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Politique
Chronique |

La salade du chef

«Je me permets de vous révéler les ingrédients essentiels, selon moi, pour faire un bon chef ou une bonne cheffe de parti.»

Sur la scène québécoise, à moins d’un revirement de situation majeur, la prochaine course à la direction sera celle du PLQ. Alors que plusieurs candidats sont sur la ligne de départ ou vérifient à tout le moins si leurs souliers de course sont en bon état, je me permets de vous révéler les ingrédients essentiels, selon moi, pour faire un bon chef ou une bonne cheffe de parti. Cela ne garantit néanmoins pas leur succès à la tête de leur parti politique par la suite… la politique réserve tellement de surprises.

Je «classe» ainsi les successeurs potentiels en leur donnant un score sur trois étoiles pour chaque catégorie. Vous ferez l’exercice, si le cœur vous en dit.

La communication est reine

La compétence en communication est un ingrédient de base, et pas seulement en politique. Vous avez beau avoir une intelligence exceptionnelle, avoir de bonnes idées, avec de bonnes intentions, si vous n’êtes pas capable de vous exprimer clairement, personne ne le saura. En politique, c’est encore plus vrai. Et dans un monde où tout va plus vite, nouvelles en continu, médias sociaux, instantanéité, c’est devenu encore beaucoup plus vrai.

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Il est drôlement difficile de survivre en politique si l’on est incapable de passer notre message efficacement.

Une Geneviève Guilbault ou une Marwah Rizqy sont d’excellentes communicatrices. Elles offrent la bonne clip à tout coup et bonne chance pour les déstabiliser.

A contrario, Lionel Carmant avait connu un départ difficile à ses débuts comme ministre. Il a dû travailler avec son équipe pour parfaire ses compétences afin d’être en mesure de faire son travail sans se retrouver constamment à gérer des enjeux liés à des mêlées de presse difficiles ou à des messages plus confus. Ministre brièvement, MarieChantal Chassé l’aura payé très cher au début du premier mandat de la CAQ.

La personnalité, un ingrédient intangible

Voici un élément qui est excessivement difficile à créer de toutes pièces ou à travailler avec des experts en communication. Des personnes nous plaisent ou elles nous déplaisent, on ignore exactement pourquoi. Vous, quelle est la raison exacte pour laquelle vous êtes tombé en amour avec votre douce moitié ? C’est toujours difficile à identifier clairement. L’authenticité, l’honnêteté, l’amabilité sont essentielles pour être chef de parti.

François Legault possède cette authenticité qui semble plaire à une grande partie de l’électorat. Véronique Hivon, avec son approche humaine et sincère, a également une personnalité qui aura plu tout au long de son passage en politique.

À la poursuite d’un objectif

Très souvent, je vois des personnalités politiques qui performent bien sur le plan des communications et qui ont une personnalité attrayante, mais je n’ai aucune idée de ce qui les anime réellement. Je ne sais pas pourquoi ils ont décidé de servir le Québec. Parfois, on sent même que cette personne aurait pu se présenter pour n’importe quel parti politique !

Un bon leader semble incarner un projet de société, de la cohérence dans les valeurs et dans le positionnement.

Simon Jolin-Barrette possède cet ingrédient. Qu’on l’aime ou non, son positionnement est clair et ses accomplissements illustrent exactement sa vision du Québec. Pascal Bérubé est également un député qui incarne ses valeurs depuis les tout débuts de sa carrière politique.

Des alliés

Les alliés sont la vinaigrette sur la salade. Plusieurs ont tendance à l’oublier dans l’autoévaluation de leurs chances de gagner la pôle position, nous laissant avec une salade en apparence jolie, mais dans laquelle il manque de cohésion. C’est aussi un ingrédient que les électeurs voient moins de l’extérieur, mais qui demeure capital.

Il est difficile de devenir chef d’une formation politique sans entretenir de bonnes relations avec un grand nombre de collègues, qu’ils soient élus ou non. Des exceptions existent, Jean-François Lisée s’est fait élire par les membres du Parti québécois bien que son adversaire principal, Alexandre Cloutier, avait beaucoup d’appuis au caucus. Cloutier avait des qualités indéniables, mais ses alliances étaient plutôt circonstancielles et récentes, et les racines de ses amitiés n’étaient pas particulièrement profondes.

À l’opposé, un Jean Charest savait entretenir des relations fortes avec son caucus. On dit de lui qu’il prenait régulièrement des nouvelles, qu’il s’intéressait réellement aux gens qui l’entouraient. Encore aujourd’hui, les libéraux lui sont très loyaux.