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Sur la ligne de départ d'un Ironman à 76 ans

«Vous êtes un Ironman!» C’est la phrase que tous les athlètes qui s’inscrivent à un ultra-triathlon rêvent d'entendre au fil d’arrivée. À 76 ans, Charles Windus l'a entendue 25 fois. Leçon de persévérance avec le plus vieux participant au Ironman de Mont-Tremblant. 

23·08·23
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23·08·23

«Vous êtes un Ironman!» C’est la phrase que tous les athlètes qui s’inscrivent à un ultra-triathlon rêvent d'entendre au fil d’arrivée. À 76 ans, Charles Windus l'a entendue 25 fois. Leçon de persévérance avec le plus vieux participant au Ironman de Mont-Tremblant. 

Quelques jours avant la course, les sportifs affluent vers le village de Mont-Tremblant pour récupérer leur dossard. Au cœur de la frénésie se trouve Charles Windus, âgé de 76 ans, qui ne semble pas se laisser emporter par l’ambiance frénétique.

Charles Windus, 76 ans, est le plus vieux participant à prendre le départ pour le Ironman de Mont-Tremblant.
Charles Windus, 76 ans, est le plus vieux participant à prendre le départ pour le Ironman de Mont-Tremblant.

C’est probablement parce que ce ne sera pas la première fois qu’il parcourt les 3,8 kilomètres de nage, 180 kilomètres de vélo et 42,2 kilomètres de course qui constituent l’épreuve. M. Windus en est à sa 26ème participation à un ultra-triathlon. 

«Mon premier Ironman était en 1997, raconte-t-il. C’était quand j'avais 41 ans. J'ai été un compétiteur toute ma vie. J'ai toujours aimé faire de la compétition sportive à l'école secondaire et à l'université. Je cherchais quelque chose quand j'étais dans la trentaine. Les triathlons ont commencé et je me suis dit, c'est pour moi.» 

Ce dernier s'est d’ailleurs qualifié huit fois pour participer aux Championnats du monde d’Ironman qui se tiennent chaque année à Kona, à Hawaï. 


Opérations au coeur

Charles Windus a dû subir une opération à cœur ouvert en 2018 et une seconde fois en 2020. Même si ses cardiologues ont hâte qu’il ralentisse la cadence, l’athlète est loin d’avoir dit son dernier mot en ce qui concerne le triathlon. 

L’amour de la compétition est ce qui le pousse à s’inscrire année après année. La seule différence? L’objectif final n’est plus le même. 

«Maintenant, je suis juste content de pouvoir terminer au lieu de vraiment viser une place sur le podium. En vieillissant, on devient de plus en plus lent et le danger c’est qu’on ne fera pas les temps limites.»
Charles Windus

Les participants disposent d’un maximum de 17 heures pour compléter les trois sports. Ceux qui n’ont pas franchi la ligne d’arrivée au-delà de cette limite doivent malheureusement s’arrêter. Cette année, M. Windus aimerait compléter le trajet entre 15 heures et 16 heures. 

Pour parvenir à son objectif, il consacre environ 20 à 25 heures par semaine à l’entraînement. «Maintenant, les distances sont un peu moins longues que ce que je faisais il y a 15 ou 20 ans. C'est environ 7 à 9 heures de course, 11 heures de vélo, 3 heures de natation et une heure de musculation», énumère-t-il. 

La zone de transition avant le début du Ironman de Mont-Tremblant.
La zone de transition avant le début du Ironman de Mont-Tremblant.

Jour de la course

Alors que le soleil n’est pas encore levé, les athlètes se pressent déjà vers la zone de transition pour apporter les derniers préparatifs à leur vélo. Tous espèrent vivre une journée à la hauteur des efforts qu’ils ont mis dans l’entraînement. 

Vers 6 heures, le départ pour la natation est lancé. Une marée de casques verts et roses s’élance dans le lac Tremblant. Charles Windus complète cette portion en 1 heure et 34 minutes. 

«La nage s’est déroulée comme je voulais», se souvient-il, quelques jours après la course. Des enjeux de nutrition au vélo et à la course à pied sont toutefois venus bousculer ses plans durant les 180 kilomètres de vélo.

Charles Windus, 76 ans, est le plus vieux participant à prendre le départ pour le Ironman de Mont-Tremblant.

M. Windus a dû cesser son parcours au 17e kilomètre de la course à pied. «La course est passée de mal à terrible. J'ai commencé à me sentir étourdi. Je me suis arrêté à la tente médicale pendant quelques heures. Je suis déçu, je sais que j’aurais pu faire mieux.»

Malgré sa déception, ce résultat aura-t-il raison de son amour pour le triathlon? Certainement pas. 

Il compte bien apprendre de ses erreurs pour sa prochaine course, dans quelques semaines. Le 10 septembre prochain, il prendra le départ du demi-ironman d’Atlantic City.  

«Ça me prend environ trois semaines de repos après un Ironman. Après, je vais pouvoir bien courser au demi.» 

Charles Windus, 76 ans, est le plus vieux participant à prendre le départ pour le Ironman de Mont-Tremblant.

«Utile pour ouvrir des bocaux»

Y a-t-il un âge limite pour s’entraîner autant? Pas selon M. Windus. 

«Tu n'as jamais l'impression d'être trop vieux. Peu importe à quel âge tu commences, tu vas devenir plus rapide et plus fort. Même si tu commences à 50 ans, tu vas aller plus vite jusqu'à entre 65 et 70 ans», croit-il. 

À ses yeux, l’essentiel est de simplement continuer à bouger. «Cela améliorera votre style de vie dans la mesure où vous pourrez faire des choses que vous pourriez vouloir faire, comme de la randonnée, sortir avec vos enfants, faire de la tyrolienne ou quoi que ce soit.» 

Ou simplement être capable d’ouvrir un pot de cornichons, souligne-t-il en riant.