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Politique

Des millions pour améliorer l’eau et les infrastructures au Nunavik

Une part des montants annoncés sera utilisée «pour évaluer et définir des solutions durables aux problèmes de gestion de l’eau potable et des eaux usées dans les villages nordiques».

Le village d'Ivujivik. Photo tirée du reportage «Ivujivik: un village oublié, malgré ses problèmes d'eau potable» par Étienne Fortin-Gauthier pour Noovo Info.
Le village d'Ivujivik. Photo tirée du reportage «Ivujivik: un village oublié, malgré ses problèmes d'eau potable» par Étienne Fortin-Gauthier pour Noovo Info.

Quelques semaines après les nouvelles révélations de Noovo info sur les enjeux d’accès à l’eau potable dans le Nunavik, le gouvernement Legault annonce investir de nouvelles sommes dans les infrastructures nordiques. Québec accorde jusqu’à 163 millions de dollars jusqu’en 2027 pour améliorer les conditions de vie des quatorze communautés inuites. 

Noovo info couvre régulièrement les problèmes d’accès à l’eau potable dans le Grand Nord, notamment dans le village d’Ivujivik où un bris d’aqueduc perturbe depuis deux ans la distribution d’une eau propre à la consommation. Dans ce village de 400 personnes, plusieurs citoyens se résignent à aller chercher de la neige et la faire fondre.

Une part des montants annoncés sera utilisée «pour évaluer et définir des solutions durables aux problèmes de gestion de l’eau potable et des eaux usées dans les villages nordiques».

«Nous devons continuer à trouver des moyens de relever ces défis, en particulier la question de l'approvisionnement en eau potable et de la gestion des eaux usées, qui sont des besoins essentiels et fondamentaux», a soutenu le ministre Ian Lafrenière, ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, lors de l’annonce à Kuujjuaq.

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L'annonce de lundi s'inscrit dans le cadre du Programme Isurruutiit par lequel le gouvernement québécois offre une aide financière au gouvernement régional inuit du Nunavik, l'Administration régionale de Kativik (ARK).

La présidente de l’ARK a salué ces nouveaux investissements qui permettront aussi d’acheter des véhicules pour les villages et de mener des travaux de voirie. «L'ARK et les villages nordiques se sont engagés à améliorer les infrastructures municipales dans nos communautés. Notre objectif est d'atteindre un niveau de service municipal équivalent à celui qui est considéré comme acquis dans toutes les autres municipalités du Québec. Cette entente est un grand pas dans la bonne direction», affirme Hilda Snowball, la présidente de l'ARK.

«Le territoire au Nunavik est grand et beau, il mérite toute notre attention, et que l'on tienne compte de sa situation tout à fait unique. Je pense entre autres au climat qui rend les hivers plus longs et plus rigoureux que dans le Sud. Ce contexte ne devrait pas être un frein au développement des infrastructures dans les villages nordiques.

«Les services publics doivent être efficaces pour le bien-être des citoyens.»
- Hilda Snowball, présidente de l'Administration de l'Administration régionale de Kativik

Plus de surveillances des sommes et des retombées

Lors de nos récents reportages, certains intervenants se sont questionnés sur la manière dont les fonds sont gérés par l’Administration régionale Kativik. Le maire d’Ivujivik, Adamie Kalingo, affirmait que l’ARK ne semblait pas du tout cerner l’urgence de la situation et devrait envoyer davantage d’aide à son village. «J’ai l’impression que l’ARK nous néglige et que ses dirigeants ne comprennent pas notre réalité» Noovo info apprend que le gouvernement québécois partage dorénavant son inquiétude. Une source révèle qu’une «plus grande reddition de compte» est dorénavant comprise dans l’entente renouvelée entre l’ARK et Québec.

Dans son allocution à Kuujjuaq, le ministre Lafrenière a glissé un mot à ce sujet. «L'Entente introduit une approche simplifiée pour l'ARK tant au niveau de l'administration de l'Entente que de la reddition de comptes. Avec l'appui du Ministère, il pourra développer et mettre en place les outils nécessaires pour assurer une gestion rigoureuse de l'entente», a indiqué le ministre.

Les problèmes d’infrastructures du Grand Nord sont tellement criants que cela nuit à son développement et même à l’éducation de sa jeunesse, selon plusieurs intervenants.

La commission scolaire du Nunavik, Kativik Ilisarniliriniq, dénonce régulièrement la fermeture forcée de ses écoles en raison du manque d'eau potable ce qui empêche les jeunes inuits de fréquenter leurs cours normalement.

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