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Société

Éric Duhaime lance une pétition «afin de ne pas exposer les enfants aux drag queens»

«Ce sont aux parents de décider si oui ou non ils veulent introduire leurs enfants à la théorie du genre, par exemple, ou à l’existence de l'identité sexuelle», a ajouté Duhaime, qui est lui-même membre de la communauté LGBTQ2S+.

Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, affirme que de nombreux Québécois ne sont pas à l'aise avec les artistes de drag qui lisent des livres à un jeune public.
Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, affirme que de nombreux Québécois ne sont pas à l'aise avec les artistes de drag qui lisent des livres à un jeune public.
Stephane Giroux
Stephane Giroux / CTV News

Après des manifestations bruyantes concernant une heure du conte de drag queen destinée à des enfants de la communauté de la Rive-Sud de Sainte-Catherine plus tôt ce mois-ci, des politiciens et des militants se sont ralliés aux artistes, qui font partie de la communauté LGBTQ2S+.

Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.

Même l'Assemblée nationale du Québec a réagi en adoptant à l'unanimité une résolution dénonçant l'intolérance envers la communauté LGBTQ2S+.

Mais le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, affirme que de nombreux Québécois ne sont pas à l'aise avec les artistes de drag qui lisent des livres à un jeune public.

«Il y a un fort pourcentage de la population au Québec qui n'est pas d'accord avec les drag queens dans nos garderies, nos écoles ou nos bibliothèques publiques», a déclaré Duhaime à CTV News devant l'Assemblée nationale, où son parti n'a remporté aucun siège au cours de la dernière élection provinciale.

Duhaime dit que tout le monde n'est pas d'accord avec le gouvernement. «C'est un consentement unanime à l'Assemblée nationale derrière moi, et apparemment, il y a une déconnexion démocratique.»

Duhaime a lancé une pétition exigeant que les fonds publics ne soient pas utilisés pour promouvoir les heures du conte de drag queens et que les parents doivent d'abord donner un consentement spécifique. Près de 20 000 personnes ont signé le document en seulement deux jours.

«Ce sont aux parents de décider si oui ou non ils veulent introduire leurs enfants à la théorie du genre, par exemple, ou à l’existence de l'identité sexuelle. Ce n'est pas le rôle d'une drag queen de faire ça», a ajouté Duhaime, qui est lui-même membre de la communauté LGBTQ2S+.

Mais d'autres militants soulignent que les heures du conte des drag queens ont été créées pour enseigner l'inclusion et la tolérance.

«Je pense que cela fait partie d'une réaction plus large contre le fait que le Québec est devenu de plus en plus inclusif au cours de la dernière décennie; d'une certaine manière, c’en est un contrecoup», a estimé la militante trans Celeste Trianon.

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Trianon, qui est également directrice générale du Trans Legal Collective, a déclaré que la radicalisation contre les personnes trans et les drag queens a conduit à de la violence et qu'elle craint que les actions de Duhaime ne conduisent à de nouvelles formes d'intolérance.

«Les personnes trans ont maintenant peur parce que même si elles ont désormais des droits, ceux-ci sont très volatiles et peuvent facilement être bafoués», a déploré Trianon.

Mme Trianon a tenu à dénoncer la pétition d'Éric Duhaime via une publication sur Instagram.

Une pétition revendiquant la nomination d’un ou d’une ministre responsable de la lutte contre l'homophobie et la transphobie circule également sur le site de l'Assemblée nationale et a récolté un peu plus de 4000 signatures au moment d'écrire ces lignes.

D'autres partis à l'Assemblée nationale ont qualifié la pétition de Duhaime de posture politique, tout en s'inquiétant du message qu'il envoie à ses partisans.

«Il doit faire très attention aux problèmes qu'il soulève, car il ouvre un débat qui provoquera un effet d'entraînement et aura un impact très négatif sur une communauté dont il est lui-même membre», a dénoncé Jennifer Maccarone, la porte-parole du Parti libéral sur les enjeux LGBTQ2S+ et députée de Westmount-St-Louis.

Mais Duhaime ne bouge pas.

Il veut présenter sa pétition à l'Assemblée nationale une fois qu'il aura suffisamment de personnes pour le soutenir.

Stephane Giroux
Stephane Giroux / CTV News