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La crise de la surdose semble avoir un impact en Estrie. Plusieurs produits contenant des opioïdes circulent, selon IRIS Estrie. On parle aussi d’une «fausse Dilaudid», qui est un dérivé de la morphine.
C'est du jamais vu dans la région, d'après IRIS Estrie: trois décès liés à la consommation de drogue seraient survenus en seulement quelques semaines à Sherbrooke.
L’organisme communautaire a constaté récemment une effervescence de consommation et une augmentation de surdoses.
«On en est à des décès… des décès de trop, même des allées à l’urgence parce que les gens ne se réveillent pas», a rapporté Delphine Lamoureux, responsable du volet consommation chez IRIS Estrie, dans un entretien avec Noovo Info. «On trouve ça très inquiétant.»
Deux décès sont survenus durant la fin de semaine du 11 novembre 2023, mais rien ne confirme que la consommation de drogue était la cause de la mort. Toutefois, il y a eu certainement de la consommation de drogue avant les décès.
Plus tôt ce mois-ci, un autre décès est survenu en raison d'une surdose.
Ces décès ont été rapportés par des usagers et la communauté de l’organisme, qui constatent que certaines personnes ne se sentent pas bien après avoir consommé ce qu’ils consomment habituellement.
Une solution pour mieux contrôler ce qui est mieux consommé par les utilisateurs serait d'implanter un spectromètre. C'est un appareil permettant d'analyser les substances avant qu'elles soient consommées. L'appareil est commandé et se trouve dans les locaux du CIUSSS de l'Estrie depuis plus d'un an mais ne peut pas être utiliser faute de document.
«C'est une nouvelle procédure. On n'est pas habitué de faire cela. On tente de trouver comment on peut la sortir du CIUSSS en toute sécurité et l'amener à IRIS Estrie pour faire des vérifications», a expliqué Magalie Roy, directrice d'Elixir.
On ne connaît pas les substances exactes qui ont été utilisées, mais plusieurs produits contenant des opioïdes circulent, selon IRIS Estrie. On parle aussi d’une «fausse Dilaudid», qui est un dérivé de la morphine. Ces substances seraient conçues dans des laboratoires clandestins.
«Dans les "fausses", on ne sait pas ce qu’il y a dedans», prévient Mme Lamoureux. «Ce qui est difficile dans la relation entre la Santé publique, le CIUSSS de l’Estrie et notre organisme est le fait qu’on ne peut pas avoir de rapport du coroner. Donc, on ne peut pas dire qu’un cas était effectivement une surdose et qu’un autre ne l’était pas…»
Noovo Info obtient cette information à l'heure où le gouvernement fédéral affirme que sa stratégie élargie en matière de consommation de drogues et de substances permettra de sauver davantage de vies et d'offrir plus de services aux personnes touchées de manière disproportionnée par la crise des surdoses au Canada.
Depuis l'élaboration de la Stratégie canadienne sur les drogues et autres substances en 2016, le paysage des drogues a changé et l'offre est de plus en plus toxique, a déclaré Santé Canada en présentant son plan «renouvelé», en octobre dernier.
La pandémie de COVID-19 a également révélé des lacunes dans l'approche du gouvernement et mis en évidence la nécessité d'une réponse plus holistique et intégrée, a indiqué l'agence fédérale.
Avec de l'information de La Presse canadienne.