Début du contenu principal.
Dans le sondage mené en 2023 par la Fédération québécoise des municipalités, 39 % des répondants ont déclaré avoir été victimes de comportements offensants au moins une fois au cours de leur carrière, comparativement à 28 % six ans plus tôt en 2017.
Les incidents de harcèlement et d'intimidation visant des politiciens québécois sont devenus plus fréquents au cours de la dernière décennie, aggravant les conditions de travail déjà pénibles de nombreux dirigeants locaux, selon un nouveau rapport.
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) a publié vendredi les résultats d'un sondage, mené auprès de centaines d'élus en 2023, qui met en lumière les défis auxquels fait face la classe politique municipale.
Ces résultats sont dévoilés alors que les gouvernements municipaux peinent à retenir les élus locaux. Près de 10 % des 8000 politiciens municipaux de la province ont démissionné depuis les dernières élections de 2021.
Le harcèlement psychologique était le principal problème des répondants, selon la Fédération. Trente-neuf pour cent ont déclaré avoir été victimes de harcèlement ou d'intimidation au moins une fois au cours de leur carrière, contre 28 % dans une enquête de 2017.
Le rapport indique que les maires et les élus de moins de 45 ans étaient plus susceptibles d'être victimes de comportements offensants, qui, selon les personnes interrogées, comportaient souvent de la diffamation et de la violence verbale.
Parmi les élus sondés, 22% ont rapporté avoir eu des accrochages avec leurs électeurs sur les réseaux sociaux, 24% ont déclaré avoir été confrontés à des personnes agressives lors de réunions du conseil municipal et 25 % ont fait part d'interactions problématiques à l'extérieur des bâtiments publics.
À VOIR ÉGALEMENT | Terminé, le climat toxique à l’hôtel de ville de Québec? Oui et non
Mais plus de la moitié des personnes interrogées, soit 54 %, ont également déclaré avoir été victimes d'abus – tels que des remarques désobligeantes, des menaces et des discours de haine – de la part de leurs pairs. De plus, 57 % des femmes interrogées et 51 % des hommes ont fait part d'un sentiment d'«incompatibilité» avec les autres élus.
Les dirigeants locaux ont également du mal à répondre aux exigences de leur rôle, suggère l'enquête. En effet, 39 % des élus ont déclaré que l'équilibre entre le travail et la vie privée est parfois un défi; parmi les élus de moins de 45 ans, ce chiffre grimpe à 67 %.
Les sentiments d’insécurité sont également endémiques. Soixante-dix pour cent des personnes interrogées ont déclaré se sentir impuissantes dans leur rôle; 39 % ont déclaré qu'elles avaient parfois l'impression de ne pas être à la hauteur du poste pour lequel elles avaient été élues ; 36 % estiment parfois manquer de formation pour exercer leurs fonctions.
La fédération espère un changement systémique pour résoudre les problèmes soulignés dans le rapport et appelle le gouvernement du Québec à envisager une campagne provinciale pour encourager le civisme.
Les participants de l'étude proposent également une plus grande sensibilisation du public au rôle des fonctionnaires municipaux, un accent accru sur le travail d'équipe entre les politiciens et des politiques plus claires pour guider la conduite lors d'audiences publiques.