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International

Israël continue à pilonner la ville de Gaza; combats autour d'un grand hôpital

Les frappes israéliennes ont pilonné la ville de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les forces terrestres combattaient les militants du Hamas.

Des Palestiniens fuient vers le sud de la bande de Gaza le long de la rue Salah al-Din à Bureij, dans la bande de Gaza, le jeudi 9 novembre 2023.
Des Palestiniens fuient vers le sud de la bande de Gaza le long de la rue Salah al-Din à Bureij, dans la bande de Gaza, le jeudi 9 novembre 2023.

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Associated Press
Associated Press

Les frappes israéliennes ont pilonné la ville de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que les forces terrestres combattaient les militants du Hamas dans des quartiers urbains denses près d'un hôpital où des dizaines de milliers de Palestiniens ont trouvé refuge.

La plus grande ville de Gaza est au centre de la campagne israélienne visant à écraser le Hamas après son incursion meurtrière du 7 octobre. L'armée israélienne affirme que le principal centre de commandement du Hamas est situé dans et sous le complexe de l'hôpital Shifa. Le groupe militant et le personnel de l'hôpital nient cette affirmation. Les troupes se trouvaient à environ 3 kilomètres de l'hôpital, selon son directeur.

Alors que la communauté internationale s'inquiète des conditions désastreuses qui règnent à Gaza, les médiateurs sont sur le point de conclure un accord prévoyant un cessez-le-feu de trois jours en échange de la libération d'une douzaine d'otages détenus par le Hamas, selon deux responsables égyptiens, un fonctionnaire des Nations unies et un diplomate occidental.

L'accord permettrait également l'entrée d'une petite quantité de carburant dans le territoire ― qui dépend actuellement de génératrices pour son électricité ― pour la première fois depuis le début de la guerre.

Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a déclaré que tout cessez-le-feu temporaire devrait s'accompagner de la libération des otages. Selon Israël, environ 240 personnes sont retenues en captivité et leur sort a galvanisé le soutien israélien à la guerre, malgré les inquiétudes croissantes de la communauté internationale.

Des responsables occidentaux et arabes se sont réunis à Paris jeudi pour discuter des moyens de fournir davantage d'aide aux civils de Gaza, un jour après que le groupe des sept démocraties les plus riches, qui comprend des alliés proches d'Israël, ait appelé à la livraison «sans entrave» de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant, ainsi qu'à des «pauses humanitaires» dans les combats.

L'éventuel accord de cessez-le-feu est négocié par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar, un pays du golfe Persique qui sert de médiateur avec le Hamas.

Un haut responsable américain a déclaré que l'administration Biden avait suggéré à Israël de lier la durée d'une pause à la libération d'un certain nombre d'otages, selon une formule qui pourrait être utilisée pour des pauses supplémentaires. Tous ces responsables ont parlé sous le couvert de l'anonymat par crainte d'influencer les délicates négociations en cours.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a refusé de s'étendre sur un éventuel accord lors d'une interview accordée à la radio de l'armée.

BATAILLES PRÈS DE L'HÔPITAL SHIFA

Pendant ce temps, les forces terrestres israéliennes se sont battues près du plus grand hôpital de Gaza, Shifa, où les personnes fuyant les combats s'abritent aux côtés des patients, selon le directeur général de l'hôpital, Mohammed Abou Selmia.

L'armée israélienne prétend que le complexe est un centre de commandement du Hamas et que de hauts dirigeants militants s'y cachent, utilisant l'établissement comme bouclier. Le Hamas et le personnel de l'hôpital affirment que l'armée crée un prétexte pour le frapper.

Des dizaines de blessés ont été transportés d'urgence à Shifa pendant la nuit, a déclaré Abou Selmia à l'Associated Press jeudi. «À l'aube, un obus est tombé tout près de l'hôpital, mais Dieu merci, seules quelques personnes ont été légèrement blessées.»

