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Début de l'épidémie d'influenza au Canada; le pic de la saison n'est pas atteint
Les estimations de l'efficacité du vaccin antigrippal pour la saison 2024-2025 devraient être disponibles en février ou mars 2025.
L'épidémie de l'influenza — ou grippe — a officiellement commencé au Canada. Il est trop tôt pour dire si cette saison sera marquée par un nombre important de personnes infectées, mais on sait que la circulation des virus sera très active dans les prochaines semaines, puisque le sommet de l'épidémie n'a pas encore été atteint.
Le rapport canadien de surveillance des virus respiratoires indique que le taux hebdomadaire d'hospitalisation lié à l'influenza est de 2,9 pour 100 000 habitants. «En ce moment, on n'a pas atteint le pic de la saison influenza, ça demeure des données qui sont en début d'épidémie. Ça peut être beaucoup plus élevé que cela», a commenté Dr Jesse Papenburg, qui travaille à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Le seuil épidémique a été dépassé la semaine se terminant le 21 décembre au Canada. Depuis, la courbe des infections à l'influenza continue de croître. Le seuil épidémique est de 5 % de tests positifs pour la grippe. Lorsqu’il est dépassé et qu’au moins 15 détections hebdomadaires de la grippe sont signalées, une épidémie de grippe saisonnière est déclarée.
Au Canada, le pourcentage de tests positifs à l'influenza dans les laboratoires cliniques est de 11,3 %; au Québec, il est de 10,9 %, selon les plus récentes données de l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Dr Papenburg, qui est pédiatre, infectiologue et microbiologiste, explique qu'on se trouve dans la phase ascendante de l'épidémie. «La saison est déclenchée et dans les semaines qui suivent les taux d'incidence vont continuer à augmenter et on va voir encore beaucoup de cas d'influenza pour les prochaines semaines, dit-il. D'habitude, une saison d'influenza, ça peut durer environ 10 à 16 semaines, donc on en a encore pour plusieurs semaines et on est loin du pic. Je pense que les prochaines semaines vont être plus difficiles au niveau de l'influenza.»
Dr Papenburg met en garde les jeunes enfants et les aînés qui sont à plus haut risque de complications d'une influenza. «Les enfants en bas de 5 ans, mais particulièrement les enfants en bas de 2 ans, ainsi que nos aînés, les personnes de 65 ans et plus, mais surtout de 75 ans et plus, sont à plus haut risque d'hospitalisation et de complications de leur infection influenza», indique-t-il.
Pas trop tard pour la vaccination
«J'ai l'impression qu'on va voir une saison typique d'influenza qui arrive en plein milieu de l'hiver qui va causer de la maladie sévère, particulièrement chez les personnes à plus haut risque», poursuit Dr Papenburg, qui est aussi membre associé au département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail et professeur adjoint de pédiatrie et à la Faculté de médecine de l’Université McGill.
Il rappelle qu'il est toujours temps pour se faire vacciner contre l'influenza. Les anticorps protecteurs se développent entre 7 et 14 jours après avoir reçu le vaccin. «Il n'est pas trop tard parce que nous sommes encore dans la phase ascendante de l'épidémie. Les prochaines semaines vont être pires que ce qu'on a en ce moment. Quelqu'un qui se fait vacciner maintenant va s'offrir une protection durant cette période où il y a la plus grande circulation de l'influenza.»
Dr Papenburg souligne que bien que l'efficacité du vaccin varie d'une année à l'autre, la moyenne de protection est de 50 %. Autrement dit, se faire vacciner réduit de moitié le risque d'une hospitalisation.
Les estimations de l'efficacité du vaccin antigrippal pour la saison 2024-2025 devraient être disponibles en février ou mars 2025.
Pression dans les hôpitaux
Lundi après-midi, plus de 5200 personnes fréquentaient les urgences de la province. Le taux d'occupation dans l'ensemble des urgences du Québec s'élevait à 130 %, les pires taux étant enregistrés dans les Laurentides (173 %), Laval (167 %) et Lanaudière (155 %).
«En ce moment, nos urgences sont achalandées avec des patients avec des infections respiratoires», a soutenu Dr Papenburg. À l'Hôpital de Montréal pour enfants où il travaille, il constate de plus en plus d’hospitalisations pour l’influenza, incluant même des cas aux soins intensifs.
«C’est clair qu’en ce moment l’influenza cause un fardeau autant au niveau des cliniques ambulatoires et des salles d’urgence, mais aussi en termes d’occupation de lits», dit-il.
En plus de l'influenza et de la COVID-19, c'est aussi la saison du virus respiratoire syncytial (VRS). Les données de l'INSPQ indiquent que 937 cas ont été déclarés pour la semaine se terminant le 11 janvier. Le pourcentage de tests positifs au VRS semble toutefois sur la pente descendante au Québec avec un taux de positivité de 9,5 %. À la fin décembre, le pourcentage de tests déclarés positifs au VRS oscillait autour de 13 %.
«D’après ce qu’on voit, en ce moment, en pédiatrie, on est en plein dans la saison du VRS. Nos jeunes enfants en bas de 1 an, il y en a beaucoup qui se présentent avec une infection VRS», témoigne Dr Papenburg.
Il rappelle que le lavage fréquent des mains réduit le risque d'avoir une infection respiratoire. Si on a de la fièvre ou qu'on tousse, la santé publique recommande aux gens de rester à la maison ou de porter un masque si cela s'avère absolument nécessaire.