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Voici cinq choses à savoir sur la naloxone, un médicament qui permet de renverser les effets des surdoses.
De plus en plus de citoyens se procurent des trousses de naloxone, un médicament qui permet d’intervenir auprès de quelqu’un chez qui on soupçonne une surdose d’opioïdes et qui permet de renverser temporairement ses effets. Voici cinq choses à savoir sur cet antidote.
Au Québec, la naloxone est disponible gratuitement en pharmacie pour l’ensemble des citoyens. Cela représente plus de 1900 points d’accès comme nous l’explique le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Jean-François Desgagné.
«L’an dernier, les pharmacies au Québec ont distribué plus de 26 000 trousses de naloxone à la population gratuitement», explique-t-il.
La naloxone est commercialisée en deux formats : le vaporisateur nasal et l’injection par seringue. Les pharmacies préconisent le vaporisateur nasal, puisque les pharmaciens estiment que c’est un produit plus facile à utiliser par le commun des mortels lors d’une situation d’urgence, selon le président le leur Ordre.
Les organismes communautaires offrent quant à eux généralement le choix entre les deux options à leur clientèle.
«Nous, on travaille essentiellement avec des personnes qui consomment par injection, donc qui sont quand même habituées à la fois à voir des surdoses et à intervenir sur des surdoses, et qui sont relativement à l'aise avec les seringues», explique le directeur général de CACTUS Montréal, Jean-François Mary.
Tant les pharmaciens que les organismes communautaires offrent une petite formation en remettant la trousse afin de démontrer aux gens comment intervenir lors d’une surdose. La santé publique rend également disponible des vidéos explicatives en ligne.
L’administration de la naloxone n’est pas une solution miracle pour renverser les effets d’une surdose. Elle doit être accompagnée d’une prise en charge complète de la victime, d’où l’importance de la formation lors de la remise de la trousse.
La première étape est de reconnaître une possible surdose. Les principaux signes et symptômes sont l’absence de réaction au bruit ou à la douleur ainsi qu’une respiration difficile, ronflante ou absente chez une personne qu’on soupçonne d’avoir pu consommer des drogues ou des médicaments.
Avant d’administrer la naloxone, on doit tenter de faire réagir la victime inconsciente par le bruit ou la douleur. Puis, on doit composer le 911. Après avoir administré une dose, si la victime ne réagit pas, on doit entamer la réanimation cardiorespiratoire (RCR). Si la victime ne réagit toujours pas trois minutes après la première dose, on peut lui en donner une deuxième.
La naloxone est généralement sans danger pour les usagers. Elle ne devrait faire effet que si la personne a consommé des opioïdes, puisqu’elle a pour effet de s’unir aux récepteurs du cerveau utilisés par les opioides dans le but de déloger ces derniers. Règle générale, on peut donc en administrer sans problème à une personne inconsciente qu’on soupçonne de faire une surdose, même si on n’en est pas absolument certain.
La naloxone est un des remparts contre la crise des opioïdes, qui prend de l’ampleur partout au pays et Montréal ne fait pas exception. Selon la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, on a recensé 175 décès par intoxication suspectée aux drogues entre août 2022 et juillet 2023 sur le territoire de la métropole. Selon les statistiques, 77 % des morts par surdose surviennent dans des domiciles et environ 9 % des décès touchent des personnes en situation d'itinérance.