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International

Inde: la Maison-Blanche assure qu'il n'y a pas de fossé entre Ottawa et Washington

Les États-Unis partagent les «profondes préoccupations» du Canada concernant une éventuelle implication du gouvernement indien dans le meurtre d'un citoyen canadien.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, soutient que les États-Unis partageaient les «profondes préoccupations» du Canada et il nie toute suggestion d'un fossé entre les deux pays dans ce dossier.
Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, soutient que les États-Unis partageaient les «profondes préoccupations» du Canada et il nie toute suggestion d'un fossé entre les deux pays dans ce dossier.
James McCarten
James McCarten / La Presse canadienne

La Maison-Blanche rejette les informations selon lesquelles les relations entre le Canada et les États-Unis se tendent à la suite des graves allégations du premier ministre Justin Trudeau concernant une éventuelle implication du gouvernement indien dans le meurtre d'un citoyen canadien en Colombie-Britannique.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, soutient que les États-Unis partagent les «profondes préoccupations» du Canada et il nie toute suggestion d'un fossé entre les deux pays dans ce dossier.

Les récents efforts des États-Unis pour séduire l'Inde en tant qu'allié économique et géopolitique ont alimenté les spéculations selon lesquelles la Maison-Blanche voulait ménager la chèvre et le chou dans ce délicat dossier.

Hardeep Singh Nijjar, un leader sikh et séparatiste déclaré, que le gouvernement indien considérait comme un terroriste, a été assassiné devant son temple de Surrey, en Colombie-Britannique, en juin dernier.

Un responsable canadien a déclaré à l'Associated Press que les allégations d'implication de l'Inde sont fondées sur la surveillance de diplomates indiens au Canada, y compris les renseignements fournis par un «important allié».

Ce responsable a déclaré que les communications impliquaient des responsables indiens et des diplomates indiens au Canada, et qu'une partie des renseignements avait été fournie par un membre des Five Eyes - l'alliance de partage de renseignements qui comprend les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, en plus du Canada.

Le responsable n'a pas précisé quel allié avait fourni les renseignements ni donné de détails sur les communications ou la manière dont elles avaient été obtenues. Le responsable a parlé sous couvert d'anonymat, car il n'était pas autorisé à discuter publiquement de la question.

Le cabinet du premier ministre a refusé vendredi de confirmer ou de réfuter ces informations, qui ont été rapportées pour la première fois par CBC News.

«Nous consultons (le Canada) étroitement, nous soutenons les efforts qu'ils entreprennent dans cette enquête, et nous sommes également en contact avec le gouvernement indien», a déclaré M. Sullivan jeudi lors d'un point de presse à la Maison-Blanche.

«Je rejette fermement l'idée qu'il puisse exister un fossé entre les États-Unis et le Canada. Nous sommes profondément préoccupés par ces allégations et nous aimerions que cette enquête se poursuive et que les auteurs en soient tenus responsables.»

Vendredi, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a refusé de donner plus de détails sur les commentaires de M. Sullivan ou de divulguer des renseignements supplémentaires, se contentant de dire que les États-Unis étaient en contact étroit avec les responsables des deux pays.

«Il n'allait pas commenter les conversations diplomatiques privées, je ne le ferai pas non plus, a déclaré Mme Jean-Pierre. Mais oui, il y a eu des conversations avec nos partenaires du gouvernement indien.»

Alors qu'il terminait jeudi une visite de deux jours à l'Assemblée générale des Nations unies, M. Trudeau a exhorté l'Inde à collaborer à l'enquête et à travailler avec le Canada «en toute transparence» pour s'assurer que «justice soit faite» dans ce dossier criminel.

Mais il a fermement refusé de donner plus de détails sur les preuves qui l'ont poussé à informer lundi la Chambre des communes d'«allégations crédibles» d'une implication indienne, se contentant de dire que cette décision «n'avait pas été prise à la légère».

Vendredi, M. Trudeau en a peu dit sur le sujet, si ce n'est pour balayer les affirmations des responsables indiens selon lesquelles le Canada n'a pas communiqué les détails de ses accusations.

«Nous l'avons fait, il y a plusieurs semaines», a déclaré M. Trudeau lors d'une conférence de presse aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a conclu sa visite éclair en Amérique du Nord par un discours au Parlement.

«Nous sommes là pour travailler de manière constructive avec l'Inde et nous espérons qu'ils s'engageront à nos côtés afin que nous puissions aller au fond de cette affaire très grave.»

Le Canada et l'Inde ont chacun expulsé l'un des émissaires diplomatiques de l'autre dans les retombées qui ont suivi. L'Inde, qui a ensuite suspendu les services de visa pour les citoyens canadiens, a qualifié ces allégations d'absurdes et de tentative de détourner l'attention de la présence de M. Nijjar et d'autres suspects recherchés au Canada.

Lors d'une réunion d'information jeudi, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Arindam Bagchi, a déclaré que les allégations du Canada «semblent surtout motivées par des considérations politiques».

«Aucune information spécifique n'a été partagée par le Canada sur cette affaire. Nous sommes prêts à examiner toute information spécifique, nous l'avons dit aux Canadiens», a déclaré M. Bagchi. Il a également accusé le Canada d'être un refuge pour les extrémistes.

James McCarten
James McCarten / La Presse canadienne