Début du contenu principal.
Dans le cadre du Jour de la Terre, la professeure de marketing à l'école de gestion de l'Université de Sherbrooke et collaboratrice à l'Observatoire de la consommation responsable, Caroline Boivin explique que la consommation responsable a plusieurs facet
Il est faux de penser que pour consommer de manière plus responsable, il faut piger davantage dans son portefeuille. Au contraire, l'inflation peut influencer certains consommateurs à revoir leurs habitudes au bénéfice de l'environnement.
Dans le cadre du Jour de la Terre, la professeure de marketing à l'école de gestion de l'Université de Sherbrooke et collaboratrice à l'Observatoire de la consommation responsable, Caroline Boivin explique que la consommation responsable a plusieurs facettes et qu'il ne coûte pas toujours plus cher pour faire de meilleurs choix pour l'environnement.
«Le premier réflexe qu'on a, quand on pense à des achats responsables, c'est de se dire qu'il faut acheter local et bio que c'est toujours plus cher, note-t-elle. Mais il y a des moyens et des produits qui sont responsables en étant moins chers. Il ne faut pas tout mettre dans le même panier.»
À lire également :
Par ailleurs, qui dit «consommation» pense souvent à «achat», mais l'inverse pourrait aussi être vrai. «La consommation responsable inclut aussi de diminuer notre consommation, et donc nos achats», nuance Mme Boivin.
D'ailleurs, selon le plus récent Baromètre de la consommation responsable, publié il y a moins de six mois, on apprenait que 49% des Québécois avaient revu leur consommation à la baisse en raison du resserrement économique, une proportion qui grimpait à près de 80% pour les achats impulsifs.
«L'inflation peut devenir un incitatif à nous faire réviser nos habitudes et la nécessité de certains achats, ou bien à rechercher des options à la fois moins chères et plus écoresponsables», renchérit la spécialiste.
Le meilleur exemple de cet argument est l'achat de biens de seconde main, qui coûtent moins cher que des articles neufs et qui ont un impact environnemental positif.
L'achat en gros, groupé ou en vrac permettent aussi de réaliser des économies tout en réduisant la quantité d'emballages.
Mme Boivin songe aussi aux protéines végétales, qui sont une alternative plus économique à la viande rouge, quand on les compare aux substituts de viande disponibles sur le marché.
«Il faut simplement accepter de changer nos habitudes, mais c'est possible de faire des économies», relève la professeure.
Changer ses habitudes de consommation constitue d'ailleurs le nerf de la guerre quand on pense à la consommation responsable.
«Les gens sont préoccupés par l'environnement, ils commencent à poser des gestes, mais il y a encore place à l'amélioration, indique Mme Boivin. Et même s'il est peu probable qu'on atteigne une consommation entièrement [respectueuse de l'environnement], si tout le monde tend un peu plus vers une consommation plus responsable, ça risque de faire une différence globalement.»
Se soucier davantage de l'impact environnemental de sa consommation est un premier pas vers l'adoption de nouvelles habitudes, et cela a un effet domino par la suite.
«Chaque fois qu’on pose des gestes qui sont meilleurs pour l’environnement et qu’on change ses habitudes, on découvre des nouvelles manières de faire, c’est la raison pour laquelle les gens ne se considèrent généralement pas comme hyper responsables même s'ils posent déjà des gestes», mentionne la chercheuse.
Faire miroiter des bienfaits
Les entreprises peuvent jouer un rôle pour favoriser une consommation plus responsable chez leurs clients, ajoute-t-elle.
«Pour que la consommation responsable devienne vraiment un mouvement, la meilleure approche c'est de faire en sorte que l'achat du produit soit gagnant-gagnant pour le consommateur et l'environnement, résume la professeure. C'est une manière de combiner les effets positifs en termes d'économies et en termes d'environnement.»
Dans le cas de produits écoresponsables qui coûtent plus cher, il importe aux entreprises de faire valoir aux consommateurs les bienfaits qui découleront de cet achat plus onéreux.
Par exemple, pour convaincre un consommateur de s'acheter un produit nettoyant bio, on peut lui faire miroiter les bienfaits sur sa santé et celle de ses proches en raison de l'absence de substances potentiellement toxiques ou chimiques.
«Les consommateurs sont prêts à faire certains sacrifices, mais très peu, c'est pourquoi il faut mettre de l'avant les avantages qu'ils peuvent retirer en se procurant le produit, illustre Mme Boivin. C'est plus gagnant que de chercher à forcer la consommation responsable dans la gorge du consommateur.»