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Tout le monde craint maintenant de revivre un tel scénario puisque, à l’heure actuelle, des transferts s’effectuent des centres hospitaliers vers les CHSLD afin d’éponger la hausse de demandes de lits pour traiter des cas de COVID.
Cette inquiétude s'explique, entre autres, par le fait que les cas actifs se comptent maintenant par centaines dans les CHSLD. On compte actuellement dans 275 éclosions répertoriées. Il y a même 30 CHSLD qui sont maintenant classés en zone rouge, ce qui signifie que plus du quart des résidents qui y vivent sont infectés.
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Anne Kettenbeil, présidente du Comité des résidents du CHSLD Alfred-Desroches, situé à Montréal, témoigne de l’inquiétude vécue dans les établissements.
«Ceux qui sont au courant de ces transferts-là sont inquiets, parce qu’on entend déjà leurs préoccupations au niveau de la capacité actuelle de prendre soin des personnes qui sont présentes dans les CHSLD. Ces personnes, qu’elles soient dans le milieu hospitalier ou dans les CHSLD, elles ont droit à la vie. Elles ont droit à des soins. Elles ont droit à la dignité», a indiqué Anne Kettenbeil auprès de Louis-Philippe Bourdeau pour Noovo Info, lundi.
Gériatre à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, le Dr David Lussier croit que le système est maintenant beaucoup mieux outillé qu’à la première vague pour faire face à la situation.
«Le problème aussi, en première vague, c’est qu’on avait des résidents ou des patients qu’on avait transféré dans des chambres à quatre, ce qui n’existe plus maintenant», a assuré le Dr Lussier.
Selon lui, il faut surtout s’assurer d’avoir le personnel requis pour s’occuper des patients transférés, sinon cela risque de compliquer un contexte déjà fragile en CHSLD.
Quelque 130 établissements hôteliers ont manifesté leur intérêt à épauler le système, si jamais des débordements se matérialisaient dans les centres hospitaliers.
«On espère sincèrement qu’on va faire appel à nous, parce qu’on est là», a martelé la PDG de l’Association Hôtellerie Québec, Véronyque Tremblay. «On se dit que plutôt que d’envoyer les gens dans les CHSLD, s’il faut faire du délestage, on a les lits, on a les chambres; on est prêt.»
Le tout survient au même moment où reprennent les travaux d’enquête de la coroner Géhane Kamel, au palais de justice de Trois-Rivières, entourant les décès survenus en CHSLD lors de la première vague de COVID-19, au printemps 2020.
À la reprise des travaux lundi, la coroner Kamel a expliqué que le témoignage de la ministre responsable des Ainés et des Proches aidants, Marguerite Blais, serait reporté de jeudi à vendredi.
Géhane Kamel a du même souffle annoncé que le responsable de la sécurité civile, Martin Simard, qui était censé témoigner lundi matin, avait eu un «contretemps», mais qu’il pourrait se présenter à l’enquête vendredi ou lundi prochain.
M. Simard est, selon la coroner, le «morceau de casse-tête qui manque» pour comprendre quelles préparations ont réellement été faites entre janvier et mars 2020 pour faire face à la pandémie de COVID-19 dans les CHSLD.