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L'objectif est de financer le transport en commun.
Dans un effort de financer le transport collectif à Montréal, la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) augmente la taxe sur l’immatriculation payée par les automobilistes du Grand Montréal à 150 $.
La taxe est en vigueur depuis 2011 dans l’agglomération de Montréal, et a été élargie à l’ensemble des municipalités de la CMM et à la Ville de Saint-Jérôme, en 2023, à 59 $. Au total, 82 villes sont touchées.
Les municipalités sont confrontées aux déficits récurrents de leurs sociétés de transport en commun, estimés à un total d'environ 620 millions $ pour 2025, alors que les sources de financement fournies par le gouvernement caquiste, par l'entremise du Fonds des réseaux de transport terrestre (FORT), se tarissent à compter de 2025-2026: on prévoit en effet une diminution des ventes d'essence dans les prochaines années avec l'électrification des transports.
Les acteurs du transport collectif, dont la STM, ont déploré l’inaction du gouvernement Legault pour éponger le déficit d’environ un demi-milliard de dollars des sociétés de transport en commun de la province en 2024. Ce déficit a d’ailleurs fait l’objet d’un bras de fer entre ces sociétés et la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, dans la dernière année.
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Une indexation annuelle des immatriculations et des taxes sur les carburants en fonction de l'IPC rapporterait des dizaines de millions, voire des centaines de millions supplémentaires, estime-t-on à l'Union des municipalités du Québec (UMQ).
En effet, la CMM souhaite éponger un résiduel de 361 millions $ avec cette hausse de taxe du déficit de 561 millions $, alors que Québec avait évoqué une contribution gouvernementale de 200 millions $ pour 2025.
Les villes demandent au gouvernement Legault de les aider à essuyer les déficits d'exploitation des sociétés de transport de façon pérenne, sur un horizon de cinq ans, une perspective qu'a acceptée la ministre Guilbault.
D'ici là, la Société de transport de Montréal (STM) salue la décision de la CMM.
«Le courage des élus pour augmenter les revenus dédiés au transport collectif contribuera à maintenir le niveau de service de notre réseau qui, rappelons-le, non seulement réduit la congestion routière, mais contribue également au développement économique et au maintien du tissu social de toute la région métropolitaine», a souligné Laurence Houde-Roy, porte-parole de la STM
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Dans le financement du transport collectif métropolitain, la CMM doit également compter plusieurs projets d’envergure, notamment la mise en service de nouvelles antennes du Réseau express métropolitain (REM), le prolongement de la ligne bleue et la mise en service de voies réservées. Au total, le cadre financier pourrait passer de 3,2 milliards de dollars en 2019, à 5,4 milliards de dollars en 2028.
À la suite de cette annonce, l'Opposition officielle à l'hôtel de ville a également réagi et ne s'attendait pas à une hausse aussi «drastique».
«Cette hausse draconienne punit des automobilistes qui n’ont d’autre choix en termes de transport collectif», a dit le chef d'Ensemble Montréal, Aref Salem en rappelant que les automobilistes n'ont pas beaucoup d'alternatives présentement pour se déplacer dans les arrondissements périphériques.
«La mairesse de Montréal, qui préside la CMM, devrait avoir la considération d’attendre les recommandations de la Commission avant d’aller de l’avant avec cette mesure», a-t-il ajouté par communiqué.
Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info et de l'information de La Presse canadienne.