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L’ancienne animatrice de télé et de radio explique sa longue absence dans les médias.
Du jour au lendemain, Claudia Ébacher a disparu de la sphère médiatique. L’animatrice radio et télé se remet lentement d’une dépression majeure. Visiblement très nerveuse, mais déterminée à crever l’abcès entourant son absence autant dans les médias que sur les réseaux sociaux, elle a accepté de remettre les pieds dans un studio pour la première fois depuis plusieurs années.
C’est avec ses anciens collègues au 94,7 Rouge FM, la station de Bell Média à Trois-Rivières, qu’elle a décidé de revenir sur les événements des dernières années. Rebrasser le passé est émotif, mais Claudia se sentait suffisamment solide à ce moment-ci pour le faire: «Ce sera une seule fois. Un one-shot deal.», a-t-elle tenu à dire dès son arrivée.
«Ça fait partie du processus. J’en ai parlé avec mon thérapeute. Je le fais avec vous autres, parce que c’est vous autres et que c’est aussi Bell Cause. Ça peut peut-être aider ne serait-ce qu’une personne… Mais après, c’est tout», a-t-elle précisé plusieurs fois.
Claudia revient de loin. «J’étais pire que dans le brouillard. J’étais perdue dans une tempête au Nunavut», lance-t-elle d’emblée quand on lui demande de décrire les dernières années. En cinq semaines, elle a subi trois traumatismes crânio-cérébraux. Son père, de qui elle était la proche aidante depuis une quinzaine d’années, est mort. Elle a aussi perdu tous ses emplois. Son monde s’est effondré. Elle ne cuisinait plus. Se lever de son lit quelques heures par jour était un défi. Prendre une seule douche par semaine, un exploit.
L’ex-animatrice ne sait pas encore pourquoi elle a finalement accepté la fameuse main qui lui était tendue, mais elle s’en félicite aujourd’hui grandement. Elle se souvient des premières rencontres chez le psychologue où elle ne disait qu’une phrase aux 20 minutes.
«Je me suis dit: je vais l’essayer. Je ne me disais pas que j’allais m’en sortir. J’en étais pas là», avoue-t-elle. Ses suivis psychologiques ont finalement été bénéfiques, mais c’est en entendant une chanson de Marjo que le réel déclic, la volonté de guérison, s’est fait dans sa tête.
«La chanson Ailleurs: ''Donne-moé donc la main.'' C’est venu me chercher», explique-t-elle. Encore aujourd’hui, lorsqu’elle l’écoute, cette chanson lui parle. Elle est convaincue qu’une présence humaine, une main tendue et de l’écoute, sont ce dont les personnes dépressives ont besoin. «C'est au-delà des soins médicaux.», dit-elle.
«Un moment donné, un médecin m’a dit : ‘’Là, on va te soigner.’’ J’avais même pas le goût. Sérieusement, je voyais pu rien. Mais je me suis dit que recevoir de l’aide, ça pouvait pas être pire que cette pensée noire-là d'aller rejoindre mon père décédé», explique-t-elle.
Si Claudia remonte mentalement la pente, les conséquences physiques de ses traumatismes crâniens sont toujours présentes et difficiles au quotidien. L’organisation de ses journées, la planification d’activités, la lecture de formulaires… Tout est un défi. «J’étais même plus capable de lire», se souvient-elle. Son élocution s’est aussi modifiée depuis trois ans. Elle parle plus lentement et moins fluidement qu’avant, en raison de ce qu’on lui a décrit comme étant une «paresse buccale». Elle n’a pas repris le travail et lorsqu’elle se sentira prête à le faire, elle affirme catégoriquement que ce ne sera pas dans les médias.
«Depuis un an, c’est le jour et la nuit. Mais quand ça fait longtemps que je parle dans une journée ou tôt le matin comme ça, des fois c’est un peu plus difficile.»
D’un sourire pétillant, Claudia Ébacher affirme que l’espoir est revenu et qu’en «dedans, c’est beaucoup plus beau!»
C’est ce message positif de tendre la main autour de nous et d’accepter celles qui sont tendues quand on broie du noir qu’elle avait envie de partager dans le cadre de la journée Bell Cause. «Rebrasser tout ça… Ça fait trois ans là, c’est dur. J’étais rendu comme une ermite. Mais je vais bien. On jase depuis plusieurs minutes, et ça fait du bien! J’ose croire que de belles choses s’en viennent. Oui, je vais bien», conclut-elle avec enthousiasme.
Note de la rédaction: La chaîne Noovo et le média Noovo Info appartiennent à Bell Média, filiale de BCE.