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L’opinion publique, qui réfère généralement à l’opinion collective sur divers enjeux, est fondamentale pour comprendre la vie politique québécoise et canadienne.
En 2024, l’opinion publique a été une marquée par plusieurs changements, de même que par certaines continuités. Quelles seront les tendances cruciales à surveiller en 2025?
Depuis l’arrivée des libéraux en 2015, le gouvernement fédéral a tout mis en place pour augmenter le nombre de nouveaux arrivants. La foi inébranlable des libéraux en leur politique d’immigration très permissible tenait surtout dans sa réponse potentielle à la pénurie de main-d’œuvre et ultimement aux bienfaits économiques espérés.
L’opinion publique n’a pas réagi aux premières années de changements de cap dans la politique d’immigration au Canada. Entre 2015 et 2022, une nette majorité des Canadiens et des Canadiennes soutenaient qu’il n’y avait pas trop d’immigrants au pays. En 2023, le consensus s’est effrité avant de se renverser en 2024. Désormais, une solide majorité de l’électorat estime que le pays devrait accueillir moins d’immigrants et cette opinion trouve écho d’un océan à l’autre.
L'an 2024 constitue donc un point de rupture et ce changement est crucial, notamment car il peut influencer l’ordre du jour médiatique (c'est-à-dire ce dont les médias vont parler) lors de la prochaine campagne électorale fédérale.
Au niveau fédéral, le prochain gouvernement conservateur qui sera, à moins d’un tremblement de terre politique, formé en 2025 n’aura possiblement pas une imposante grappe d’élus provenant du Québec à sa disposition pour bien intégrer la province dans son conseil des ministres. On pourrait très bien rejouer dans le film de 2011 où Stephen Harper formait un gouvernement majoritaire avec 166 sièges, dont seulement cinq – incluant celui de Maxime Bernier – provenaient du Québec.
En bref, il pourrait être difficile pour le prochain gouvernement conservateur d’envoyer le signal qu’il se soucie des intérêts spécifiques du Québec et l’opinion publique quant à la place du Québec (et sa représentation politique) au sein du Canada pourrait en être affectée. Il sera intéressant de voir comment l’opinion publique québécoise voit l’arrivée d’un nouveau gouvernement à Ottawa.
De plus, l’indépendance du Québec n’est jamais très loin lorsqu’on parle de la place du Québec au sein du Canada. Après avoir vécu une période plutôt morose (au point où la question sur l’indépendance n’était plus systématiquement incluse dans les sondages d’opinion publique), la remontée du Parti québécois (PQ) depuis l’été de 2023 l’a mécaniquement remis à l’avant-plan.
Mais contrairement aux dernières années (notamment durant l’élection de 2014), la position indépendantiste du PQ n’agit plus comme un repoussoir très fort tenant à l’écart une écrasante majorité de l’électorat.
La marque de commerce du PQ et du Bloc québécois, en particulier celle du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, devrait bénéficier à l’option indépendantiste en 2025.
Cette question classique en études électorales est très importante, car les réponses varient beaucoup à travers le temps (l’enjeu de l’environnement est un exemple frappant tel qu’illustré dans ce texte) et parce que certains partis ont des intérêts stratégiques à ce que certains enjeux soient plus saillants que d’autres.
Quels seront les enjeux prioritaires en 2025 selon les citoyens?
L’économie se taillera assurément une place importante, mais d’autres enjeux pourraient être davantage prioritaires qu’à l’habitude.
Par exemple, les relations avec les États-Unis pourraient devenir centrales, considérant les dynamiques que le président élu américain semble vouloir imposer.
De plus, le déclin de la langue française est de plus en plus important dans l’opinion publique, notamment parce que plus de 75% des Québécois estiment que la province devrait avoir plus de pouvoirs en matière linguistique et culturelle, et parce qu’il y a une crainte très présente quant à la fragilité du français au Québec et au Canada.