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Cette femme de 68 ans dit avoir été inscrite sur une liste d'attente de huit mois, retardant le diagnostic du cancer.
Joan Hama affirme qu'elle a failli mourir parce que son attente pour une coloscopie a duré des mois.
Alors que la meilleure pratique consiste à effectuer une coloscopie dans les 60 jours, cette femme de 68 ans dit avoir été inscrite sur une liste d'attente de huit mois, ce qui a retardé le diagnostic de son cancer du côlon il y a huit ans.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Environ quatre mois après le début de la période d'attente, elle a ressenti d'atroces douleurs à l'estomac. Son côlon s'est rompu et elle a dû subir une intervention chirurgicale d'urgence. Le chirurgien a retiré la tumeur cancéreuse et elle a dû être réanimée à plusieurs reprises au cours de l'intervention.
«Si le cancer du côlon avait été détecté dès le départ, je n'aurais pas cette énorme cicatrice le long de mon estomac», a expliqué cette planificatrice financière à la retraite de West Kelowna, en Colombie-Britannique, lors d'une entrevue vidéo accordée à CTVNews.ca mardi, pleurant parfois en parlant de la «douleur et de la difficulté» de la convalescence après l'opération.
«J'aurais très bien pu mourir sur la table d'opération», a-t-elle ajouté. «J'en suis encore bouleversée [...]. Il m'a fallu environ deux ans pour commencer à me rétablir.»
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Si Joan Hama a survécu et n'a plus de cancer aujourd'hui, des milliers d'autres Canadiens se trouvant dans des situations similaires n'ont pas réussi à s'en sortir.
Près de 75 000 Canadiens sont morts en attendant divers types de services de santé, du traitement du cancer aux examens IRM, depuis 2018, selon les données du gouvernement publiées par le groupe de réflexion à but non lucratif sur les politiques publiques SecondStreet.org.
«Des milliers de Canadiens à travers le pays se retrouvent sur des listes d'attente - dans certains cas pendant plusieurs années - avec trop de décès tragiques avant même d'être traités, ou même diagnostiqués», a rapporté Harrison Fleming, le directeur législatif et politique de SecondStreet.org, basé à Calgary, dans un communiqué de presse mercredi.
Au moins 15 474 patients au Canada sont décédés entre 2023 et 2024 alors qu'ils attendaient un large éventail de chirurgies, de procédures ou de scanners diagnostiques, tels que des opérations cardiaques, des opérations de la hanche et des chirurgies de la cataracte, selon les données. Ce chiffre ne tient pas compte du Québec, de l'Alberta, de Terre-Neuve-et-Labrador et de la majeure partie du Manitoba. SecondStreet.org précise que la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse n'ont fourni que des données sur les patients décédés dans l'attente d'une intervention chirurgicale.
SecondStreet.org précise que ce chiffre est incomplet car plusieurs gouvernements ne suivent pas le problème ou n'ont fourni que des données partielles.
Selon le groupe de réflexion, de nombreux organismes gouvernementaux de soins de santé ne suivent pas les données relatives aux décès survenus dans le cadre des listes d'attente.
Ils demandent aux gouvernements de divulguer ces informations de manière «proactive», comme ils le font pour les inspections sanitaires des restaurants.
SecondStreet.org dit avoir obtenu les données des gouvernements provinciaux et de leurs autorités sanitaires entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, par le biais de demandes d'accès à l'information.