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«Cet allégement du processus s'inscrit dans nos efforts de valoriser la pratique de la médecine familiale et d'améliorer l'accès aux soins et aux services dans chaque région du Québec», soutient le ministre Dubé.
Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé lundi des modifications dans la gestion des plans régionaux d'effectifs médicaux (PREM) dans l’objectif de valoriser la médecine familiale et attirer davantage de médecins en région.
Ce changement passe notamment par une plus grande autonomie accordée aux départements régionaux de médecine générale, qui auront plus de latitude dans leur répartition des postes disponibles.
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Les médecins pourront également désormais choisir la région dans laquelle ils pratiqueront ainsi que leurs activités médicales particulières (AMP). Celles-ci concernent des secteurs, comme les urgences ou les CHSLD, dans lesquels les médecins s’engagent à s’impliquer.
«Cet allégement du processus s'inscrit dans nos efforts de valoriser la pratique de la médecine familiale et d'améliorer l'accès aux soins et aux services dans chaque région du Québec», a soutenu le ministre Dubé.
En entrevue à La Presse Canadienne, la présidente de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), la Dre Jessica Ruel-Laliberté, a salué la volonté du ministre de simplifier le processus devenu très lourd pour un candidat aspirant à une carrière en médecine familiale.
«La position officielle de nos membres, c'est qu'ils veulent un processus qui est plus simple. (Actuellement), c'est un processus qui prend plusieurs étapes, qui est ardu et difficile à comprendre», explique-t-elle. La Dre Ruel-Laliberté demeure tout de même prudente et dit espérer que les changements seront appliqués dès cet automne.
La FMRQ voudrait aussi que les candidats puissent soumettre des demandes dans plus d'une région dès le premier tour lors de l'annonce des postes disponibles. Aucune annonce n'a encore eu lieu en ce sens.
Du point de vue de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), ces allègements sont bien loin d'être suffisants pour rendre la médecine de famille attirante. Son président, le Dr Marc-André Amyot, rappelle avoir transmis une vingtaine de pistes de solutions au ministre.
D'ailleurs, le faible intérêt démontré par les résidents s'est une fois de plus manifesté dans les résultats du second tour dévoilés récemment par le service canadien de jumelage des résidents (CARMS).
Ce sont finalement 67 places de formation en médecine de famille au Québec qui sont demeurées vacantes. À la suite du premier tour, on dénombrait 99 places vacantes. La deuxième ronde aura permis d'en combler moins d'une trentaine.
«C'est encore catastrophique!», s'insurge le Dr Amyot. «C'est combien en spécialités? Zéro!», poursuit-il en soulignant que ce nombre est plus élevé que toutes les autres provinces canadiennes réunies. D'après les données du CARMS, ce sont 27 places qui demeurent non comblées dans les autres universités canadiennes, plus six places de l'Université de Sherbrooke dédiées à la région de Moncton au Nouveau-Brunswick.
Selon le Dr Amyot, la clé reste la valorisation de la profession et la favorisation de candidatures en provenance des régions éloignées. La FMOQ plaide pour l'octroi de places dans les facultés de médecine à des candidats de diverses régions, puis de leur offrir des stages dans leur région et finalement de leur offrir des bourses d'études assorties d'engagement à retourner pratiquer dans leur patelin.
En mars dernier, le Collège des médecins publiait un rapport alarmant à la suite d'une tournée des établissements de santé effectuée par son président. Dans une lettre ouverte publiée pour accompagner le rapport, le Dr Mauril Gaudreault avançait que «si aucune action structurante [n’était] posée, bien des citoyennes et citoyens [continueraient] d’être privés d’un accès aux soins de santé auxquels ils ont droit».
On y expliquait également que l’inégalité dans l'accès aux soins de santé était notamment due à l'incapacité du réseau à déployer des effectifs médicaux de manière uniforme dans chacun des hôpitaux d'une même région. Pour le Dr Gaudreault, il s'agissait alors «d'une autre forme de médecine à deux vitesses».
Avec des informations d'Ugo Giguère, La Presse canadienne.