«Les conditions ici sont désastreuses dans tous les sens du terme, a-t-il ajouté. Nous manquons de médicaments et de matériel, et les médecins et les infirmières sont épuisés. Nous ne pouvons pas faire grand-chose pour les patients.»

Les journalistes internationaux qui sont entrés dans le nord lors d'une visite guidée par l'armée israélienne mercredi ont vu des bâtiments très endommagés, des champs de décombres et des arbres renversés le long de la côte méditerranéenne.

DÉTÉRIORATION DE LA SITUATION À GAZA

Le filet d'aide qui entre dans la bande de Gaza par le sud est largement empêché de se rendre dans le nord, qui n'a pas d'eau courante depuis des semaines. Le bureau d'aide de l'ONU a déclaré que toutes les boulangeries avaient fermé leurs portes par manque de carburant, d'eau et de farine. Les hôpitaux à court de fournitures pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie.

Plus des deux tiers des 2,3 millions d'habitants de Gaza ont fui leur domicile depuis le début de la guerre, nombre d'entre eux obéissant aux ordres israéliens de se réfugier dans la partie méridionale de l'enclave assiégée.

Mais les conditions y sont également désastreuses. Israël a continué à frapper ce qu'il appelle des cibles militantes sur l'ensemble du territoire. Les nouveaux arrivants du nord se serrent dans les maisons de leur famille élargie ou dans des écoles des Nations unies transformées en refuges où se réfugient des centaines de milliers de personnes.

Néanmoins, l'exode de la ville de Gaza et des zones environnantes du nord s'est accéléré ces derniers jours. Le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU a indiqué que 50 000 personnes avaient fui vers le sud sur l'autoroute principale de Gaza mercredi, au cours d'une fenêtre quotidienne de plusieurs heures annoncée par l'armée israélienne.

Il y a des affrontements et des bombardements près de la route, et les personnes évacuées ont rapporté avoir vu des cadavres le long de la route, a indiqué le bureau de l'ONU. La plupart des réfugiés voyagent à pied avec seulement ce qu'ils peuvent porter, plusieurs d'entre eux tenant des enfants ou poussant des parents plus âgés dans des charrettes.

Le ministère de l'Intérieur, dirigé par le Hamas, qui a exhorté les Palestiniens à rester chez eux, a demandé aux médias de ne pas diffuser d'images de personnes en train de fuir.

Un mois de bombardements incessants à Gaza depuis l'attaque du Hamas a tué plus de 10 500 Palestiniens, dont deux tiers de femmes et de mineurs, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas. Plus de 2300 autres personnes auraient été ensevelies par les frappes qui, dans certains cas, ont démoli des pâtés de maisons entiers.

Les autorités israéliennes affirment que des milliers de militants palestiniens ont été tués et imputent les décès de civils au Hamas, qu'elles accusent d'opérer dans des zones résidentielles et d'utiliser des civils palestiniens comme boucliers humains. Le ministère de la Santé de Gaza ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans ses rapports sur les victimes.

La Cisjordanie occupée a également connu une flambée de violence, Israël procédant fréquemment à des arrestations qui déclenchent souvent des fusillades. Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins sept Palestiniens ont été tués jeudi lors d'un raid qui a duré plusieurs heures à Jénine. L'armée affirme qu'elle a intensifié ses opérations pour prévenir les attaques.

Plus de 1400 personnes sont mortes en Israël depuis le début de la guerre, la plupart d'entre elles étant des civils tués par des militants du Hamas lors de leur première incursion. Israël affirme que 32 de ses soldats ont été tués à Gaza depuis le début de l'offensive terrestre.

Les militants palestiniens ont continué à tirer des roquettes sur Israël et quelque 250 000 Israéliens ont été contraints d'évacuer des communautés proches de Gaza et le long de la frontière nord avec le Liban, où les forces israéliennes et les militants du Hezbollah ont échangé des coups de feu à plusieurs reprises.

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Associated Press
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