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Des usagers qui auraient été laissés dans leurs excréments de longues heures, des soins d'hygiène incomplets, du personnel qui manquerait de formation… Une employée du CHSLD Leclerc, à Granby, témoigne de nombreux cas de ce qu’elle perçoit comme de la maltraitance dans son établissement.
Ces cas allégués s’apparentent à celui de Jacques Gagnon, cet aîné de 76 ans qu’on a laissé dormir dans un fumoir et dont Noovo Info racontait l’histoire troublante, jeudi.
«Quotidiennement, on voit des gens chuter, qui ne sont pas nourris à leur faim», dit l’employée à Noovo Info, qui lui accorde sa confidentialité parce qu’elle ne peut pas commenter l’affaire publiquement et craint de perdre son emploi.
Cette employée du CHSLD dit avoir «pu voir souffrir les résidents partout au Québec», mais cet établissement en particulier est sur la sellette à la suite de la diffusion des allégations de maltraitance et de négligence évoquée par cette employée, mais aussi des usagers et leurs proches.
Pourtant, le CIUSS de l’Estrie-CHUS assure qu’à ce jour, «il n'y a eu aucun signalement de maltraitance au CHSLD Leclerc».
«Si une personne n’a pas confiance, pour différentes raisons, d'en discuter avec son équipe, c'est le Commissaire aux plaintes et à la qualité des services qui est responsable de recevoir ces signalements-là», dit Karine Duchaineau, directrice générale adjointe des programmes sociaux et adaptations du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
Mme Duchaineau affirme qu’il est une «obligation pour toute personne qui travaille dans un centre d'hébergement de soins de longue durée de signaler toute situation qui pourrait s'apparenter à de la maltraitance».
Une résidente, Fanny Rochefort, a confié à Noovo Info qu’une nuit, elle a sonné pour aller aux toilettes à 4h du matin. La préposée lui aurait dit qu’elle n’avait pas le temps. Mme Rochefort n’a pu aller aux toilettes que trois heures plus tard, selon son témoignage.
Ce genre d’histoire trouve écho dans le témoignage de l’employée qui commente de façon anonyme. «On a des résidents qui ont des selles jusque dans le dos, qui n’ont pas été changés pendant toute la journée», relate-t-elle.
Elle continue: «Un soin d’hygiène, ça dure à peu près 40, 45 minutes. Maintenant, ça dure 15 minutes. Ils ne vont pas couper les ongles des pieds.»
Et il y a encore l’histoire de Jacques Gagnon, rapportée par Noovo Info plus tôt cette semaine. «Ils lui demandaient de passer trois heures dans sa m**de, c’est pas compliqué, cr***!» croit son fils Martin.
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Un proche aidant a confié à Noovo Info être inquiet de l’important roulement de personnel, tellement qu’il ne passe pas une journée sans être au chevet de son être cher.
«Il y a tout le temps une partie du personnel qui n’a pas eu de formation, qui ne travaille pas bien», ajoute l’employée qui témoigne à visage couvert.
Selon Mme Duchaineau, il y a «un enjeu de disponibilité de ressources humaines, particulièrement dans le territoire de la Haute-Yamaska», soit celui du CHSLD Leclerc.
«Les moyens sont en place pour assurer la formation en continu, incluant pour les personnes qui s’ajoutent à notre communauté comme employés», dit-on toutefois au CIUSSS.
Mais présentement, les gens qui sont en contact avec les usagers sont-ils formés et qualifiés au CHSLD Leclerc? «Il n’y a rien qui a été porté à mon attention comme quoi ce n’était pas le cas», affirme Karine Duchaineau, directrice générale adjointe des programmes sociaux et adaptations du CIUSSS de l’Estrie-CHUS.
Mme Bélanger a «demandé à l’établissement de faire un suivi afin de s’assurer que la qualité des soins et des services est conforme à ce qui est attendu dans les CHSLD».
«La sécurité et le bien-être des aînés est une priorité et je n’accepterai aucune négligence à cet effet», a-t-elle commenté auprès de Noovo Info.
Karine Duchaineau, du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, dit qu’il y aura une forme d’enquête. «Il va y avoir une communication auprès des résidents: si vous avez des questions, on est là, n’hésitez pas à venir nous voir, nous rencontrer.»