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Sous le feu des critiques, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a clarifié mercredi des propos qu'il a tenus lors d'une longue entrevue accordée au média Le Devoir.
Sous le feu des critiques, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, a effectué mercredi une mise au point sur les propos qu'il a tenus lors d'une longue entrevue accordée au média Le Devoir.
Questionné à savoir pourquoi les enseignants québécois ne mériteraient pas d’être parmi les mieux payés au Canada, alors que leurs députés sont en voie de le devenir, le ministre à affirmer qu’il désirait «en offrir plus», mais qu’il trouvait la question «un peu boiteuse».
«Si je m’appelais Michel David, je dirais que cette question est un tantinet démagogique», a lancé M. Drainville à la question du chroniqueur, avant de l’interroger: «tu compares vraiment la job d’enseignante à la job de député?»
Rappelons que le gouvernement de François Legault a déposé un projet de loi pour hausser de 30% la rémunération des députés de l'Assemblée nationale. Les enseignants se sont fait offrir une augmentation d'au moins 9% sur cinq ans.
Québec a bonifié son offre, mercredi matin, dans l'espoir de conclure avec les syndicats un renouvellement des conventions collectives des secteurs public et parapublic. La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a offert, mercredi, un chèque de 12 000 $ aux 7000 enseignants admissibles à la retraite pour qu'ils acceptent de rester en poste à temps complet lors de la prochaine année scolaire.
«Quand on ajoute une augmentation salariale, ce n'est jamais une mauvaise nouvelle. [...] L'organisation scolaire dans nos établissements a commencé depuis janvier et février. Une enseignante nous a écrit: "c'est quoi ça? Si on m'avait parlé de cela il y a quelques mois, j'y aurais réfléchi. Maintenant, j'ai annoncé ma retraite et j'ai déjà envoyé les documents», a mentionné Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, en entrevue.
Voyez le récapitulatif de Sabrina Rivet au bulletin Noovo Le Fil 17 dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Les propos du ministre de l'Éducation enflamment la toile depuis mardi, plusieurs y percevant une façon de minimiser le travail des enseignants.
Du «mépris», a fustigé la porte-parole libérale en matière d'éducation, Marwah Rizqy, qui a déjà enseigné et qui a rappelé sur les réseaux sociaux que le travail d'enseignant est éreintant.
«J'ai été prof à l'université et malgré cette expérience, j'étais brûlée après une semaine à titre d'enseignante dans une classe de 5e année», a-t-elle déclaré sur son compte Twitter.
«Après plusieurs mois de suppléance, je peux affirmer qu'un enseignant peut être un excellent député, mais l'inverse est moins vrai», a-t-elle ajouté.
De son côté, le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a tiré à boulets rouges sur les députés caquistes qui font preuve d'«arrogance» dans leur objectif de «s’octroyer une augmentation immédiate de 30 000$ par année».
« Tu compares vraiment la job d’enseignante à celle de député? »
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) May 17, 2023
Regardez cet extrait vidéo. Bernard Drainville ne s’en cache même pas: les députés québécois méritent d’être parmi les mieux payés au Canada, mais pas les enseignantes. #PolQc 1/6🧵 pic.twitter.com/ebuk98Fwah
M. Nadeau Dubois, dont la conjointe est enseignante au primaire, ajoute être «en colère» par «cette attitude hautaine et condescendante des dirigeants politiques [...] Comment peut-on avoir une aussi haute opinion de soi-même et si peu de considération pour les gens que nous sommes censés servir?»
Pascal Bérubé, du Parti québécois (PQ), a qualifié la réponse du ministre au Devoir de «navrante». «Mon père était enseignant. Je suis aussi titulaire d'un baccalauréat en enseignement. Vous dire le respect que j'ai pour cette profession», a-t-il gazouillé.
Mon père était enseignant.
— Pascal Bérubé (@PascalBerube) May 16, 2023
Je suis aussi titulaire d’un baccalauréat en enseignement.
Vous dire le respect que j’ai pour cette profession.
Je suis maintenant député.
La question de Michel David était légitime.
La réponse du ministre est navrante. @BDrainvilleQc ? https://t.co/PLyU2sAFHw
La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a aussi réagi aux commentaires du ministre dans une publication titrée «Le mépris, ça suffit!».
Peu avant midi mercredi, M. Drainville a émis une mise au point sur les propos qu’il a tenus lundi dernier. Il affirme n’avoir jamais voulu «insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député» et que «toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect».
M. Drainville souhaite que la question des salaires des enseignant(e)s se règle à la table de négociation et espère que «les enseignants soient mieux rémunérés». «Notre gouvernement a augmenté le salaire des enseignants de 14% à 18%. Une hausse historique!», conclut le ministre.
Mise au point :
— Bernard Drainville (@BDrainvilleQc) May 17, 2023
En aucun cas, j'ai voulu insinuer que le travail d'enseignant a moins d’importance que celui de député.
À mes yeux, toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect qu'on soit enseignante, infirmière, machiniste, plombier, etc.
«Le ministre a été très maladroit. S'il ne veut pas prononcer des excuses, il faut qu'il pose des gestes pour prouver que l'éducation est une priorité au Québec. Les enseignants attendent juste ça», a réagi Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, en entrevue.
«L'environnement' entourant la renégociation des conventions collectives dans le secteur public n'est pas "idéal"», a reconnu mercredi la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, en entrevue à Radio-Canada.
«C'est sûr que ce n'est pas un environnement idéal pour une négociation, et je comprends les gens de s'y perdre, a-t-elle affirmé. On est juste et équitable, malgré tout, pour la fonction publique et l'ensemble des réseaux.»
Avec des informations de Sabrina Rivet pour Noovo Info