Après avoir dénoncé son agresseur, ce dernier a été condamné à cinq ans de prison pour agression sexuelle et viol. À ce moment, Charlotte se pensait en sécurité.
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Mais le 13 janvier, coup de théâtre: on lui indique que l’individu de 79 ans sera transféré en maison de transition près de chez elle pour obtenir des soins médicaux.
«Quand j’ai su ça, j’ai pleuré. J’étais en panique, je ne savais plus quel bord prendre, a lancé la dame, vivement émotive. Ça ne se peut pas. Qui est cet agent de probation pour avoir pris cette décision?»
Charlotte assure que son lieu de résidence a pourtant été mentionné plusieurs fois lors des audiences sur la libération conditionnelle. Il y aurait toutefois eu une erreur.
«C’est comme s’il me poursuivait tout le temps. J’ai l’impression que je ne m’en sortirai jamais», a ajouté Charlotte, en pleurs.
Crédit photo: Noovo Info
La victime a raconté dans un long entretien que l’homme l’a battu à plusieurs reprises jusqu’à ce qu’elle perdait connaissance.
«Si vous saviez à quel point j’ai prié le bon Dieu pour qu’il vienne me chercher à l’époque. C’était quelqu’un de très violent. Tant qu’il va être en vie, je ne me sentirai jamais en sécurité», a-t-elle confié.
Services correctionnels Canada n’a pas voulu commenter l’affaire pour des raisons de confidentialité.
Charlotte ne veut pas finir comme Marylène Lévesque, tuée dans une chambre d’hôtel en janvier 2020. Ou comme Karine Bélanger, dont le corps a été retrouvé dans une camionnette incendiée en Beauce, en septembre. La dame déplore les mauvaises décisions des responsables, qui ont causé la mort de ces deux dames, dont leur agresseur était également en maison de transition.
La simple possibilité de rencontrer par surprise son agresseur ou un membre de sa famille dans la rue lui fait perdre le sommeil, dit-elle.
«Je vais au restaurant, il faut que je m’assoie à un endroit que je vois la porte de sortie. J’ai même installé une caméra de surveillance chez moi. Combien de féminicides a-t-il eus en 2022? Certains auraient pu être évités, je suis convaincue de ça.»
Elle espère que d’autres femmes dans la même situation n’hésiteront pas à faire entendre leurs réticences en cas de libération conditionnelle d’un agresseur à proximité de chez elles.
Voyez le reportage de Mathieu Boivin ci-contre.