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Voici le contenu du dernier budget de la mairesse Valérie Plante.
La Ville de Montréal a présenté mercredi un budget de 7,28 milliards de dollars (G$) pour 2025, appuyé notamment sur une hausse de 2,2 % de la taxe foncière résidentielle, soit un peu plus que le 1,8 % prévu par la municipalité. Par exemple, pour une résidence d'une valeur de 760 000 $, voilà qui signifie une augmentation d'un peu plus d'une centaine de dollars par année.
«Le conseil municipal limite la hausse des charges fiscales sous son contrôle à 1,8 %, tant pour les immeubles résidentiels que non résidentiels, ce qui se situe au niveau de l’inflation entre août 2023 et août 2024 pour la région métropolitaine de Montréal», a expliqué la Ville dans un communiqué, mais «en combinant les décisions du conseil municipal et des conseils d’arrondissement, les hausses des charges fiscales foncières totales pour 2025 sont de 2,2 % pour les immeubles résidentiels et de 1,9 % pour les immeubles non résidentiels.»
Par exemple, cela équivaut à une augmentation de taxes de 108 $ pour une résidence d'une valeur de 760 000 $.
Autrement, l'ultime budget de la mairesse Valérie Plante - intitulé «Une métropole à échelle humaine» - comprend des investissements «dans les besoins immédiats des montréalais et des montréalaises», ainsi qu'un programme décennal d'immobilisation 2025-2034 de 24,8 G$. On retrouve dans ce budget certaines nouvelles mesure, notamment 100 millions de dollars (M$) de plus en habitation, des sommes supplémentaires pour dynamiser le centre-ville et de l'aide en matière d'itinérance.
Les dépenses de la Ville augmentent encore cette année, mais Valérie Plante promet de ne pas augmenter le nombre d'employés de la ville et de chercher de nouvelles sources d'économies.
En point de presse, Mme Plante a expliqué que ce budget démontre que son administration a su «s'adapter» au fil des années.
Les choix de la Ville de Montréal sont censés donner peu de répit aux Montréalais, après les hausses de taxes des dernières années, à 4,1 % en 2022 et à 4,9 % en 2023, sans oublier la hausse du coût de la vie.
«Grâce à ses efforts financiers et à la révision de ses activités et de ses programmes, entamée en 2023, Montréal est en mesure de limiter la hausse de la charge fiscale du conseil municipal à la hauteur de l’inflation, tout en maintenant les mêmes niveaux de services offerts à la population», souligne la Ville de Montréal dans un communiqué.
Notons que Montréal haussera les taux des terrains vagues, les faisant passer de l’équivalent du double du taux de base à quatre fois le taux de base, le tout dans le d'inciter leurs propriétaires à utiliser de manière plus efficace leurs terrains.
Voici la répartition des dépenses de la Ville de Montréal en 2025 par activités :
Pour 2025, Montréal promet d'ailleurs d'investir davantage «dans les besoins immédiats de la population montréalaise», notamment en matière d'habitation, de lutte contre l'itinérance, de maintien des infrastructures et pour la vitalité du centre-ville.
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Pour 2025, la Ville de Montréal a d'ailleurs bonifié le budget de son Service de l'habitation de 100M$ sur les trois prochaines années
«Avec cet investissement historique, des milliers de logements hors marché se réaliseront plus vite que prévu, et des milliers de locataires verront leur quotidien s'améliorer dans les prochaines années.»
Montréal prévoit investir 566,7 M$ au cours des 10 prochaines années pour poursuivre ses initiatives d’acquisition d’immeubles stratégiques, notamment en exerçant son droit de préemption.
La Ville de Montréal accentuera aussi en 2025 son approche Propriétaire responsable et supervisera l'inspection préventive de quelque 8 000 bâtiments d'ici 5 ans, pour un total de 130 000 logements. Des effectifs supplémentaires seront embauchés dans l'équipe salubrité du Service de l'habitation.
Dans le dossier de l'itinérance, Montréal allonge 3M$ de plus pour renforcer le soutien financier aux organismes communautaires engagés auprès des personnes en situation d'itinérance, portant le total de l'aide à près de 10M$.
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Montréal offre aussi un répit financier aux OBNL reconnus par la Commission municipale du Québec (CMQ) alors qu'ils bénéficieront d’une exemption de la compensation qui leur était historiquement exigée. La Ville estime qu’il s’agit d’un répit supplémentaire de plus de 10,5 M$ qu’elle offre à ces organismes, déjà exemptés de la taxe foncière.
