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Le gouvernement Legault n’écarte pas d’imposer jusqu’à neuf points d’inaptitude aux conducteurs qui ne respectent pas la vitesse et les règles dans les zones scolaires.
Le gouvernement Legault n’écarte pas d’imposer jusqu’à neuf points d’inaptitude aux conducteurs qui ne respectent pas la vitesse et les règles dans les zones scolaires.
La ministre des Transports, Geneivève Guilbault, a évoqué cette option, vendredi matin, après avoir été interpellée par des enfants qui lui demandaient d'améliorer la sécurité routière autour des écoles.
Dans un débat sur cet enjeu au Salon bleu, Mme Guilbault a donné l’exemple de la sanction imposée aux automobilistes qui ne s’arrêtent pas lorsque les feux d’un autobus scolaire clignotent, soit neuf points d’inaptitude. Elle serait prête à modifier le Code de la sécurité routière en conséquence.
«C’est quelque chose qu’on regarde aussi. C’est quand même salé comme sanction: tu y penses deux fois avant d’aller trop vite, à côté d’un autobus scolaire. Alors pourquoi ne pas appliquer le même principe au fait de ne pas respecter (les règles)?»
Le Parti libéral du Québec (PLQ), Québec solidaire (QS) et le Parti québécois (PQ) ont uni leur voix vendredi et ont demandé que les rues aux abords des écoles soient davantage sécurisées.
Lors d'un point de presse à l'Assemblée nationale, le solidaire Etienne Grandmond, la libérale Marwah Rizqy et la porte-parole du PQ Méganne Perry Mélançon se sont adressés à la ministre des Transports Geneviève Guilbault afin que Québec déploie des mesures pour renforcer la sécurité routière près des écoles. Des enfants ont par ailleurs été invités pour le point de presse et ont témoigné des dangers de marcher pour se rendre à l'école.
«À très court terme», estime M. Grandmond, le gouvernement devrait financer l'installation de radars photo dans les zones-écoles. «Une école, un radar», a imagé le député qui ajoute qu'un simple panneau de signalisation «ne fonctionne pas».
Pour assurer de manière pérenne la sécurité des tout-petits, il faudra procéder à une modification des «aménagements» des rues afin d'induire une conduite plus lente près des écoles, a fait savoir Etienne Grandmond.
Il faudra, demande QS, «penser à accompagner massivement les villes, qui n'ont pas tous les moyens financiers, pour modifier» ces rues. «Ce n’est pas normal, en 2023, de se mettre en danger pour aller à l’école. Il faut améliorer les aménagements, les trottoirs, les pistes cyclables, et les rues autour des écoles», a M. Grandmont.
Le porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable, André A. Morin, exige lui aussi qu'on ajoute des radars photo proche des écoles.
Mme Perry-Mélançon souhaite de son côté que tous élèves puissent de se rendre «en toute quiétude» à leur établissement scolaire et exige que le gouvernement fasse preuve de «leadership» et passe «rapidement» à l'action dans ce dossier.
«Parfois, les voitures ne s’arrêtent même pas au “petit bonhomme” (le clignotant au passage piéton)», a dit la jeune Maïra, en conférence de presse vendredi matin avec des parents et des représentants des trois partis d’opposition, dans le hall de l’Assemblée nationale. «J’ai failli me faire écraser une fois. Un monsieur m’a poussé juste à temps avant que la voiture ait failli m’écraser. Il faut changer les règles pour qu’on soit en sécurité.»
«Ce sont des trottoirs vers toutes les écoles, des saillies, des intersections surélevées, des rues-écoles, des dos d’âne», a dit un des parents, Jean-François Gagné. Il avait, en main, les résolutions d’une cinquantaine de municipalités qui demandent au ministère des Transports de soutenir et de financer ces aménagements.
Au cours du débat, Mme Guilbault a rappelé que le gouvernement avait mis sur pied pour les municipalités un programme qui finance jusqu’à 50 % des dépenses admissibles pour des aménagements autour des écoles: «dos d’âne, traverses lumineuses», etc.
La ministre Guilbault doit déposer un plan concernant la sécurité routière d'ici la fin du mois d'avril. L'opposition demande que celui-ci soit «ambitieux» et qu'il réponde aux «besoins et aux inquiétudes des parents».
Ces demandes surviennent quelques mois après le malheureux décès de la petite Mariia Legenkovska, 7 ans, mortellement happée par un véhicule alors qu'elle se rendait à l'école.