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Les paramédics utilisent de plus en plus souvent le naloxone, un remède contre les surdoses liées au fentanyl. Urgence-Santé indique qu’en 2015, 72 interventions des paramédics ont nécessité l’administration de naloxone auprès de patients en surdose. En 2023, ce chiffre a grimpé à 326 — une hausse de 353 pour cent en quelques années.
Le problème, c’est que le médicament est inefficace face à certains mélanges qui circulent actuellement.
«C’est l’enjeu principal. Parfois, peu importe ce que l’on fait, il n’y a pas d’amélioration», a confié Michael Tahoulakian, paramédic chez Urgence-Santé.
«Ces jours-ci je trouve que ça devient de plus en plus dur de faire ces appels-là (liés à une surdose de drogues mélangées) parce que ce n’est pas aussi simple que “il est intoxiqué au fentanyl et c’est tout”», a-t-il ajouté.
Lors de son incursion sur le terrain avec les paramédics, Noovo Info a pu constaté les effets dévastateurs de la crise des opioïdes.
Dès le début de la soirée, une équipe a dû intervenir auprès d’un homme en surdose alors qu’il se trouvait sous le pont Jacques-Cartier.
L’homme aurait consommé du fentanyl.
«Nous, ce que l’on veut éviter, c’est qu’il s’endorme, que personne ne le surveille, qu’il arrête de respirer et qu’on le retrouve demain matin avec des conséquences plus graves», a expliqué Benjamin Dansereau-Leclerc, superviseur chez Urgence-Santé.
Les ambulanciers paramédicaux doivent faire preuve de grande compassion pour aider des gens en détresse, souvent inconscients. Ils sont régulièrement confrontés à des personnes qui ne souhaitent pas être conduites à l'hôpital, bien que leur état nécessite une intervention ou une supervision médicale.
À voir aussi : Dans la peau d’un paramédic: le reportage de Noovo Info
Bien que les cas de surdose explosent sur le territoire du grand Montréal et qu'ils fassent partie du quotidien des ambulanciers paramédicaux, il n'en demeure pas que ces interventions peuvent s'avérer difficiles sur le plan émotionnel.
«On en voit des fois d’à peine 18, 19 ou 20 ans qui font des surdoses et qui décèdent. C’est clairement tout ce contexte-là autour de la surdose qui devient excessivement difficile et drainant», a souligné Benjamin Dansereau-Leclerc.
Voyez le reportage complet d'Étienne Fortin Gauthier avec le superviseur Benjamin Dansereau-Leclerc et les paramédics Michael Tahoulakian et Marc-Antoine Fiset.