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Déguédiner, boss des bécosses, sapiosexuel et tiktokeur arrivent dans le dictionnaire en 2025.
Le Petit Robert de la langue française est une référence de nombreux francophones à travers le monde. Et avec l’évolution de la société, de nouveaux mots s’y ajoutent chaque année.
Les enjeux qui nous préoccupent y sont évidemment pour beaucoup dans la création de nouveaux mots, ce qui explique pourquoi plusieurs termes proviennent notamment de l’environnement et des changements climatiques.
Voyez le reportage d'Emmanuel Leroux-Nega dans la vidéo.
On y retrouve notamment climaticide (qui, par ses émissions massives de CO2, contribue au réchauffement climatique) et bombe carbone (Site d’exploitation d’un gisement d’énergie fossile, qui constitue une importante source de gaz à effet de serre). Également, un terme dont on entend de plus en parler est la neutralité carbone (équilibre entre les émissions de CO2 et leur absorption par les puits de carbone).
Dans la section «société», on retrouve décolonialisme (courant de pensée d’origine sud-américaine qui postule que des formes de domination issues de la colonisation perdurent dans la société), le terme anglais stalker (épier les faits et gestes d’une personne sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux), et tiktokeur, euse (Personne qui publie ses propres vidéos sur l’application TikTok).
Et comme le français est parlé un peu partout sur la planète, différents mots proviennent de différentes cultures. Chez nous, au Québec, on ajoute déguédiner (se dépêcher), et la Belgique et la Suisse offrent chiclette (gomma à mâcher) au nouveau dictionnaire.
À VOIR | Découvrez les nouveaux mots ajoutés au dictionnaire québécois Usito
Dans le sport, rideur, euse ou rider (personne qui pratique un sport extrême) et escalade de bloc (escalade pratiquée sans baudrier ni corde sur des parois de faible hauteur) se trouvent aussi une place.
Du côté des noms propres, l’édition 2025 ajoute l’écrivain et journaliste québécois Michel Jean ainsi que la légende du hockey Guy Lafleur.
Mais comment les éditeurs du dictionnaire décident-ils quels termes seront adoptés? Tout d’abord, ils utilisent un système de documentation pour trouver ces nouveaux mots, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux, tout en mesurant leur impact et la fréquence d'utilisation.
«Sur la base de ces données-là, on va voter», affirme la directrice éditoriale du Petit Robert, Géraldine Moinard.
Plusieurs critiqueront l’arrivée de mots tirés directement de l’anglais.
«On n’aime pas trop faire rentrer des anglicismes [...] Mais, à partir du moment où un anglicisme est très utilisé en français — d’autant plus que parfois il n’y pas d’équivalant — alors il rentre», explique Mme Moinard.