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«Pour des raisons de confidentialité, Affaires mondiales Canada n'est pas en mesure de partager davantage d'informations», a-t-on ajouté.
Un Canadien aurait traversé la frontière de Rafah avec un tiers, a fait savoir Affaires mondiales Canada dans sa plus récente mise à jour transmise mercredi en fin d'après-midi.
«Affaires mondiales Canada est au courant d'informations selon lesquelles un citoyen canadien aurait traversé la frontière de Rafah avec un tiers. Pour des raisons de confidentialité, Affaires mondiales Canada n'est pas en mesure de partager davantage d'informations», a-t-on dit.
Affaires mondiales Canada a laissé entendre que des ressortissants canadiens pourraient quitter la bande de Gaza «au cours des prochains jours».
Un accord semble avoir été conclu mercredi pour permettre à des centaines de détenteurs de passeports étrangers, ainsi qu'à quelques blessés, de quitter la bande de Gaza vers l'Égypte voisine, au sud.
«Nous sommes optimistes de voir que la frontière à Rafah ait été ouverte et saluons le soutien des parties impliquées pour franchir cette étape importante. Un nombre limité de ressortissants étrangers de certains pays ont traversé la frontière égyptienne le 1er novembre. Ces traversées étaient inscrites sur une liste de plus de 500 personnes, parmi lesquelles des Palestiniens blessés, du personnel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de l'ONU et certains ONG, ainsi que des citoyens de huit pays qui ont de plus petits groupes de ressortissants à Gaza», a mentionné Affaires mondiales Canada dans sa mise à jour du 1er novembre.
À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que le gouvernement demandait que ses citoyens soient autorisés à sortir. «Nous continuons bien sûr à condamner sans équivoque le terrorisme odieux du Hamas et [à reconnaître] le droit d'Israël de se défendre, mais le prix de la justice ne peut pas être la souffrance continue de tous les civils palestiniens», a-t-il déclaré.
«Nous demandons la libération des otages, l'acheminement de l'aide (humanitaire) et la sortie des Canadiens et de leurs familles de Gaza par le passage de Rafah.»
Mansour Shouman, un Canadien qui se trouve à Gaza avec sa femme et ses cinq enfants, a déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi Ottawa semblait si loin derrière plusieurs autres pays.
«Honte à eux», a-t-il déclaré en entrevue téléphonique, alors que les sirènes se faisaient entendre en arrière-plan et qu'il se réfugiait dans un hôpital du sud de Gaza.
«Ce n'est pas le gouvernement canadien que nous avons élu, qui soutient les droits de la personne. Ils ont été très actifs dans l'évacuation des Israélo-Canadiens depuis le premier jour. L'Histoire n'oubliera pas ce qu'ils font.»
M. Shouman a appelé les Canadiens à faire pression sur Ottawa pour qu'il aide à évacuer plus rapidement les citoyens de Gaza et à dénoncer la guerre.
À VOIR | Récapitulatif du 26e jour de guerre entre Israël et le Hamas
Ottawa a organisé le mois dernier des vols d'évacuation d'Israël pour les citoyens canadiens, les résidents permanents et les membres de leur famille admissibles. Affaires mondiales Canada a également déclaré avoir aidé 65 citoyens, résidents permanents et membres de leur famille admissibles à quitter la Cisjordanie, un autre territoire palestinien, depuis le début du conflit. L'agence fédérale soutient aussi être en contact avec 70 personnes qui s'y trouvent toujours.
M. Shouman, qui est né à Gaza, a vécu à Calgary pendant plus d'une décennie et est devenu citoyen canadien en 2006, avant de retourner vivre à Gaza il y a trois ans. Il espère que sa femme et ses enfants seront évacués, alors que lui resterait sur place. «Je ne peux pas laisser le peuple palestinien vivre ici ce qu'il vit», a-t-il expliqué.
Mahmoud Nasser, un citoyen canadien qui se trouve à Gaza avec sa femme enceinte, s'est dit déçu par son gouvernement et il souhaite partir le plus tôt possible. «Je ne sais pas ce qu'ils attendent», a déclaré M. Nasser, ajoutant qu'il n'avait pas eu de nouvelles du gouvernement canadien depuis plus de deux semaines.
«Tout est incroyable. Les scènes sont complètement folles (...) tout le monde est dans des tentes, il n'y a pas d'électricité. Il y a un gros problème d'eau. C'est incroyablement dense.»
M. Nasser a raconté qu'il s'était enfui vers un camp de réfugiés il y a deux jours, après qu'une bombe soit tombée à 30 mètres de la maison où il se réfugiait et qu'il ait été touché par des éclats d'obus. «J'ai eu de la chance d'avoir survécu», a-t-il déclaré.
Dalia Salim, une résidente de London, en Ontario, qui tente de faire sortir de Gaza son père de 66 ans, un Canadien, s'est également demandé pourquoi aucun Canadien ne faisait partie du premier groupe d'étrangers autorisés à quitter l'enclave palestinienne.
«J'aurais cru qu'au moment où ils ont annoncé l'ouverture de la frontière, le Canada aurait dû en faire sa priorité absolue et essayer de faire sortir ses citoyens», a-t-elle commenté mercredi.
Mme Salim, qui a été en contact avec Affaires mondiales au nom de son père, a qualifié les communications du gouvernement canadien de «désorganisées», elle recevait auparavant des courriels concernant des évacuations d'Israël, alors que son père est à Gaza.
«Vous mettez les gens en danger à cause de cette désorganisation», a-t-elle déploré, ajoutant que son père était à Gaza pour essayer d'aider sa mère âgée et qu'il ne pouvait pas attendre indéfiniment au poste-frontière de Rafah.
«Mon père passe sa journée à essayer de trouver de l'eau potable et de la nourriture en conserve pour la famille. C'est littéralement comme ça qu'il passe sa journée.»
Un porte-parole de l'Autorité générale des passages frontaliers de Gaza a déclaré que six autobus transportant 335 détenteurs de passeports étrangers avaient quitté Gaza via le point de passage de Rafah vers l'Égypte mercredi en milieu d'après-midi. L'agence palestinienne a indiqué que le plan prévoyait que plus de 400 détenteurs de passeports étrangers partent pour l'Égypte.
Gaza, qui abrite 2,3 millions d'habitants, est en proie à une grave crise humanitaire au milieu du siège imposé depuis les attaques-surprises du Hamas contre Israël le 7 octobre. Plus de la moitié de la population du territoire a fui sa résidence, et les réserves de nourriture, de médicaments, d'eau et de carburant s'amenuisent.
Israël a lancé en fin de semaine une opération terrestre élargie à Gaza, tandis que des bombardements plus intenses ont détruit les services de télécommunications sur la majeure partie du territoire et créé un silence radio presque total de l'information dans la région.
Le bilan des morts du côté palestinien a atteint 8805 mercredi, selon le ministère de la Santé dirigé par le Hamas à Gaza. En Cisjordanie occupée, 130 Palestiniens ont été tués dans les violences et les raids israéliens depuis le début de la guerre.
Plus de 1400 personnes sont mortes du côté israélien, principalement des civils tués lors des premières attaques du Hamas, un chiffre également sans précédent. Les militants palestiniens ont également enlevé environ 240 personnes lors de leur incursion et ont continué à tirer des roquettes sur Israël.
Avec les informations d'Audrey Bonaque pour Noovo Info