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International

Israël-Hamas: un cessez-le-feu est «une question de vie ou de mort», selon l'ONU

Le chef de l'agence de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour les réfugiés palestiniens, Philippe Lazzarini, accuse Israël de «punition collective» à l'encontre des Palestiniens et de déplacement forcé de civils.

Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, s'adresse aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU au siège des Nations Unies, lundi 30 octobre 2023.
Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies, s'adresse aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU au siège des Nations Unies, lundi 30 octobre 2023.
Edith M. Lederer
Edith M. Lederer / Associated Press

Le chef de l'agence de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour les réfugiés palestiniens a déclaré lors d'une réunion d'urgence de l'ONU, lundi, qu'«un cessez-le-feu humanitaire immédiat est devenu une question de vie ou de mort pour des millions de personnes», accusant Israël de «punition collective» à l'encontre des Palestiniens et de déplacement forcé de civils.

Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a averti qu’une nouvelle rupture de l’ordre civil à la suite du pillage des entrepôts de l’agence par des Palestiniens à la recherche de nourriture et d’autres matériel «rendra extrêmement difficile, voire impossible, la poursuite des opérations de la plus grande agence des Nations unies à Gaza».

Les exposés au Conseil de sécurité de M. Lazzarini, de la directrice de l'agence des Nations unies pour l'enfance, l'UNICEF, et d'un haut responsable humanitaire de l'ONU ont dressé un tableau désastreux de la situation humanitaire à Gaza, 23 jours après les attaques-surprises du Hamas, et des représailles toujours en cours d'Israël, une action militaire visant à «anéantir» le groupe militant qui contrôle Gaza.

Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé de Gaza, plus de 8300 personnes ont été tuées — dont 66 % de femmes et d’enfants — et des dizaines de milliers de personnes ont été blessées, a indiqué le bureau humanitaire de l’ONU.

Selon la directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell, ce bilan comprend plus de 3400 enfants tués et plus de 6300 blessés. «Cela signifie que plus de 420 enfants sont tués ou blessés chaque jour à Gaza — un nombre qui devrait profondément ébranler chacun d'entre nous», a-t-elle déclaré.

«Cela dépasse le nombre d’enfants tués chaque année dans les zones de conflit du monde depuis 2019, a souligné M. Lazzarini. Il ne peut pas s’agir de «dommages collatéraux».»

Un système de ravitaillement «voué à l'échec»

De nombreux intervenants lors de la réunion du Conseil ont dénoncé les attaques du Hamas contre Israël du 7 octobre, qui ont tué plus de 1400 personnes, et ont appelé à la libération de quelque 230 otages emmenés à Gaza. Tous les participants à la réunion ont également souligné qu’Israël est tenu, en vertu du droit humanitaire international, de protéger les civils et leurs biens essentiels à la vie, notamment les hôpitaux, les écoles et d'autres infrastructures. Israël a été critiqué pour avoir coupé la nourriture, l’eau, le carburant et les médicaments vers Gaza, en plus d'avoir coupé les communications à Gaza pendant plusieurs jours. 

M. Lazzarini a déclaré que «la poignée de convois» autorisés à entrer à Gaza par le poste-frontière de Rafah depuis l’Égypte, ces derniers jours, «n’est rien comparé aux besoins des plus de 2 millions de personnes coincées à Gaza».

«Le système en place pour permettre de l'aide à Gaza est voué à l'échec», a-t-il soutenu, «à moins qu'il n'y ait une volonté politique pour rendre le flux de matériel significatif, répondant aux besoins humanitaires sans précédent». 

À voir également : La ligne du temps du conflit israélo-palestinien, de 1917 à 2023

Le commissaire de l'UNRWA a affirmé qu'il n'y avait aucun endroit sûr à Gaza, avertissant que les services de base s'effondrent, que les médicaments, la nourriture, l'eau et le carburant s'épuisent, alors que les rues «ont commencé à déborder des eaux usées, ce qui entraînera très bientôt un risque sanitaire énorme».

L’UNICEF supervise les questions d’eau et d’assainissement pour le compte de l’ONU, et Mme Russell a averti que  le manque d’eau potable et d’assainissement est sur le point de devenir une «catastrophe».

La libération des otages exigée

L'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a exhorté le Conseil de sécurité divisé – qui a rejeté quatre résolutions qui auraient répondu aux attaques du Hamas du 7 octobre et à la guerre en cours – à se rassembler, affirmant que «la crise humanitaire à Gaza devient encore plus grave de jour en jour.»

Soulignant que tous les civils innocents doivent être protégés, elle a déclaré que le Conseil doit appeler «à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, répondre aux immenses besoins humanitaires des civils palestiniens à Gaza, affirmer le droit d'Israël à se défendre contre le terrorisme et rappeler à tous les acteurs que le droit international humanitaire doit être respecté».

Un char israélien opère dans la bande de Gaza, vu du sud d'Israël, le lundi 30 octobre 2023.
Un char israélien opère dans la bande de Gaza, vu du sud d'Israël, le lundi 30 octobre 2023.

Elle a réitéré l'appel du président américain Joe Biden à des pauses humanitaires pour faire sortir les otages, permettre l'arrivée de l'aide et assurer le passage en toute sécurité des civils.

«Cela signifie que le Hamas ne doit pas utiliser les Palestiniens comme boucliers humains – un acte d’une cruauté impensable et une violation du droit de la guerre», a affirmé l’ambassadrice américaine. «Et cela signifie qu’Israël doit prendre toutes les précautions possibles pour éviter de nuire aux civils», a-t-elle ajouté. 

Edith M. Lederer
Edith M. Lederer / Associated Press