«En tenant compte de l’exemption de la compensation pour les OBNL et des investissements prévus dans la stratégie centre-ville, c’est une enveloppe de 12 M$ qui est dédiée à l’itinérance en 2025», précise la Ville de Montréal.
Concernant le centre-ville, Montréal ajoute 10M$ pour déployer la Stratégie centre-ville qui contient, entre autres, des initiatives qui visent à augmenter l’achalandage du centre-ville, à favoriser son dynamisme et à «encourager la créativité sous toutes ses formes». La Ville consacrera aussi une attention particulière à la propreté du centre-ville.
Montréal investira 6,56 G$ dans les 10 prochaines années afin de rendre la ville plus résiliente aux inondations, en investissant notamment dans ses infrastructures, comme les usines d’eau potable, les réseaux d’eau potable et d’eaux usées et les réservoirs et stations de pompage.
«Sur 10 ans, plus de 500 M$ seront aussi investis dans le réseau primaire d’aqueduc. Consciente de la crise climatique et des enjeux liés aux épisodes de fortes pluies, la Ville poursuivra la mise en œuvre du plan d’action sur la résilience face aux inondations», explique-t-on.
Montréal s'engage aussi à continuer de bâtir des aménagements de surface, pour diriger les eaux de pluie vers des zones de moindre impact.
Montréal s'engage aussi en 2025 à poursuivre son travail au niveau de la gestion de ses ressources - en limitant notamment les embauches - afin de «générer des économies récurrentes et d'améliorer sa performance organisationnelle».
À titre comparatif, le poids des salaires au sein de la Ville de Montréal est passé de 45 %, en 2016, à 38 %, en 2025.
La Ville de Montréal estime l'optimisation de ses façons de faire mènera, à long terme, à des économies annuelles de 200M$, dont 29,3M$ dès 2025.
Notons toutefois que l'embauche de policières et de policiers a été priorisée, afin d’atteindre l’objectif d’augmenter de 225 ressources l’effectif policier du SPVM.
Le budget 2025 de la Ville de Montréal est le 8e budget de l'administration Plante et le dernier de Valérie Plante à titre de mairesse, elle qui a annoncé en octobre dernier qu'elle ne briguera pas de troisième mandat comme mairesse de Montréal.
«Il s’agit d’un budget qui répond aux priorités urgentes auxquelles la Ville doit faire face et qui continue de positionner Montréal comme une métropole d’avenir, ancrée dans son époque. Je suis fière de laisser la maison en ordre et d’offrir à la prochaine administration des programmes solides pour continuer de bâtir une métropole abordable, sécuritaire, dynamique et adaptée aux défis climatiques », a déclaré Valérie Plante.
Mme Plante occupe son poste depuis 2017, après avoir défait Denis Coderre aux élections municipales. Elle avait causé la surprise en récoltant plus de 51 % des voix pour défaire le maire sortant. Elle avait remporté le scrutin à nouveau en 2021 en période de pandémie.
Les prochaines élections municipales auront lieu en 2025.
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Ensemble Montréal a réagi mercredi à la présentation du budget 2025 de la Ville de Montréal en affirmant que les élus(es) de Projet Montréal «tente de passer un sapin aux contribuables en contorsionnant les chiffres».
«Les citoyens ont vu leur compte de taxes exploser de 38 % en moyenne depuis l’arrivée de Projet Montréal. Ils n’ont tout simplement plus les moyens d’encaisser davantage... surtout lorsqu'on voit à quel point l’état catastrophique de la métropole ne s’améliore pas», a déclaré le chef de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal, Aref Salem.
L'Opposition officielle tire la sonnette d'alarme face, notamment «au manque flagrant d'investissements en itinérance et en habitation».
«Alors qu’il n’y a plus une journée qui passe sans qu’on parle des enjeux de cohabitation sociale et des campements, à peine plus de trois millions de dollars supplémentaires sont alloués pour soutenir les sans-abri. Au total, c’est seulement 0,1 % du budget de la Ville qui leur est dédié. Par conséquent, Ensemble Montréal tient à avertir les Montréalais : en 2025, les crises de l’itinérance et du logement vont inévitablement s’aggraver», exprime-t-on.
Avec de l'information d'Étienne Fortin-Gauthier pour Noovo Info.