L'organisme Carrefour familial des personnes handicapées a étudié une vingtaine de terrasses. Et, seulement, six sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.
«Il y a l’accessibilité physique des lieux , soit installer des rampes, des cadres de portes assez grands et une toilette accessible. Mais, il y aussi l’expérience de l’événement, soit quand on va prendre un verre pour de vrai à un endroit, [..] comment ça se passe avec le monde autour, les contraintes de temps etc... Quand on met les deux ensembles, les endroits accessibles à 100% sont assez rare», a expliqué Anne-Sophie Verreault, codirectrice du Carrefour familial des personnes handicapées.
Le reste des terrasses à Québec ne sont pas accessibles pour la clientèle en fauteuil roulant ou celle ayant besoin d'un déambulateur. Mais, pourquoi?
«Souvent les commerçants vont dire: "écoutez ce n’est pas ma clientèle, alors ça ne sert à rien de rendre accessible"», a expliqué Julie Montreuil, codirectrice du Carrefour familial des personnes handicapées.

Selon elle, ce problème se répercutera sur la clientèle plus âgée, si cela persiste à long terme.
«Souvent les limitations arrivent avec le vieillissement et les citoyens de Québec vieillissent. Alors, il faudrait en tenir compte pour ne pas arriver à la dernière minute et dire: "maintenant les personnes aînées ne peuvent plus aller dans nos commerces"», a-t-elle déploré en entrevue.
«L’accessibilité est un droit, ce n’est pas un privilège»
C'est pourquoi l'organisme a tenté de renconter des commerçants pour renverser la tendance.
«À court terme, vu que c’est la saison des terrasses, on a installé une rampe dans la ruelle à l’arrière pour qu’ils puissent passer. Ils m’ont donné tout un dossier pour qu’on puisse regarder ce qui pourrait être mis en place pour améliorer les accès», a fait savoir Mathilde Plante St-Arnaud, directrice générale du Café La Maison Smith.
Mais, il faudrait aller plus loin, soutient l'organisme, qui demande à la Ville de Québec de changer ou d'appliquer une nouvelle règlementation.
«Il faut s’assurer qu’une démarche soit faite au niveau de la possibilité de rendre une terrasse accessible. On veut avoir une démarche, que ça a été demandé et prouvé que ce n’est pas faisable», a indiqué Mme Verreault.
«Le pouvoir de la ville est au niveau de la réglementation, dans l’émission des permis parce que les commerces vont appliquer les normes qui sont existantes. Il faut modifier ces normes pour s’assurer que les nouveaux bâtiments et les terrasses, via le permis délivré, soient accessibles», a précisé Alicia Despins, cheffe intérimaire de l’opposition officielle de la Ville de Québec, qui soutient ce changement.
Voyez le reportage de Jacques-Alain Houle ci-contre.