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Le British Antarctic Survey (BAS) a confirmé dans une publication sur X que le glacier, connu sous le nom de A23a, n'a pas encore fait son «voyage de fonte vers le nord».
«Ce morceau de glace de la taille des Cornouailles tourne maintenant dans un tourbillon océanique près des îles Orcades du Sud, maintenant une rotation de 15 degrés par jour», a écrit le BAS.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le comté anglais de Cornouailles a une superficie d'environ 3 550 kilomètres carrés.
En février, l'iceberg A23a a battu un record du monde Guinness, celui du plus grand glacier jamais enregistré, avec une superficie d'environ 3 900 km2 (soit environ deux fois la taille du Grand Londres, au Royaume-Uni, ou quatre fois celle de la ville de New York).
Si l'on considère les équivalents canadiens, une région qui s'en rapproche est le Grand Sudbury, en Ontario, dont la superficie est d'environ 3 200 km2, selon Statistique Canada. Au Québec, la superficie de Val-d'Or se situe entre 3 500 et 3 900 km2, selon la source de l'estimation.
Pour mettre les choses en perspective, Toronto ne fait qu'environ 640 km2, mais si l'on tient compte de la région du Grand Toronto, la superficie se situe entre 5 900 et 7 000 km2, selon les frontières utilisées.
Le glacier fait environ les deux tiers de la superficie de l'Île-du-Prince-Édouard.
Le méga-iceberg provient de la plate-forme glaciaire Filchner-Ronne, située au nord-ouest de l'Antarctique. Selon la NASA, l'iceberg A23a s'est détaché de la plate-forme en 1986 et est resté dans la mer de Weddell, juste au large de la côte occidentale de l'Antarctique, à environ 200 kilomètres de distance.
Il s'est détaché du fond marin et a recommencé à se déplacer en 2020, ce qui, selon la NASA, est probablement dû à la fonte sous la ligne de flottaison.
Le glacier a suivi les courants autour de la mer de Weddell pendant la majeure partie de l'été 2023, mais en novembre de la même année, il a tourné autour des courants près de la pointe de la péninsule antarctique.
Les scientifiques du BAS ont utilisé l'imagerie satellite pour suivre l'énorme iceberg dans son voyage vers l'océan Antarctique, et un groupe de ses membres a navigué devant l'iceberg en décembre.
Le glacier est resté là jusqu'en février, date à laquelle il a effectué une «pirouette complète» avant de dériver vers un courant nord, selon la NASA.
Kent Moore, professeur de géophysique théorique du changement climatique à l'Université de Toronto Mississauga, a expliqué à CTVNews.ca qu'en avril, on pensait que le glacier A23a continuerait à se diriger vers le nord et à fondre, mais qu'au lieu de cela, il s'est retrouvé coincé dans un phénomène connu sous le nom de colonne de Taylor.
Selon M. Moore, la meilleure façon de comprendre ce phénomène est d'imaginer une rondelle de hockey dans un aquarium rempli d'eau.
«Si vous faites glisser cette rondelle de hockey au fond de l'aquarium, l'eau sera forcée de contourner la rondelle au fond de l'aquarium, mais au-dessus de la rondelle, l'eau ne sera pas perturbée», a-t-il mentionné lors d'une entrevue mardi. «Mais la Terre tourne, et si l'on prend le même aquarium, qu'on le place sur un grand plateau tournant et qu'on le fait tourner, on constate que même au-dessus du palet de hockey, l'eau est forcée de le contourner.»
Les monts sous-marins, ou montagnes sous-marines, agissent comme cette rondelle de hockey, explique Moore, et l'iceberg colossal tourne donc autour. «Il ne s'échappera probablement pas, il fondra tout simplement», a avancé M. Moore.
Le Centre américain des glaces a indiqué que le méga-glacier se trouvait à peu près à mi-chemin entre la pointe de la péninsule antarctique et l'île de Géorgie du Sud, près des îles Orcades du Sud, dans le courant circumpolaire antarctique, en date du 2 août.
Il est assez rare qu'un iceberg se retrouve coincé dans l'un de ces courants, a assuré M. Moore. «Je ne pense pas que cela se soit déjà produit», a-t-il dit.