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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré mardi au Conseil de sécurité de l'ONU que l'armée russe devait être traduite en justice immédiatement pour crimes de guerre, accusant les troupes du Kremlin des pires atrocités.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré mardi au Conseil de sécurité de l'ONU que l'armée russe devait être traduite en justice immédiatement pour crimes de guerre, accusant les troupes du Kremlin des pires atrocités jamais commises depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le dirigeant ukrainien a lancé son appel par liaison vidéo alors que des preuves macabres continuent d'émerger faisant état de massacres de civils perpétrés par les forces russes à la périphérie de Kyiv avant qu'elles ne se retirent de la capitale.
La Russie doit être suspendue du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
— Mélanie Joly (@melaniejoly) April 5, 2022
Les informations faisant état d'actes de violence odieux & de crimes de guerre démontrent le mépris total de la Russie pour les droits de la personne. La Russie n'a pas sa place au sein du Conseil.
Les images, en particulier de la ville de Boutcha, ont suscité une répulsion mondiale et conduit à des demandes de sanctions plus sévères et d'accusations de crimes de guerre.
Faisant sa première apparition devant la plus haute instance des Nations unies, M. Zelensky a déclaré que les troupes russes ne sont pas différentes des autres terroristes, comme le groupe armé État islamique. Il a montré au Conseil de sécurité de brèves séquences vidéo de cadavres sanglants, qui se terminaient par les mots «Arrêtez l'agression russe».
Pour les dernières nouvelles sur la guerre entre la Russie et l'Ukraine, voyez le dossier Noovo Info.
Il a souligné que Boutcha n'était qu'un des endroits où ont eu lieu de telles horreurs, et il a appelé à un tribunal semblable à celui de Nuremberg pour les criminels de guerre après la Seconde Guerre mondiale.
Les scènes macabres de corps battus et brûlés et les preuves que certains des morts étaient ligotés et abattus d'une balle dans la tête ont conduit les pays occidentaux à expulser cette semaine des dizaines d'autres diplomates de Moscou et à proposer de nouvelles sanctions, notamment une interdiction des importations de charbon en provenance de Russie.
Le secrétaire général de l'OTAN, quant à lui, a prévenu que Moscou regroupait ses forces afin de les déployer dans l'est et le sud de l'Ukraine pour une «phase cruciale de la guerre», et il a déclaré que d'autres horreurs pourraient être révélées alors que les troupes russes continuent de se retirer dans le nord.
La famille et les amis assistent aux funérailles d'un soldat tué au combat, au cimetière Lychakiv, à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le mardi 5 avril 2022. (AP Photo/Nariman El-Mofty)
«S'ils retirent leurs troupes et que les troupes ukrainiennes prennent le relais, je crains qu'ils ne voient plus de fosses communes, plus d'atrocités et plus d'exemples de crimes de guerre», a déclaré Jens Stoltenberg.
Des responsables ukrainiens ont déclaré que les corps d'au moins 410 civils avaient été retrouvés dans des villes autour de Kyiv qui avaient été reprises aux forces russes, et qu'une `salle de torture' avait été découverte à Boutcha.
Le président Zelensky a déclaré mardi au Conseil de sécurité qu'il n'y avait «pas un seul crime» que les troupes russes n'ont commis à Boutcha. «L'armée russe a recherché et délibérément tué tous ceux qui servaient notre pays. Ils ont tiré et tué des femmes à l'extérieur de leurs maisons alors qu'elles essayaient simplement d'appeler quelqu'un de vivant. Ils ont tué des familles entières, des adultes et des enfants, et ils ont essayé de brûler les corps», a-t-il dit.
Enquêteurs à Boutcha
La police et d’autres enquêteurs ont sillonné mardi les rues silencieuses de Boutcha, prenant des notes sur les corps que les habitants leur ont montrés. Les survivants qui se sont cachés chez eux pendant le mois d’occupation russe de la ville, dont beaucoup ont dépassé l’âge moyen, erraient devant des chars carbonisés et des vitres déchiquetées, avec des sacs en plastique contenant de la nourriture et d’autres fournitures humanitaires. Les travailleurs de la Croix-Rouge vérifiaient les maisons intactes.
