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Mais voilà: cette semaine, Desjardins l’a appelé. «On a laissé un message sur ma boîte vocale», a-t-il relaté en entrevue avec Noovo Info. Il nous fait écouter le message en question. «La police d’assurance ne sera pas renouvelée», dit une représentante. «Je veux vous expliquer la situation pour le renouvellement du 1er juin prochain. Merci beaucoup, passez une bonne journée!»
M. Boivin a appris en rappelant que Desjardins semble en train de quitter le marché des assurances de propriétés ancestrales. «Une dame m’a expliqué que Desjardins n’était plus dans ce marché parce qu’ils n’avaient pas les moyens ni l’expertise pour soutenir des maisons ancestrales comme la nôtre», a-t-il dit.
Voilà qui demeure flou, puisqu’un porte-parole de Desjardins a indiqué à Noovo Info que chaque risque est évalué individuellement, mais que la compagnie continue d’assurer des habitations dans le Vieux-Québec. Par contre, on ne nous a pas dit le nombre de propriétés assurées pour des raisons «concurrentielles».
Quoi qu’il en soit, la famille Boivin se retrouve maintenant «le bec à l’eau» et craint une hausse importante de ses primes d’assurance-habitation – si elle en trouve une… M. Boivin garde un optimisme prudent. «J’ose croire qu’on va finir par trouver mais, oui, on n’est pas stupides…», a-t-il confié.
Le cas de Jean-Philippe Boivin a de quoi inquiéter. Il y a un inventaire de 15 000 à 20 000 habitations patrimoniales dans le Vieux-Québec.
«En tant que propriétaire dans le Vieux-Québec, on se fait mettre beaucoup de pression pour entretenir nos édifices, les garder jolis, beaux; c’est le patrimoine, c’est ce qui fait qu’il y a beaucoup de tourisme dans le Vieux-Québec», a-t-il raconté.
«À terme, si personne ne veut toucher à ces édifices, ils vont juste tomber et il n’y en aura plus de Vieux-Québec.»
«Si Desjardins quitte, c’est fort possible que les autres vont quitter eux aussi. On va se retrouver le bec à l’eau et on ne sera plus capable d’assurer nos immeubles.»
Noovo Info apprend cette histoire alors que cette semaine, la Ville de Québec annonçait les détails de la deuxième phase de son plan de revitalisation du quartier historique pour attirer de nouveaux résidents, dont la quantité périclite depuis plusieurs années.
Si d’autres assureurs imitent Desjardins, ce ne sera rien pour aider. Cependant, Mélissa Coulombe-Leduc, conseillère municipale du district Cap-aux-Diamants dans l’équipe du maire Bruno Marchand, pense «qu’avec les programmes de subventions et la part du propriétaire privé, ultimement, ça peut être kif-kif».
«On en est à regarder pour bonifier ces programmes de subventions actuellement», a soutenu Mme Coulombe-Leduc à Noovo Info, qui rappelle toutefois que «n’importe quel bâtiment construit avant 1940 qui se trouve sur le territoire de la Ville de Québec est susceptible de faire l’objet d’un désengagement d’une compagnie d’assurances».