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Politique

PQ: Legault et ses ministres pourraient échapper à la commission si Gallant préside

PSPP a laissé entendre que les antécédents de M. Gallant et de la ministre Sonia LeBel à la commission Charbonneau étaient problématiques.

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

Le premier ministre François Legault et ses ministres pourraient bien échapper à la commission d'enquête sur le scandale SAAQClic, si le juge Denis Gallant la préside, craint le Parti québécois (PQ).  

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon s'est montré insatisfait, vendredi, de la réponse du juge Gallant, qui a fait savoir à «La Presse» qu'il ne se récusera pas de la présidence de la commission d'enquête.

L'opposition demande la récusation du juge Gallant depuis sa nomination par le premier ministre François Legault pour faire la lumière sur les dépassements de coûts du virage numérique à la SAAQ, qui pourrait bien coûter plus de 1,2 milliard $.

En mêlée de presse vendredi matin, le chef du PQ a rappelé que M. Gallant avait été procureur de la commission Charbonneau auparavant et que sa patronne était la procureure en chef, Sonia LeBel, l'actuelle présidente du Conseil du trésor du gouvernement Legault. 

M. St-Pierre Plamondon a fait remarquer que les deux procureurs, à l'époque, n'avaient pas jugé bon de convoquer les ministres du gouvernement libéral ni le premier ministre Jean Charest, pourtant alors éclaboussés. 

Pourtant, selon lui, le témoignage de Violette Trépanier, la directrice du financement et du recrutement du Parti libéral du Québec (PLQ) de 2001 à 2013, soulevait des questions. 

«Dans la commission Charbonneau, on est juste passé à côté des acteurs politiques, et c'était l'oeuvre de Sonia LeBel et du juge Gallant, cette commission Charbonneau», a déploré le chef péquiste.

Sa crainte réside dans le fait que «le processus ne se fasse pas de manière complète, pour des raisons de lien» entre M. Gallant et Mme LeBel.  

«La population, à juste titre, a retenu de la commission Charbonneau, c'est justement que le processus ne s'est pas fait au complet pour des raisons qu'on ignore.»

Il a lancé un avertissement au juge Gallant en l'invitant à se désister et laisser sa place à un autre.  

«Comprenez-vous dans quelle situation vous placez tout le monde?» lui a-t-il demandé.

«Vous allez devoir nous expliquer pourquoi la dernière fois qu'on a fait une commission d'enquête dans des situations analogues, vous avez complètement escamoté et contourné la responsabilité et les témoignages des politiciens directement impliqués.»

Pour sa part, M. St-Pierre Plamondon exige d'entendre François Legault et ses ministres en commission.

LeBel

Mme LeBel a minimisé cette semaine ses contacts avec M. Gallant, mais un article de La Presse révèle qu'ils se sont vus lors d'occasions mondaines et notamment lors d'un numéro d'humour. De plus, elle avait été invitée à la cérémonie de présentation du juge Gallant.

Le chef péquiste demande à Mme LeBel si elle avait prévenu ses collègues ministres qu'elle côtoyait M. Gallant ou encore si elle s'est retirée du conseil des ministres au moment d'effectuer sa nomination.   

«Je n'ai jamais vu une situation où la personne en charge de l'enquête a une proximité de plus en plus avérée avec la personne qui est au Conseil du trésor et qui donc doit répondre de chacune de ces décisions-là», a critiqué le leader du PQ. 

«C'est vraiment une question de confiance du public, de prévenir les apparences de partialité.»

Pour sa part, Sonia LeBel a indiqué dans une publication sur X que le PQ «dépasse les bornes». 

«Je n’accepterai pas qu’on m’accuse d’avoir menti et qu’on déforme les faits à des fins partisanes», a-t-elle écrit en invitant le PQ à «s’élever et à laisser nos institutions faire leur travail».

Bonnardel

François Bonnardel, un des ministres éclaboussés dans le scandale SAAQClic parce qu'il était ministre des Transports à l'époque, a pour sa part défendu le commissaire Gallant.

«On a entièrement confiance au juge Gallant», a-t-il insisté, vendredi, lors d'une conférence de presse dans une annonce en lien avec ses responsabilités de ministre de la Sécurité publique.

«On est très à l'aise avec la nomination du juge Gallant. C'est un homme qui a fait ses preuves au Bureau de l'Inspecteur général de la Ville de Montréal.»

Toute la semaine, M. Bonnardel a refusé de répondre aux accusations des partis d'opposition et aux questions des journalistes, en plaidant qu'il allait répondre aux questions de la commission.

«Je persiste et signe, la vérité a ses droits», a-t-il commenté laconiquement. 

M. Bonnardel soutient que la SAAQ n'avait pas donné l'heure juste au gouvernement concernant l'ampleur des problèmes qui sont survenus pendant le développement de SAAQClic.

«Le Devoir» révélait mercredi que M. Bonnardel avait reçu en septembre 2021 des informations sur les coûts du virage numérique de la SAAQ.

Le fiasco du virage numérique à la SAAQ a fait couler beaucoup d'encre depuis que la vérificatrice générale a publié un rapport dans lequel on apprenait que le projet a coûté 500 millions $ de plus que prévu, pour un total qui dépassera le 1,1 milliard $ en 2025.

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne