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Au lendemain de l'annonce du décès de la reine Élisabeth II, qui a relégué la campagne électorale au second plan, les chefs des principaux partis politiques du Québec poursuivent leurs annonces.
Le décès de la reine Élisabeth II et ses impacts sur la province ont continué de faire réagir les chefs en campagne électorale, vendredi.
Voyez le résumé de cette 13e journée de campagne électorale présenté par Simon Bourassa au bulletin Noovo Le Fil 17 animé par Marie-Christine Bergeron dans la vidéo ci-dessus.
Le premier ministre sortant, François Legault, ne semble pas avoir d'appétit pour discuter de constitution ou de l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur, et ce, même si le contexte a changé avec l'arrivée du roi Charles III.
«C'est pas dans nos priorités pour le prochain mandat», a-t-il répété en conférence de presse à Québec.
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Pourtant, il y a un an, François Legault s'était engagé à abolir le poste de lieutenant-gouverneur «lorsque le contexte le permettra».
Le décès de la souveraine s'est aussi imposé dans la conférence de presse du chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon, qui a dit jeudi, le jour de sa mort, que le gouvernement du Québec n'aurait pas dû mettre son drapeau en berne.
Le chef péquiste regrette sa réaction spontanée, mais il maintient son point de vue, étant opposé à la présence du symbole de la monarchie britannique au Québec.
«On ne peut pas nier qu'elle [la reine] représentait également une institution, la Couronne britannique, qui a causé un préjudice important tant aux Québécois qu'aux Nations autochtones», a-t-il expliqué.
Les deux chefs ont également répondu à des questions sur leurs propositions du jour.
M. Legault était dans la capitale nationale pour détailler ses engagements pour la région de Québec. Il a bien sûr été question du troisième lien, et le chef caquiste n'en démord pas: il faut absolument une nouvelle liaison Québec-Lévis.
Son parti a promis notamment d'accélérer les travaux du bureau de projet, et de répondre aux préoccupations sur la question, soulevées notamment par le maire de Québec, Bruno Marchand.
Le parti de François Legault entend réaménager le secteur de la gare fluviale, et mandater un autre bureau de projet afin qu'il travaille à la reconstruction du Marché Champlain.
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M. Legault a par ailleurs annoncé que pour aider les banques alimentaires à répondre à la demande, la CAQ propose d'investir 20 millions $ dans leurs infrastructures d'entreposage.
De son côté, le chef péquiste était à Montréal pour annoncer que son parti injecterait 575 millions $ par année pour rénover les écoles vétustes et accélérer les travaux.
Il a annoncé vouloir injecter 2,3 milliards $ supplémentaires au budget prévu pour la réfection des établissements scolaires d'ici quatre ans. Le plan québécois des infrastructures prévoit actuellement 21,1 milliards $.
M. St-Pierre-Plamondon a aussi dû s'expliquer vendredi sur sa candidate à Laval-des-Rapides, qui a participé à un film pornographique sur le site Pornhub en 2021.
Dans un message sur Twitter, le chef du PQ a écrit offrir son «appui entier» à sa candidate Andréanne Fiola. Il a réitéré son soutien plus tard en point de presse.
«Je tiens que sa candidature ne soit pas réduite à un seul aspect de son passé, ce serait très injuste. Elle fait un travail remarquable de militantisme pour l'environnement. (...) Elle est brillante», a soutenu M. St-Pierre Plamondon.
Par ailleurs, c'était une journée importante pour Québec solidaire qui déposait vendredi son cadre financier.
Un gouvernement solidaire augmenterait les impôts des entreprises, des «grandes fortunes» et des particuliers ayant un revenu supérieur à 100 000 $ pour financer 7,95 milliards $ en nouvelles dépenses dès la première année du prochain mandat.
Québec solidaire veut atteindre l'équilibre budgétaire dès la deuxième année. La suspension des versements au Fonds des générations, qui auraient varié entre 3,96 milliards $ et 4,6 milliards $ au cours des quatre prochains exercices, permet d'atteindre l'équilibre budgétaire. Le poids de la dette par rapport
à l'économie s'établirait à 44 % en 2026.
Le cadre financier comprend aussi 32,5 milliards $ d'investissements supplémentaires sur l'horizon 2023-2027. La grande partie, 29 milliards $, serait consacrée aux investissements en transport en commun.
Pour sa part, le Parti libéral a promis d'ajouter 4000 lits d'hôpitaux, mais 2000 de ces lits sont de toute façon déjà prévus dans la planification gouvernementale.
Le coût des 2000 lits que le PLQ veut réellement ajouter à ce qui est prévu serait de 6,6 milliards $, qui seront prélevés dans le Plan québécois des infrastructures (PQI).
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Un gouvernement libéral renégocierait aussi les ententes de rémunération avec les médecins, notamment concernant les «activités médicales particulières», a indiqué la cheffe Dominique Anglade.
Mais pas question de s'attaquer à la prérogative des médecins des diverses fédérations de gérer leurs enveloppes de rémunération: «ce qui va faire partie de la réouverture des ententes, c'est la capacité de servir la population», a précisé Mme Anglade.
Sur ce plan, Québec solidaire promet de mettre fin à l'incorporation des médecins de manière unilatérale, permettant au gouvernement d'aller chercher 516 millions $ dès l'exercice 2023-2024, selon son cadre financier.
Avoir permis aux médecins de s'incorporer était «une erreur historique», selon Gabriel Nadeau-Dubois. «Quand on soigne, on ne devrait pas s'enregistrer comme une business, ça n'a pas rapport», a-t-il affirmé.
Un gouvernement solidaire n'aurait pas le choix de négocier, a répondu la Fédération des médecins spécialistes (FMSQ).
Finalement, le Parti conservateur du Québec (PCQ) s'est engagé à supprimer la taxe de vente sur les biens usagés, dont les automobiles, les meubles et les électroménagers.
Selon les conservateurs, cette mesure se traduirait par une perte de revenus d'environ 350 millions $ pour l'État.
Le chef Éric Duhaime a fait valoir que cette taxation affecte davantage les moins nantis.
«Ces gens-là, on leur fait payer des taxes alors que ce n'est pas nécessairement les gens qui ont les plus hauts revenus, au contraire. Plus les gens achètent des biens usagés normalement, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens des biens à l'état neuf. On ne comprend pas pourquoi le gouvernement veut s'acharner sur cette clientèle-là», a-t-il affirmé, alors qu'il se trouvait chez un concessionnaire automobile de Donnacona, près de Québec.