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Avez-vous de la place à votre table à Noël?
Avez-vous de la place à votre table à Noël? Des étudiants étrangers, inscrits au programme «Ensemble pendant les Fêtes» de l’UQAM, passeront les Fêtes dans des familles du Québec. Victime de son succès, le programme est plus populaire que jamais : les inscriptions ont presque doublé cette année.
«On a un record d’inscriptions ! lance Michèle Jacques, conseillère à la vie étudiante à l’UQAM. Habituellement, on a environ 110 demandes et cette année, on en est à 200.»
Sur une population étudiante de 35 000 personnes, environ 5 300 personnes viennent d’ailleurs. Ils représentent en tout 90 pays. Bon an mal an, c’est environ 1 500 nouveaux étudiants étrangers qui débarquent à la rentrée.
À l’approche des Fêtes, plusieurs restent en sol québécois. Pour certains, c’est un choix ; pour d’autres, c’est un devoir forcé. « Tout est cher en ce moment, raconte Mme Jacques, ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre un billet d’avion pour rentrer dans sa famille. »
Isolement, solitude, ennui, tristesse… Plusieurs obstacles attendent les étudiants qui passent les Fêtes ici. Le programme de l’UQAM, qui existe depuis 2007, vient mettre un peu de joie et de lumière dans leur vie : il permet un jumelage entre des étudiants et des familles.
Entre le 22 décembre et le 2 janvier, les étudiants auront droit à une initiation aux traditions et aux coutumes québécoises : musique, décorations, nourriture, sapin et cadeaux. Ils vivent une immersion complète, le temps d’une soirée, d’une journée ou d’un court séjour.
Sarah, 26 ans, une Franco-Algérienne qui fait une maîtrise en études littéraires à l’UQAM, connaît bien le programme « Ensemble pour les fêtes » : elle a connu ses amis en 2020 lorsqu’elle y a pris part. « Cela a fait toute la différence », dit-elle.
« Quand tu débarques à l’aéroport, toute seule, dans un nouveau pays, avec une culture que tu ne connais pas, c’est angoissant. Le programme de la vie étudiante m’a permis de mieux m’adapter, de faire la transition et de rencontrer des familles formidables ! »
La jeune femme a séjourné quelques jours dans une famille de Lanaudière, avec trois autres étudiants. Là, elle a découvert les soupers typiques des Fêtes au Québec.
« On a cuisiné des tourtières, confie-t-elle, on a joué à des jeux de société et j’ai découvert le gâteau aux carottes ! »
Ce qui l’a plus étonné, lors de son premier Noël ici ? Les décorations extérieures, omniprésentes.
« Je marchais dans mon quartier et j’étais éblouie par toutes ces décorations, ces lumières partout. Je n’avais jamais vu ça. J’étais aussi très impressionnée par les gros personnages soufflés, comme un père Noël, que les gens mettent dehors. C’est magnifique ! »
Selon elle, le jumelage fait par l’université permet d’avoir accès à « la culture de l’intime » que l’on découvre uniquement en passant du temps dans une famille, dans leur quotidien. « C’est festif et ça fait tellement du bien au moral », note-t-elle.
Ce petit bijou de programme fait des petits : l’Université de Montréal a mis sur pied un projet similaire.
À l’UQAM, à quelques jours du début des festivités, on constate qu’on manque de marraines et de parrains… mais le temps est un peu court pour faire de nouveaux jumelages, avoue Michèle Jacques.
«On va organiser des activités et des sorties pour ceux qui n’auront pas été jumelés. Personne ne sera laissé pour compte à Noël», souligne-t-elle.
Si le projet vous intéresse et que vous aimeriez donner votre nom pour la prochaine édition, sachez qu’il faut faire partie de la communauté de l’UQAM pour devenir marraines ou parrains. Seuls les employés, professeurs, diplômés, retraités et étudiants de l’université peuvent donc y prendre part.
Je m’estime chanceuse : j’en suis !
L’an prochain, qui sait, je ferai peut-être découvrir ma sauce aux canneberges et mes tartelettes au beurre à un groupe d’universitaires venus d’ailleurs. Après tout, c’est un peu ça, l’essence des Fêtes : être ensemble.