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Société

DPJ: «il y a du travail devant nous», admet la nouvelle patronne Lesley Hill

Mme Hill est étonnée des récentes révélations faisant état des évènements troublants dans certains centres jeunesse.

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/ Noovo Info
Caroline Plante / La Presse canadienne

Lesley Hill n’est pas passée par quatre chemins à sa première journée officielle en tant que nouvelle directrice nationale de la protection de la jeunesse (DPJ): «il y a du travail à faire» afin de rétablir l’ordre dans le réseau. 

Flanquée du ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant lors d’une conférence de presse jeudi, Mme Hill s’est dite étonnée des récentes révélations faisant état des évènements troublants dans certains centres jeunesse chapeautés par la DPJ.

Mme Hill misera sur la «transparence» comme principal outil pour atteindre les objectifs du mandat que Québec vient de lui attribuer.  «On va devoir mettre une grande lumière dans notre maison, dans tous nos garde-robes, dans toutes les pièces, et on risque de trouver des toiles d'araignées. On va devoir les nettoyer pour vraiment être l'institution exemplaire que les enfants ont le droit d'avoir», a illustré Mme Hill. 

«On va assurer de meilleures communications à l’intérieur du système, mais auprès de la population aussi. Je pense qu’on a besoin de rendre des comptes au niveau de nos services et d’être transparent», a déclaré Mme Hill en entrevue avec Marie-Christine Bergeron au bulletin Noovo Info 17.

Lesley Hill, ex-commissaire de la commission Laurent, veut «soutenir les intervenants» qui sont dans le réseau. «J'ai confiance en vous, intervenants et gestionnaires, et j'ai confiance que vous allez dénoncer ce qui est intolérable», a dit Mme Hill. «C'est une responsabilité collective». 

«Je suis tombé en bas de ma chaise», a souligné la nouvelle patronne concernant «l'ampleur» des problèmes qui rongent la DPJ depuis plusieurs années. 

Jeudi, elle a promis d'être un «chien de garde» pour les enfants du Québec.

«Moi, je n'ai rien à perdre, a-t-elle déclaré, en expliquant être sortie de sa retraite pour accepter le poste. C'est un peu courageux de la part du gouvernement de mettre une fille comme moi dans un poste comme ça, parce que je vais forcément être vocale».

«Je ne me gênerai pas pour dire ce que j'ai à dire».
Lesley Hill, directrice nationale de la protection de la jeunesse.

Comme première mission, Mme Hill s'est donné le mandat, «dès la semaine prochaine», d'envoyer une directive. «On veut que les gens parlent des situations intolérables», a-t-elle dit. «Je vais parler au Protecteur du citoyen le plus rapidement possible, parce qu'on a besoin de protéger les gens qui lancent des alertes.»

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QS et le PLQ réclament la démission de Carmant

Plus tôt jeudi, Québec solidaire (QS) a emboîté le pas au Parti libéral du Québec (PLQ) et a réclamé la démission du ministre Lionel Carmant.

«M. Carmant n'a pas démontré l'urgence nécessaire cette semaine. Je ne l'ai pas senti assez ébranlé», a déploré le député Guillaume Cliche-Rivard, de QS, en mêlée de presse à l'Assemblée nationale. Il a souligné que M. Carmant a en outre balayé, mercredi, une demande de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse de relocaliser les jeunes du centre Mont-Saint-Antoine, à Montréal, pour cause d’insalubrité.

Le PLQ avait déjà réclamé la démission de M. Carmant, mardi, sans que cela n'ébranle le premier ministre François Legault, qui a déclaré avoir «totalement confiance» en son «ami». 

M. Carmant est dans la tourmente depuis que des médias ont révélé que des éducatrices auraient eu des échanges sexuels avec de jeunes résidants du centre de réadaptation Cité-des-Prairies, à Montréal. 

D'autres cas d’inconduite sexuelle se seraient produits à Laval et en Montérégie, selon le quotidien La Presse.

À cela s'ajoute la mise sous tutelle de la DPJ Mauricie--Centre-du-Québec en raison des révélations concernant des enfants qui ont été placés trop rapidement en banque mixte en vue d'être adoptés.

La DPJ de l'Estrie aurait également voulu séparer des triplés de 2 ans pour les faire adopter, même si leur mère biologique était apte à s'en occuper, toujours selon La Presse.

Pas de «lien direct» avec l'immigration, dit Hill

Interrogé plus tôt cette semaine sur la crise à la DPJ, M. Legault avait déploré une «explosion de la demande» due «à la pandémie, à la drogue et à l'explosion du nombre d'immigrants temporaires».

Son ministre Carmant a repris ses propos, mercredi, avant d'être forcé d'admettre, jeudi, que le gouvernement ne possède aucune donnée sur le nombre d'immigrants qui sont signalés à la DPJ.

«On n'a pas de chiffres, a-t-il reconnu, mais partout où je vais au Québec, les gens me disent qu'il y a quand même un grand nombre de signalements pour les nouveaux arrivants.»

Interpellée à son tour, Mme Hill a déclaré qu'il ne fallait pas faire de «lien direct» avec l'immigration.

«Moi, je ne ferais pas un lien direct, mais ce que je dirais, par contre, c'est qu'il y a clairement des populations qui sont surreprésentées en protection de la jeunesse. Ça dure depuis des années. On peut penser aux enfants noirs, autochtones», a-t-elle dit.  

Avec la collaboration de Guillaume Théroux pour Noovo Info.

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/ Noovo Info
Caroline Plante / La Presse canadienne