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Ne vous laissez surtout pas déconcentrer par ce qui se passe à Washington.
Lâchez un peu la politique américaine même si le président Donald Trump est spectaculaire! Il y a trop de discussions importantes qui se passeront à Québec, à partir de la reprise des travaux à l’Assemblée nationale cette semaine, pour se laisser démesurément déconcentrer par ce qui se passe à Washington.
Les discours et actions de François Legault et Paul St-Pierre Plamondon ne sont peut-être pas aussi fracassants ceux de Donald Trump, mais les débats qui auront lieu chez nous méritent toute notre attention.
On attend plusieurs annonces importantes au courant de la prochaine session parlementaire. D’abord, le gouvernement devra trouver une façon d’améliorer les services tout en coupant 1,5 milliard de dollars dans le système de santé. Cette mission (quasi-)impossible va nécessairement être accompagnée de décisions déterminantes qu’il faudra suivre de près.
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Il sera également intéressant de garder un œil sur la nouvelle agence Mobilité Infra Québec (créée en décembre ) qui prendra son envol cet hiver. Cette structure toute neuve a pour objectif de faciliter le développement de projets de transport au Québec et de stimuler l’innovation et l’expertise québécoises en la matière.
Nous aurons nécessairement une élection partielle relativement bientôt dans la circonscription de Terrebonne puisque le premier ministre doit déclencher l’élection au plus tard six mois après la démission du député sortant (Pierre Fitzgibbon, dans ce cas, qui a quitté le 3 septembre).
Les résultats dans cette circonscription francophone du 450 seront très intéressants, car ils pourront nous donner une meilleure idée de l’ampleur de la déconfiture de la CAQ chez cet électorat.
De plus, le contexte de cette partielle a fait en sorte que le Parti québécois, qui a une candidate (Catherine Gentilcore) prête et impatiente de voir l’élection déclenchée, va déposer un projet de loi visant à rendre les élections partielles à date fixe (deux fois par année). Il s’agit d’une politique proposée par le Directeur général des élections du Québec depuis au moins 2018 qui limiterait le pouvoir discrétionnaire stratégique du premier ministre et améliorerait l’impartialité des institutions électorales.
Malgré son piètre appui chez les francophones depuis maintenant plusieurs années, le PLQ est un parti qui a le potentiel de redevenir central, surtout si la CAQ s’écroule en 2026.
Pensez-y un instant: la course au leadership du PLQ pourrait possiblement déterminer qui serait le prochain chef du camp du NON advenant un référendum dans un mandat tout à fait possible du Parti québécois (2026-2030).
Les libéraux vont-ils pencher pour Pablo Rodriguez, politicien d’expérience traînant avec lui les boulets des années Trudeau au fédéral? Vont-ils miser sur la jeunesse et la carte de l’économie avec Charles Milliard malgré son déficit de notoriété? Il faudra se tourner vers Québec et non Washington pour connaître le dénouement de la course.
En plus de tout cela, il y aura certainement des surprises intéressantes. Pensons, entre autres choses, au ministre Jean-François Roberge qui pourrait redorer le blason nationaliste de la CAQ de plusieurs façons. Par exemple, le premier ministre a déjà mentionné la possibilité d’interdire les prières en public. On pourrait aussi s’attendre à des mesures qui toucheraient à la fois l’immigration et la langue française.
L’énorme avantage stratégique de ce côté est que ce genre de mesures sont peu coûteuses et peuvent rapprocher la CAQ de l’électorat francophone qui a fait son succès en 2018 et 2022.
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