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Du côté de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes du Québec, on affichait plus que complet cette année: le taux d’occupation se chiffrait à 106,91 %. Ce taux vient avec l’obligation de refuser beaucoup de demandes – 11 150 refus pour le Québec en 2023-2024.
Alors qu’on est en plein cœur des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, le moment est idéal pour s'interroger sur les raisons derrière cette hausse.
«Je pense qu’on a fait un travail, en tant que société, de beaucoup parler des agressions sexuelles, d’enlever les tabous et les non-dits. […] Donc, je pense que les gens sont plus à l’aise de venir chercher de l’aide», suppose Kelly Laramée, intervenante au CALACS.
Le portrait tend aussi à changer: les femmes consultent plus jeunes, et plus rapidement. La moitié des demandes d’aide du CALACS proviennent de femmes de moins de 24 ans.
Selon Kelly Laramée, les gens tendent à travailler plus tôt les conséquences d’une agression sexuelle: Avant, on observait entre 5 et 10 ans, après une agression sexuelle, avant que la personne ne vienne cogner à notre porte. Puis maintenant, ce qu’on observe, c’est que les gens viennent dans l’année.»
La thématique des 12 jours d’action, cette année, est les cyberviolences genrées.
«Je ne sais pas s’il y a plus de violence, mais il y a plus de moyens de faire de la violence, explique Maxime, une intervenante à la maison d’hébergement pour femmes Séjour. […] C’est toujours là. On a toujours notre téléphone, on a toujours un ordinateur. C’est de la violence, mais sans arrêt.»
Les cyberviolences incluent le partage de contenu intime et de sextos non consensuels, mais aussi le contrôle coercitif, qui passe par l’espionnage du contenu du téléphone de la personne conjointe.
Selon des études conduites par l’Institut national de santé publique du Québec, 78 % des femmes victimes de violence conjugale ont subi des cyberviolences.
«Il n’y a pas assez de ressources pour les femmes, explique Maxime, mais il n’y a pas aussi assez de ressources pour les hommes. Les hommes qui sont auteurs de violence, parce que ces hommes-là ont besoin d’aide. On ne [les] démonise pas. »
Les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes se poursuivent jusqu’au 6 décembre, date de commémoration du féminicide de la Polytechnique.