William François, âgé de 35 ans, a été condamné vendredi au palais de justice de Montréal à deux ans moins un jour d’emprisonnement dans la collectivité. En plus de sa peine, il devra faire 120 heures de travaux communautaires et ne pourra pas conduire pour les 30 prochains mois.
Il avait plaidé coupable de conduite avec les facultés affaiblies. Le père de deux jeunes enfants, dont un qui a des problèmes de santé, espérait une peine à purger chez lui pour éviter d’être expulsé du pays.
Pour prendre sa décision, la juge Nadia Bérubé a tenu compte de plusieurs facteurs atténuants, notamment le fait que l’accusé n’avait aucun antécédent judiciaire, qu’il a un dossier de conduite vierge, un risque de récidive faible et des remords sincères.
Elle a conclu sa décision en soulignant le courage et la résilience des victimes, Florence René-Pierre et Élçoinize Vital, qui sont maintenant invalides.
La décision de la juge a été très décevante pour Erbine Jérôme, la fille d’une des deux préposées aux bénéficiaires.
«Ce sont des vacances à la maison», lâche-t-elle sarcastiquement.
«Savoir qu’il aura une quelconque liberté, c’est pénible. Il a ruiné nos vies!» ajoute Mme Jérôme, les larmes aux yeux.
Erbine Jérôme était venue au Canada pour étudier et a dû laisser tomber ses études pour s’occuper à temps plein de sa mère. Mme Jérôme a perdu son permis d’étude et a dû faire une demande d’asile. Elle travaille à temps partiel, tout en aidant sa mère, pour payer les factures et dit que les indemnités qu’elles reçoivent ne sont pas suffisantes. Mme Jérôme a d'ailleurs créé une campagne de sociofinancement GoFundMe afin de récolter des fonds pour les victimes de l'accident et pour l'aider à rembourser sa dette universitaire.
Retour sur les évènements
Le 24 mars 2022, elles venaient de finir leur quart de travail à Vaudreuil. William François, qui travaillait pour une compagnie de raccompagnement, est allé les chercher pour les reconduire à Montréal.
Sur son trajet, il se met à zigzaguer et roule trop vite. Il perd le contrôle de son véhicule dans une courbe et percute de plein fouet un muret de béton.
Croyant qu’il était en congé ce jour-là, il avait bu de l’alcool. Après l’accident, il avait un taux de 120 mg d’alcool pour 100 ml de sang, soit au-dessus la limite permise.