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Une nouvelle recherche démontre que les symptômes associés à la COVID longue peuvent varier en fonction du variant, mais des microbiologistes et des infectiologues estiment que ce n’est peut-être pas le cas.
Alors qu'une nouvelle recherche démontre que les symptômes associés à la COVID longue peuvent changer en fonction du variant, des microbiologistes et des infectiologues estiment que ce n’est peut-être pas le cas.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Les données, basées sur une étude impliquant 428 patients souffrant de COVID longue qui ont été traités entre mars 2020 et juin 2021, suggèrent que les personnes ayant contracté le variant Alpha au début de la pandémie ont souffert de symptômes neurologiques différents à celles qui ont été infectées par la souche originale du SARS-CoV-2.
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Lorsque le variant Alpha était la souche dominante du virus sur la planète, davantage de cas de douleurs musculaires, d'insomnie, d'anxiété et de dépression ont été rapportés par les patients atteints de la COVID longue. Cependant, les symptômes fréquents du virus, tels que la perte de l'odorat, la difficulté à avaler et les troubles de l'ouïe étaient moins présents.
Des experts en maladies infectieuses doutent toutefois de l’exactitude de cette étude et expliquent qu’il est extrêmement difficile d’attribuer des symptômes spécifiques à la COVID longue en fonction du variant.
Dr. Christopher Carlsten, chef de la médecine respiratoire à l'Université de la Colombie-Britannique, n'est pas encore convaincu que le variante Alpha entraîne de symptômes plus intenses, lui qui salue tout de même tous les efforts réalisés pour comprendre davantage ce virus.
«C’est une étude qui soulève toujours des questions à savoir si les symptômes sont vraiment liés au variant Alpha ou à d’autres facteurs qui ont accompagné ce variant», a-t-il déclaré au CTVNews.ca lors d’un entretien téléphonique le 30 mars.
L’étude a été publiée dans un communiqué de presse en vue du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses, qui se déroulera en avril.
En analysant les étapes de l'étude, il semble également que les chercheurs n’ont pas confirmé quel variant du virus a causé l'infection chez les différents patients, a déclaré le Dr Nazeem Muhajarine, épidémiologiste à l'Université de la Saskatchewan. En effet, les patients ont plutôt été évalués si la souche d'origine était dominante ou si le variant Alpha était dominant. Cela soulève des doutes quant à la précision de l'étude, ajoute Muhajarine.
«C’est une grosse contrainte, a-t-il mentionné en entrevue téléphonique. On ne sait pas vraiment à moins que vous preniez un échantillon et que vous fassiez un séquençage génomique et que vous découvrez si cette personne était bien infectée par Alpha ou le virus d'origine.»
«Je ne suis pas réellement convaincu que des symptômes persistants spécifiques puissent être associés à des variants du SRAS-CoV-2.»
Muhajarine admet toutefois que cette étude demeure un domaine d’intérêt clé pour les chercheurs et que des études à plus grande échelle seront nécessaires pour obtenir des réponses plus claires sur les effets de la COVID longue.
Les auteurs de l'étude ont également déclaré que de plus amples recherches seront nécessaires pour comprendre davantage la COVID longue, alors que la maladie est toujours méconnue.
Québec avait annoncé, le 22 mars dernier, qu’il créera un réseau de 15 cliniques spécialisées pour soigner les personnes atteintes du syndrome post-COVID, en investissant 20,5 M$ sur quatre ans.
Les patients atteints de la COVID longue pourront y consulter des physiothérapeutes, des travailleurs sociaux et des infirmières. Ces établissements seront aussi dédiés à la recherche scientifique, afin d’améliorer les connaissances sur cette maladie encore méconnue.
Le gouvernement estime qu’au moins 9000 Québécois sont atteints de la COVID longue, mais une étude récente réalisée auprès des travailleurs de la santé laisse croire que cette estimation pourrait être conservatrice. Selon cette étude, qui n’a pas encore été révisée par les pairs, jusqu’à 40% des personnes ayant contracté la COVID-19 présentaient toujours des symptômes 12 semaines après l’infection initiale.
Au moins 940 000 Québécois ont été infectés au cours des deux dernières années, ce qui pourrait représenter des dizaines de milliers de cas de COVID longue.