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Si rien ne bouge à la table de négociation, une grève enseignante sera déclenchée à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) le 3 février prochain.
Le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l'UQAM affirme jeudi dans un communiqué que «l'immobilisme de la partie patronale» est en cause dans cette décision d'entamer une grève qui concernera 2 100 chargés de cours.
«Après un an de négociations, la direction de l'UQAM ne veut toujours pas reconnaitre la surcharge de travail occasionnée par la préparation et l'encadrement des cours en ligne», explique-t-on. «L'UQAM refuse d'établir des balises pour le développement de ces cours afin qu'ils ne se fassent pas au détriment des cours en présence et refuse également d'assurer que les groupes-cours demeurent à taille humaine.»
Le syndicat affirme que la direction de l'UQAM s'acharne à vouloir créer «deux classes d'enseignantes et d'enseignants» en différenciant les conditions de travail des permanents et des contractuels.
Le SPPEUQAM-CSN garde tout de même une porte ouverte à la reprise des négociations avant le déclenchement officiel de la grève.
«Nous annonçons la date de déclenchement de la grève plus de trois semaines à l'avance pour que tout le monde puisse s'y préparer, mais aussi pour donner la chance à la direction de revenir à la table avec des offres sérieuses qui répondent aux demandes réalistes du syndicat sur le plan pédagogique », a affirmé Olivier Aubry, président du SPPEUQAM–CSN.
Si la grève est bel et bien déclenchée le 3 février prochain, on ignore combien de temps elle durera.
«[...] Le retour sera prévu lorsque l’UQAM nous proposera des conditions acceptables, ce qu’elle n’a pas fait depuis un an», a précisé le syndicat à Noovo Info jeudi dans un échange de courriels.
Les membres du SPPEUQAM-CSN prévoient tenir des lignes de piquetage aux entrées de l'UQAM pendant la grève.
La grève des chargés de cours de l'UQAM aura évidemment un impact direct sur les étudiants.
«Nous donnons près de 60 % des cours au premier cycle. Ces cours ne se donneront pas, mais il se pourrait que les cours donnés par les profs permanents ne se donnent pas non plus si les profs ou les étudiants ne franchissent pas nos lignes de piquetage», a précisé à Noovo Info Richard Bousquet vice-président du SPPEUQAM-CSN.
De son côté, la direction de l’UQAM a affirmé par courriel jeudi à Noovo Info qu’elle prenait acte de la décision du SPPEUQAM de déclencher une grève le 3 février prochain.
«Le cas échéant, l’Université demeurera ouverte et poursuivra ses activités, à l’exception des activités d’enseignement menées par les personnes chargées de cours. Les cours dispensés par les professeures et professeurs continueront d'être offerts», précise-t-on.
La direction de l’Université du Québec à Montréal souligne par ailleurs que depuis un an, le dossier de l’enseignement en ligne a fait l’objet de 19 séances de négociation, incluant 10 séances de conciliation et que les discussions se poursuivront en conciliation ce mois-ci.
«La Direction de l’Université est engagée sérieusement dans ce processus, dans le but de parvenir dans un avenir rapproché à un règlement qui soit mutuellement satisfaisant pour toutes les parties», a-t-on indiqué à Noovo Info.
Selon des données de 2023-2024 fournies par la direction de l’UQAM, 11% des cours à l’UQAM sont dispensés entièrement à distance. «Les autres cours sont offerts en mode hybride ou comodal, ou pour la vaste majorité d’entre eux (74 %), en présence», conclut-on.
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Notons que cette négociation pourrait avoir des répercussions sur l'ensemble des chargé-es de cours des autres universités québécoises.
«Leurs revendications sont déterminantes pour l'avenir. Nous sommes solidaires de leur lutte à 100 %», a notamment souligné Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN.
«Le SPPEUQAM–CSN négocie sur un enjeu unique qui touche l'ensemble de la profession d'enseignantes, d'enseignants et de professeur-es. Les demandes du syndicat sont justes et raisonnables. Ce n'est pas parce qu'une activité se déroule en mode virtuel que les règles normales et les conditions de travail adéquates doivent cesser de s'appliquer », a pour sa part exprimé Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Le SPPEUQAM-CSN possède un mandat de grève depuis le 2 décembre dernier, un mandat obtenu avec l'accord de 86% de ses membres.