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Les journalistes de l’Associated Press à Boutcha ont dénombré des dizaines de cadavres en tenue civile. Beaucoup semblaient avoir été abattus à bout portant, et certains avaient les mains liées ou la chair brûlée. Une fosse commune dans un cimetière contenait des corps enveloppés de plastique.
Le Kremlin a dénoncé ces images comme fausses et a suggéré que les scènes avaient été mises en scène par les Ukrainiens. Mais les images satellite à haute résolution de Maxar Technologies ont montré que de nombreux corps étaient restés des semaines à l’air libre, pendant que les forces russes étaient dans la ville.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré que les images de Boutcha révélaient «une campagne délibérée pour tuer, torturer, violer, commettre des atrocités». Il a déclaré que les informations faisant état d’atrocités étaient `plus que crédibles' et que les États-Unis et d’autres pays chercheront à tenir les coupables responsables.
Soutien
Alors que les dirigeants occidentaux condamnaient les tueries de Boutcha, l’Allemagne, la Suède, l’Espagne, la France, l’Italie et le Danemark ont expulsé lundi et mardi des dizaines de diplomates russes, les accusant d’être des espions.
Un porte-parole du Kremlin a dénoncé ces expulsions et prévenu qu’elles compliqueront les relations internationales.
Le président américain Joe Biden a déclaré que le président russe Vladimir Poutine devrait être jugé pour crimes de guerre. La France a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête pour des crimes de guerre dont auraient été victimes des ressortissants français en Ukraine.
Le drapeau ukrainien, troisième en partant du haut à gauche, flotte devant le Parlement européen avant un débat sur la protection des enfants et des jeunes fuyant la guerre contre l'Ukraine, mardi 5 avril 2022. A Strasbourg, dans l'est de la France. (AP Photo/Jean-François Badias)
Dans une autre manifestation de soutien, la présidente de la Commission de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, prévoit se rendre à Kyiv pour rencontrer M. Zelensky cette semaine. L’UE, composée de 27 pays, soutient fermement l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe le 24 février et a déjà imposé quatre séries de sanctions. Un cinquième tour est envisagé cette semaine.
Mais les nations occidentales sont divisées. Certaines appellent au boycottage des importations russes de pétrole et de gaz, tandis que l’Allemagne et d’autres craignent qu’une telle décision ne plonge le continent dans une grave crise économique. Et les pays de l’OTAN ont refusé de remettre certaines des armes les plus puissantes que M. Zelensky a demandées, comme des avions de chasse.
Repli des Russes
Les armes et équipements déjà fournis ont aidé l’Ukraine à monter une résistance plus ferme que prévu à la puissance de feu supérieure de la Russie.
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Cette résistance a empêché les forces russes d’envahir la capitale, et leurs troupes sont maintenant en retrait des zones autour de Kyiv. Environ les deux tiers des troupes russes autour de la ville sont partis et sont soit au Bélarus, soit en route, a révélé un responsable américain de la défense qui s’est exprimé sous couvert de l’anonymat pour discuter d’une évaluation des renseignements.
Le responsable a déclaré que les forces russes recevaient probablement plus de fournitures et de renforts. D’autres responsables occidentaux et ukrainiens ont averti que plusieurs ne faisaient que se regrouper. Certains sont déjà en train de se redéployer vers l’est, où des séparatistes soutenus par la Russie combattent les forces ukrainiennes dans la région du Donbass depuis 2014.
Des réfugiés ukrainiens marchent à leur arrivée de Pologne à l'aéroport de Haneda, mardi 5 avril 2022, à Tokyo. Le ministre japonais des Affaires étrangères Yoshimasa Hayashi est rentré de Pologne mardi avec 20 Ukrainiens alors que Tokyo cherche à jouer un plus grand rôle dans le soutien international à l'Ukraine. (AP Photo/Eugène Hoshiko)
M. Zelensky avait de nouveau réclamé lundi plus d’armes pour faire face à cette offensive à venir. «Si nous avions déjà obtenu ce dont nous avons besoin (des avions, chars, pièces d’artillerie, armes antimissiles et antinavires) nous aurions pu sauver des milliers de personnes», a-t-il dénoncé.
L’ONU estime maintenant que 11 millions de personnes ont été chassées de chez elles par la violence en Ukraine.