Sous le couvert de l’anonymat, un camionneur appelé en renfort par la municipalité, qui utiliserait déjà les cols bleus au maximum de leurs capacités, dit avoir été victime d’intimidation de la part de cols bleus, qui l’auraient empêché de travailler dans la nuit de dimanche à lundi. Il ne s’agirait pas d’un cas isolé.
Le sous-traitant embauché par la Ville pour accélérer l’opération de déneigement montre une photo où on lui barrerait la route.

«Ils avaient eu l’ordre de ne pas remplir les artisans, finalement sur 13 heures, on en a peut-être travaillé deux», a-t-il confié à Noovo Info. «Ils ne voulaient pas qu’on rentre, donc ils se dépêchaient d’arriver à la souffleuse pour qu’on ne puisse pas s’installer.
Le maire de Châteauguay, Éric Allard, dit avoir vu des vidéos montrant des camions de la ville effectuer des manœuvres dangereuses pour bloquer les camions des sous-traitants.
«C’est inacceptable l’intimidation et c’est illégal. Il faut que ça cesse», s’est insurgé le maire Allard, qui n’exclut pas des suspensions.
Le Syndicat canadien de la fonction publique affirme le contraire. Selon eux, ce sont les camionneurs qui auraient invectivé les employés de la municipalité.
«J’ai l’assurance que tous les bleus ont été respectueux à part quelques propos qui ont été échangés», a déclaré le conseiller syndical Stéphane Paré.
Le syndicat est convaincu que les cols bleus n’ont pas besoin de l’aide des sous-traitants et que la ville a «assez de personnel» si l’opération s’effectue en deux quarts de travail distincts sans exiger des heures supplémentaires.
Mais le maire Allard en a assez.
«On a des discussions syndicales qui ne finissent plus au lieu d’avoir des discussions sur la sécurité des gens.»
Pendant ce temps, de nombreux trottoirs n’ont pas été déneigés, si bien que des élèves doivent se frayer un chemin pour accéder à l’école.
«En voiture, c’est le chaos total», a lancé une résidente.

Résultat de cette saga: une facture de 35 000$ qui sera refilée inutilement aux contribuables, selon nos informations.
Et le problème ne devrait pas se résorber de sitôt et les sous-traitants risquent de refuser dorénavant les contrats de la Ville.
De son côté, la police de Châteauguay affirme qu'une enquête sur la situation est en cours.
Voyez le reportage de Véronique Dubé dans la vidéo.