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Près de 2000 enseignantes, en grève générale illimitée depuis le 23 novembre, ont marché dans le centre-ville de Montréal pour dénoncer leurs conditions de travail de plus en plus difficiles.
Une manifestation féministe – portée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) – a eu lieu lundi dans les rues du centre-ville de Montréal. Près de 2000 grévistes y ont participé.
Ce rassemblement est mis de l’avant dans le cadre des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes qui se déroulent sous le thème Debout pour ne pas tomber.
«Nous, les enseignantes, sommes debout, fières et fortes devant le bureau de François Legault pour lui dire que les violences physiques, psychologiques et organisationnelles que nous subissons depuis trop longtemps, ça suffit! Ce n'est pas normal qu'en 2023, autant d'entre nous se rendent malades et tombent au combat pour offrir des services de qualité dans les établissements scolaires du Québec», a déclaré Annie-Christine Tardif, vice-présidente à la vie professionnelle à la FAE lors d'un point de presse lundi en avant-midi.
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Dans une invitation envoyée aux médias plus tôt dans la journée, la FAE souligne que les conditions d'exercice des enseignantes sont de plus en plus difficiles alors que «les congés de maladie, les arrêts de travail et les épuisements professionnels se multiplient et les enseignantes épuisées, même les plus expérimentées, quittent le réseau scolaire avant l'âge de la retraite».
Les manifestantes dénoncent également la «violence organisationnelle» que les enseignantes subissent. On parle notamment de violences physiques, du manque de ressources et de volonté de les prévenir dans les établissements scolaires, du manque de soutien, de l'expertise non reconnue, de la charge de travail, des heures travaillées non rémunérées, et du manque de soutien pour les élèves ayant des besoins particuliers.
«Plutôt que de nous culpabiliser, le premier ministre, tout comme Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, et Bernard Drainville, ministre de l'Éducation, doivent nous soutenir et nous offrir les moyens d'enseigner, mais aussi faire en sorte que nous puissions le faire durant toute notre carrière», a ajouté Mme Tardif.
Les membres de la Fédération autonome de l’enseignement sont en grève générale illimitée depuis le 23 novembre dernier.
«Nous sommes prêtes à tenir le temps qu'il faudra pour parvenir à une entente satisfaite, qui doit refléter notamment les enjeux de violence organisationnelle que nous subissons.»
Dans le cadre des négociations en cours, la FAE demande entre autres d'alléger la tâche des enseignants, de revoir la composition de la classe, d'offrir une meilleure conciliation famille-travail, de diminuer la précarité et d'ouvrir davantage de classes spécialisées.
«Les solutions que nous proposons aux tables de négociation visent, entre autres, à assainir nos milieux de travail et à mettre en place des mécanismes pour prévenir et gérer ces violences, mais aussi à s'assurer que nos employeurs aient l'obligation d'offrir des services à nos élèves, sans devoir toujours se battre pour les obtenir. Nous sommes prêtes à tenir le temps qu'il faudra pour parvenir à une entente satisfaite, qui doit refléter notamment les enjeux de violence organisationnelle que nous subissons », a conclu Mme Tardif.
Le syndicat a d'ailleurs lancé un appel à ses membres dimanche, demandant à ce qu'ils reprennent les piquets de grève dès lundi.
Dans une vidéo diffusée dimanche sur Facebook, la présidente de l'organisation syndicale, Mélanie Hubert, a reconnu que la bataille que les enseignants mènent actuellement est «probablement le combat le plus difficile de toute [leur] carrière», elle a expliqué que la mobilisation a permis au syndicat de faire des gains à la table des négociations.
À voir également : Grève générale illimitée: les négos entre la FAE et le gouvernement avancent
Vendredi, le premier ministre François Legault avait demandé à la FAE d'arrêter sa grève générale illimitée, plaidant que ce moyen de pression est «mauvais pour nos enfants». Le syndicat avait refusé cette demande, dénonçant le «chantage émotif» du premier ministre.
La FAE regroupe neuf syndicats qui représentent plus de 65 500 enseignantes et enseignants, notamment au préscolaire, au primaire, au secondaire, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes.
Elle est présente dans les régions de Montréal, de la Capitale-Nationale, de Laval, de l'Outaouais, des Laurentides, de l'Estrie et de la Montérégie.