Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Économie

Tarifs américains et tourisme québécois: 1,5 G$ de plus pourrait être dépensé dans la province en 2025

Le huard, qui oscille autour de 70 cents américains depuis quelques mois, a également influencé les plans des voyageurs qui cherchent à étirer leur budget.

Des voyageurs à l'aéroport Montréal-Trudeau, le vendredi 3 janvier 2025. Plusieurs Canadiens ont annulé leur projet de voyage aux États-Unis, selon des acteurs de l'industrie. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes
Des voyageurs à l'aéroport Montréal-Trudeau, le vendredi 3 janvier 2025. Plusieurs Canadiens ont annulé leur projet de voyage aux États-Unis, selon des acteurs de l'industrie. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes

Les tarifs douaniers imposés par le président américain Donald Trump pourraient bien sourire à l'industrie touristique québécoise. 

Selon un sondage Léger réalisé pour le compte de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec publié en février, 67% des Québécois n'auraient pas l'intention de passer leurs vacances aux États-Unis prochainement ou auraient annulé des voyages prévus en sol américain. Et de ce nombre, 49% opteraient pour rester au Québec lors de leurs vacances.

«C'est clair que si les Québécois qui souhaitaient aller aux États-Unis décident de rester au Québec, ça a un impact significatif dans la dépense touristique à proprement dit. Ça nous amène à un ajout de 1,5 G$ qui serait dépensé au Québec cette année», soutient en entrevue la PDG de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec, Geneviève Cantin. Celle-ci précise que l'industrie touristique québécoise apporte des entrées de 4,1 milliards de dollars en devises étrangères par année.

Bien que les États-Unis représentent déjà l'un des marchés touristiques prioritaires de la province, l'afflux potentiel de touristes américains qui viendraient profiter au Québec de la faiblesse du dollar canadien pourrait venir gonfler encore davantage ce chiffre. Les dépenses touristiques en provenance des États-Unis s'élèvent déjà à 2 G$ par année, indique Mme Cantin.

«L'objectif est d'augmenter cette dépense touristique [...] On va essayer de séduire [les Américains] et, bien entendu, leur dire qu'ils sont les bienvenus. On est capable de faire la différence entre les choix d'un président et l'accueil chaleureux qu'on connait des Québécois.»
-Geneviève Cantin, PDG de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec

La PDG de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec est d'ailleurs catégorique: la province serait prête à accueillir un afflux supérieur de touristes, en apprenant notamment des leçons de la pandémie.

«L'industrie touristique, avec la pandémie, a eu des épisodes au premier été où c'était moins évident pour certaines régions d'accueillir un afflux plus important de touristes. Mais ça nous a préparés à être structurés, à avoir des services et des gens capables d'accueillir cet afflux plus important dans des périodes précises», assure Mme Cantin.

 Les réservations vers les États-Unis en baisse

Les compagnies aériennes et les agences de voyages constatent une chute des réservations vers les États-Unis, alors que les Canadiens revoient leurs plans en raison de la colère envers le président américain Donald Trump et de la faiblesse du huard.

L’agence de voyages Flight Centre Travel Group Canada indique que les réservations vers les villes américaines ont chuté de 40 % en février par rapport au même mois en 2024. Un client sur cinq a annulé son voyage aux États-Unis au cours des trois derniers mois. 

 

Air Canada a annoncé le mois dernier qu’elle réduirait de 10 % son offre de vols en mars vers la Floride, Las Vegas et l’Arizona — des destinations généralement prisées pendant la saison des semaines de relâche du printemps. 

WestJet indique également qu’il y a eu cet hiver un déplacement des réservations des États-Unis vers d’autres destinations soleil, comme le Mexique et les Antilles.

L’assureur voyage Marty Firestone affirme que l’aversion soudaine des Canadiens pour leur voisin du Sud est évidemment liée aux droits de douane massifs imposés aux produits canadiens.

Le huard, qui oscille autour de 70 cents américains depuis quelques mois, a également influencé les plans des voyageurs qui cherchent à étirer leur budget. 

Avec de l'information de Christopher Reynolds de La Presse canadienne.