplémentaires en Alberta.
«Chaque parti examine la nouvelle carte pour voir où elle les avantage ou les désavantages. Les changements ne sont pas si importants», souligne-t-il.
Mais ces modifications sont plus évidentes dans certains comtés.
M. Fournier raconte que le Bloc québécois est avantagé par la nouvelle carte au Québec. Notamment, la circonscription de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine, détenue par l'ancienne ministre Diane Lebouthillier a fusionné avec un secteur dominé par le Bloc.
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Mme Lebouthillier n'avait devancé son rival bloquiste que par 2618 votes en 2021.
«Voilà une [ancienne] ministre qui est maintenant une négligée à cause de la façon la carte a été redessinée», mentionne M. Fournier.
Une nouvelle circonscription est apparue dans la couronne nord de Montréal, une région balayée par le Bloc aux dernières élections.
La circonscription de Desnethé—Missinippi—Churchill River, dans le nord de la Saskatchewan, a été redécoupée d'une façon qui pourrait favoriser les libéraux, avance M. Fournier. Plusieurs secteurs dominés par le vote conservateur ont été retirés du comté.
«La circonscription est majoritairement autochtone, constate-t-il. Les conservateurs demeurent favoris en Saskatchewan, mais pas dans cette circonscription à cause de ses nouvelles limites.»
Selon M. Arnold, tenter d'analyser les résultats des dernières élections pour faire des prédictions en les comparant à la nouvelle carte est «simpliste», car les gens peuvent changer d'allégeance ou déménager, sans oublier les nouveaux électeurs inscrits.
Par exemple, la nouvelle carte électorale dans la région de Toronto pourrait avantager les conservateurs, notamment avec la disparition de la circonscription libérale de Don Valley-Est, mais c'est oublier rapidement qu'un grand nombre de gens vivant au centre-ville, qui avaient tendance à appuyer le PLC, sont déménagés en banlieue.
«Le redécoupage ne pèse pas lourd dans les autres transformations de l'univers politique, comme le facteur Trump ou l'arrivée de nouveaux chefs pour les conservateurs et les libéraux. D'autres éléments devront être aussi considérés», soutient M. Arnold.
Le NPD pourrait être en difficulté dans le nord de l'Ontario, une région qui est dans la mire des conservateurs, ajoute-t-il.
Les projections prédisent encore une victoire par 10 points des néo-démocrates dans Kapuskasing–Timmins–Mushkegowuk, mais celles-ci pourraient être faussées par l'appui que recevait le populaire député Charlie Angus, qui ne se présente pas en 2025.
«Si le NPD perd des appuis à l'échelle nationale, s'il ne peut compter sur un sortant pour enraciner le vote, ce comté devient très difficile à gagner pour eux, dit M. Arnold. Même si l'ensemble de la carte a été redécoupé, perdre un siège dans le nord de l'Ontario n'est pas une bonne nouvelle pour les néo-démocrates, comme perdre un siège à Toronto n'est pas une bonne nouvelle pour les libéraux.»