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Le BA.2 est hautement transmissible (plus que le BA.1, le premier sous-variant d'Omicron, qui était dominant de décembre à février dernier), rappelle-t-on, parce qu'il est en mesure d'infecter et de se propager plus facilement dans nos cellules.
Malgré la lassitude de la population face aux mesures sanitaires et aux conseils de protection maintes fois répétés, le sous-variant BA.2 représente une menace bien réelle qui doit «absolument» être prise au sérieux, préviennent des experts.
«BA.2 est un risque important pour la santé, de la même façon que le BA.1 l'était il y a quelques mois, alors qu'il a fait 7000 victimes au pays», prévient ainsi dans un courriel CoVaRR-Net, un réseau de chercheurs interdisciplinaires qui a été mis sur pied afin de contribuer à la stratégie globale du gouvernement du Canada pour faire face à la menace que représentent de nouveaux variants émergents du SRAS-CoV-2.
Le BA.2 est hautement transmissible (plus que le BA.1, le premier sous-variant d'Omicron, qui était dominant de décembre à février dernier), rappelle-t-on, parce qu'il est en mesure d'infecter et de se propager plus facilement dans nos cellules.
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En raison de cette forte transmissibilité et de sa propagation rapide au moment même où les mesures de santé publique ont été réduites, peut-on lire sur le site du CoVaRR-Net, «le BA.2 alimente la sixième vague de la pandémie et accroît à la fois les risques pour la santé des Canadiens et la nécessité de prendre des mesures de protection réfléchies et appropriées».
Bien que l'on puisse avoir l'impression que les sous-variants BA.1 et BA.2 sont plus bénins que le variant Delta et que les risques sanitaires liés à la COVID-19 diminuent ou sont passés, ajoute CoVaRR-Net, «le BA.2 demeure une menace sérieuse qui entraîne chaque jour des maladies graves, des hospitalisations et des décès chez les Canadiens».
«Je pense qu'il y a une lassitude face à la COVID et que les gens sous-estiment l'impact que peut avoir le BA.2 sur la santé», a prévenu Denis Leclerc, un virologue du Centre de recherche du CHU de Québec qui est membre de CoVaRR-Net.
Les consignes d'usage, et qui n'ont probablement pas besoin d'être répétées ici, demeurent de mise à l'arrivée du week-end de Pâques pendant lequel les rencontres familiales se multiplieront, a ajouté M. Leclerc.
Beta, Delta, Omicron, BA.2 et maintenant le variant XE (dont on ne sait pas encore grand-chose, à part qu'il s'agit d'un hybride du BA.1 et du BA.2)… La liste ne cesse de s'allonger et le coronavirus, comme on l'a souvent entendu, «est là pour rester».
Les vaccins dont nous disposons actuellement pour le combattre ne réussiront jamais à le faire disparaître entièrement puisqu'ils entraînent le système immunitaire à reconnaître la maintenant célèbre protéine de spicule à sa surface. C'est toutefois cette protéine qui mute et donne au virus ses nouvelles identités, lui permettant d'échapper à tout le moins partiellement à notre contre-attaque.
Pour pouvoir espérer le vaincre une fois pour toutes, il faut changer de stratégie.
«Il faut absolument qu'on commence à penser à l'émergence de nouveaux vaccins qui vont être mieux adaptés aux souches qui circulent maintenant, un peu comme on le fait avec le virus de la grippe, a dit M. Leclerc. Le vaccin contre la grippe contient quatre souches différentes du virus de la grippe pour nous protéger. Il faut peut-être penser au développement de vaccins qui vont contenir plusieurs protéines différentes pour être sûr de nous donner un spectre plus large de protection contre les coronavirus.»
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C'est dans cette optique que M. Leclerc et ses collègues planchent actuellement sur le développement d'un vaccin qui enseignerait au système immunitaire à reconnaître une protéine appelée nucléocapside.
Sans cette protéine, a expliqué le chercheur, le coronavirus serait incapable de se répliquer. Il est donc impensable, dans un contexte évolutif et de survie, que cette protéine finisse par muter.
Le vaccin de la firme québécoise Medicago? qui a été approuvé au Canada, mais rejeté par l'Organisation mondiale de la santé parce que la biomédicale appartient de façon minoritaire au cigarettier Philip Morris? cible en partie la nucléocapside.
«Ça va nous donner des vaccins qui vont donner une protection contre toutes les souches qui peuvent émerger, a dit M. Leclerc. Il y a beaucoup de preuves de concept (…) sur l'utilisation des nucléocapsides dans la vaccination, mais ce n'est pas quelque chose qui a été commercialisé ou utilisé à grande échelle chez l'humain».
«Mais je pense qu'on est rendus là avec le coronavirus. C'est une approche qui vaut vraiment la peine d'être exploitée parce que dans le fond, c'est ce qui nous sortirait de cette pandémie-là.»