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Le plan de M. Nétanyahou prévoit une liberté d'action pour les militaires israéliens dans une bande de Gaza démilitarisée après la guerre, afin de contrecarrer toute menace pour la sécurité.
Israël cherche à exercer un contrôle illimité sur la sécurité et les affaires civiles dans la bande de Gaza, selon un plan d'après-guerre longtemps attendu présenté par le premier ministre Benjamin Nétanyahou. Ce plan a été rapidement rejeté vendredi par les dirigeants palestiniens et va à l'encontre de la vision de Washington pour l'enclave ravagée par la guerre.
M. Nétanyahou a présenté le document de deux pages à son cabinet de sécurité jeudi en fin de journée pour approbation.
De profonds désaccords sur l'avenir de Gaza ont conduit à des frictions de plus en plus publiques entre Israël et les États-Unis, son allié le plus proche. L'administration Biden cherche à instaurer une gouvernance palestinienne à Gaza et en Cisjordanie occupée par Israël, en tant que précurseur de la création d'un État palestinien, un résultat auquel M. Netanyahou et son gouvernement de droite sont farouchement opposés. Le plan de M. Nétanyahou prévoit que des Palestiniens triés sur le volet à Gaza administrent le territoire.
Par ailleurs, les efforts en vue d'un cessez-le-feu semblent gagner du terrain, les médiateurs devant présenter une nouvelle proposition lors d'une réunion de haut niveau prévue ce week-end à Paris. Les États-Unis, l'Égypte et le Qatar s'efforcent depuis des semaines de trouver une formule susceptible de mettre un terme à l'offensive dévastatrice d'Israël à Gaza, mais ils sont désormais confrontés à une échéance officieuse à l'approche du mois de ramadan.
À Gaza, les frappes aériennes israéliennes dans le centre et le sud du territoire ont tué au moins 68 Palestiniens, dont des enfants et des femmes, pendant la nuit de jeudi à vendredi, selon des responsables de la santé et un journaliste de l'Associated Press. Vingt-quatre autres corps sont restés coincés sous les décombres.
Le nombre total de morts palestiniens depuis le début de la guerre s'élève à plus de 29 500, et près de 70 000 personnes ont été blessées, selon les autorités sanitaires de Gaza. Ce bilan représente près de 1,3 % de la population de Gaza, qui compte 2,3 millions d'habitants.
Le plan de M. Nétanyahou, bien qu'il manque de précisions, est le premier à formuler une vision officielle de l'après-guerre. Il réaffirme qu'Israël est déterminé à écraser le Hamas, le groupe militant qui a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007.
Les sondages indiquent qu'une majorité de Palestiniens ne soutiennent pas le Hamas, mais le groupe est profondément enraciné dans la société palestinienne. Ses détracteurs, dont certains en Israël, estiment que l'objectif d'éliminer le Hamas est irréalisable.
Le plan de M. Nétanyahou prévoit une liberté d'action pour les militaires israéliens dans une bande de Gaza démilitarisée après la guerre, afin de contrecarrer toute menace pour la sécurité. Il prévoit qu'Israël établira une zone tampon à l'intérieur de la bande de Gaza, ce qui suscitera probablement des objections de la part des États-Unis.
Le plan prévoit également que la bande de Gaza soit gouvernée par des fonctionnaires locaux qui, selon le plan, «ne seront pas identifiés avec des pays ou des entités qui soutiennent le terrorisme et ne recevront pas de paiement de leur part».
Il n'est pas certain que des Palestiniens acceptent de jouer un tel rôle de sous-traitant. Au cours des dernières décennies, Israël a tenté à plusieurs reprises, sans succès, de mettre en place des organes locaux de gouvernement palestinien triés sur le volet.
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L'Autorité palestinienne, qui administre certaines parties de la Cisjordanie occupée par Israël, a dénoncé vendredi le plan de M. Nétanyahou comme étant «colonialiste et raciste», affirmant qu'il équivaudrait à une réoccupation israélienne de Gaza. Israël a retiré ses soldats et ses colons de Gaza en 2005, mais a conservé le contrôle de l'accès au territoire.
L'administration Biden souhaite qu'une Autorité palestinienne réformée gouverne à la fois la bande de Gaza et la Cisjordanie, ce qui constituerait une étape vers la création d'un État palestinien. Elle a tenté d'atténuer la résistance de M. Nétanyahou en évoquant la perspective d'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite, puissance arabe.
Israël a déclaré la guerre au Hamas le 7 octobre, après que les militants aient pris d'assaut le sud d'Israël, tuant environ 1200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant quelque 250 otages. Plus de 100 otages ont été libérés lors d'un cessez-le-feu d'une semaine à la fin du mois de novembre.
Depuis le début de la guerre, 29 514 Palestiniens ont été tués lors de l'offensive israélienne et près de 70 000 ont été blessés, a déclaré vendredi le ministère de la Santé de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas. Les deux tiers des personnes tuées sont des femmes et des enfants, a précisé le ministère, qui ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans son décompte.
Israël affirme avoir tué au moins 10 000 combattants du Hamas, sans donner de détails. Il tient le Hamas pour responsable des pertes civiles parce que le groupe opère et combat à partir de zones civiles. Les États-Unis ont à plusieurs reprises exhorté Israël à faire davantage pour éviter de blesser des civils, mais le nombre quotidien de morts signalé à Gaza semble relativement constant.
L'offensive israélienne a infligé d'immenses souffrances à Gaza. Environ 80 % de la population a été déplacée, les maladies infectieuses sévissent et des centaines de milliers de personnes souffrent de la faim.
En Cisjordanie, deux Palestiniens tués lors d'une attaque de drone israélien sur leur voiture ont été enterrés vendredi dans le camp de réfugiés de Jénine. Les deux corps ont été enveloppés dans des drapeaux du groupe militant Jihad islamique et portés sur des brancards lors de la procession funéraire.
Israël affirme que l'un des tués avait déjà été impliqué dans des attaques de tirs contre des colonies israéliennes et des postes de l'armée, et qu'il était sur le point de mener une autre attaque lorsqu'il a été tué par la frappe de drone jeudi en fin de journée.