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Société

Comment s’habiller au bureau l’été quand il fait chaud? On a demandé à une pro de la mode

Avec les chaleurs estivales, il peut devenir compliqué de choisir une tenue confortable pour le travail.

La journaliste mode Lolitta Dandoy.
La journaliste mode Lolitta Dandoy.
/ Noovo Info

Avec les chaleurs estivales, il peut devenir compliqué de choisir une tenue confortable pour le travail, tout en restant professionnel. Jusqu’où les codes vestimentaires se sont-ils assouplis? Le point avec la journaliste et créatrice de l’émission Tout le monde s’habille, Lolitta Dandoy.

 

 

Selon Mme Dandoy, il est clair que les normes relatives à l’habillement au travail ont évolué au cours des dernières années, notamment après la pandémie de COVID-19 et avec l’arrivée massive du télétravail. Il est toutefois important de s’assurer de respecter le code vestimentaire de son entreprise. 

Codes vestimentaires: que dit la loi?

Au Québec, la jurisprudence reconnaît le droit de l’employeur de fixer des exigences quant à la tenue vestimentaire et à l’apparence de ses employés en vertu du droit de gestion

Le code vestimentaire doit toutefois se baser sur des objectifs «légitimes et importants» et être appliqué d’une façon «raisonnable», qui ne porte pas d’atteinte injustifiée aux droits et libertés fondamentaux, comme la liberté d’expression et le droit à la vie privée, par exemple.

«De manière générale, notre apparence physique nous appartient. L’image qu’on souhaite projeter est un choix qui est protégé par plusieurs droits de la Charte, dont la liberté d’expression et le droit à la vie privée», indique la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec sur son site web.

Lollita Dandoy explique que les employés des tours à bureaux sont de plus en plus nombreux à opter pour un style buisness casual (propre mais confortable) au lieu du traditionnel complet ou tailleur. 

Selon elle, la question qui revient le plus souvent en été est celle du port du short. Elle estime qu’on peut porter des shorts au bureau, mais pas n’importe lesquels.

«Il y a des shorts qui sont extrêmement courts, extrêmement serrés. Peut-être que ça, on les laisse de côté pour le bureau», illustre-t-elle. Au contraire, un short ample et plus long serait parfaitement approprié pour le bureau selon elle, même pour les hommes qui ont tendance à être plus réticents face au short.

 

Si un employeur souhaite imposer un code vestimentaire, c’est à lui de faire la démonstration que l’apparence d’un employé qui ne respecte pas le code vestimentaire nuit à son entreprise ou porte atteinte à la santé ou à la sécurité du personnel ou du public. Une démonstration qui peut s’avérer plus ardue pour les employés qui travaillent dans un bureau et qui n’ont pas de contact avec le public.

Dans tous les cas, il est illégal d’imposer un code vestimentaire ou une apparence physique différente en fonction du genre ou d’autres caractéristiques personnelles protégées, comme la couleur de la peau, l’origine ethnique ou l’âge de l’employé. Il s’agirait alors de discrimination. 

Les tatouages et perçages peuvent-ils être interdits au travail?

De la même façon que pour les vêtements, il revient à l’employeur de faire la démonstration que toute règle encadrant la coloration des cheveux, le port de bijoux ou les tatouages visibles est justifiée en fonction de l’emploi. 

Un employeur pourrait par exemple interdire le port de certains bijoux s’il peut démontrer qu’ils présentent un risque pour la sécurité. Dans certains contextes, il pourrait aussi exiger que des tatouages soient couverts, particulièrement s’ils ont des connotations violentes ou discriminatoire, par exemple.

La CDPDJ précise que les exigences ne doivent pas être fondées sur des préjugés – comme le fait d’associer les tatouages à la criminalité, par exemple – et doivent porter une atteinte «minimale» aux droits des personnes employées.

L’employeur doit-il payer les tenues de travail?

En vertu de la Loi sur les normes du travail, un employeur qui exige le port d’un uniforme ou d’un vêtement précis doit le fournir gratuitement dans certaines conditions. Le reste du temps, il revient à l’employé d’assumer le coût des vêtements qu’il porte au travail. 

Lorsqu’un employeur exige le port d’un vêtement précis, comme un pantalon d’une certaine couleur ou un veston, il doit fournir gratuitement ce vêtement aux membres de son personnel payés au salaire minimum. 

Pour les employés dont le salaire est plus élevé que le salaire minimum, la loi permet à l’employeur de déduire les frais d’achat ou d’entretien du vêtement, à condition que ces déductions ne fassent pas en sorte qu’ils reçoivent moins que le salaire minimum.

Toutefois, un vêtement qui porte le logo de l’entreprise ou l’identifie clairement doit être fourni gratuitement à tous les employés, sans égard à leur salaire. Il est aussi interdit de forcer son personnel à acheter des vêtements ou des accessoires qu’il vend, même en offrant un rabais.

Et avis à ceux qui se poseraient la question: les vêtements ne sont généralement pas des dépenses déductibles d’impôt, vous ne pourrez donc pas réclamer le coût de votre nouvelle garde-robe de bureau dans votre prochaine déclaration de revenus. Cela dit, tous les travailleurs québécois – salariés ou travailleurs autonomes – sont admissibles à la Déduction pour les travailleurs, une mesure fiscale qui vise à «reconnaître qu’une partie du revenu de travail doit être consacrée au paiement des dépenses inhérentes à celui‑ci, les plus fréquentes étant les dépenses pour se rendre du domicile au lieu de travail ainsi que les dépenses additionnelles pour les repas et les vêtements». Pour l’année 2024, cette déduction représente 6% du revenu de travail admissible, jusqu’à concurrence de 1380$. Le montant maximal est indexé chaque année.

Et pour celles et ceux qui débutent un premier stage ou emploi de bureau cet été, Lolitta Dandoy estime qu’il est tout à fait possible de s’acheter de beaux vêtements professionnels ou buisness casual en achetant de seconde main dans les friperies par exemple.