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«Nous sommes ouverts à changer les choses si les autres partis sont intéressés. S’ils veulent revoir la loi [et la modifier] pour interdire le financement de citoyens, nous pouvons en discuter», a lancé en mêlée de presse le ministre responsable des Institutions démocratiques, Jean-François Roberge.
L'opposition dénonce un «système de sollicitation» ou un «stratagème de financement» qui permettraient à des citoyens ou à des maires de rencontrer des ministres en échange d’un don de 100$ à la caisse du parti.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a tempéré la situation en affirmant que la loi sur le financement des partis avait été accueillie favorablement par toutes les formations politiques à l’époque. «Les quatre partis qui sont actuellement à l’Assemblée nationale sont les quatre mêmes qu’en 2012», a expliqué M. Drainville.
À VOIR | Financement populaire des partis: la réaction de Bernard Drainville
À ce moment, les partis étaient d’accord pour dire que c’était «une bonne loi et une loi nécessaire» puisque celle-ci permettait de mettre fin au système de prête-nom.
M. Drainville estime que ce que l'opposition appelle «système de sollicitation» permettant de rencontrer des ministres n’est que des «formulations maladroites». Il soutient toutefois que le gouvernement «devrait travailler» sur le dossier.
«On va attendre de voir si la commissaire à l'Éthique peut faire des recommandations. Le Directeur général des élections (DGEQ) aussi», a souligné M. Drainville.
Par ailleurs, Élection Québec a affirmé plus tôt mercredi qu'il était prêt à resserrer et préciser les règles de financement populaire des partis politiques afin de dissiper les craintes concernant de potentiels échanges de faveurs ou conflits d'intérêts.
Mardi, les députés caquistes Gilles Bélanger et son collègue Yves Montigny se sont retrouvés dans l’embarras en raison de leurs messages de sollicitation auprès de maires de leurs régions.
Le député de Québec solidaire (QS), Vincent Marissal, a aussi exprimé son ouverture quant à une discussion sur le montant maximum de 100 $ que l’on peut donner aux partis politiques. Mais le principal enjeu, selon le solidaire, demeure le fait de «monnayer l’accès aux ministres.»
«Le fait de donner à un parti politique, ce n’est pas ça qui est malsain. C’est de monnayer l’accès à un élu en lui laissant croire qu’il aura un accès privilégié et qu’on pourrait même peut-être faire avancer son dossier», a-t-il mentionné en conférence de presse.
M. Marissal d'ailleurs demandé formellement à la commissaire à l'éthique d'enquêter sur les députés Bélanger et Montigny. Rappelons que deux députés de la CAQ, Louis-Charles Thouin et Sylvain Lévesque, sont actuellement visés par une enquête de la commissaire à l'éthique et à la déontologie de l'Assemblée nationale concernant leurs activités de financement.
De son côté, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, croit que la CAQ use d'une« tactique de diversion» contre la formation indépendantiste qui trône au sommet en ce qui concerne les dons populaires.
«Le financement populaire est un moyen important de participation démocratique et il n'est pas le problème ici. Ce sont les pratiques douteuses de monnayer l'accès à des ministres qui le sont», a-t-il dit.
Rappelons qu'en vertu la loi électorale, les formations politiques peuvent recueillir des dons individuels, mais reçoivent également une allocation de l'État en fonction du nombre de votes recueillis aux élections.
L'essentiel du financement dont disposent les partis représentés à l'Assemblée nationale provient de ces allocations.
Avec de l'information de Patrice Bergeron pour la Presse canadienne