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Ce guide est le fruit du travail concerté de 14 commerces de Montréal.
La transition écologique est l'affaire de tous et il n'y a pas de trop petite initiative pour tenter de réduire le gaspillage. C'est dans cette optique que l'organisme Concertation Montréal, de concert avec les instigateurs du Guichet unique pour la transition alimentaire (GUTA), a lancé plus tôt cette semaine un guide des bonnes pratiques à l'attention des petits commerces désireux d'améliorer leur bilan en ce qui a trait au recours aux emballages de plastiques et au gaspillage.
L'outil d'une soixantaine de pages est le fruit du travail concerté de 14 commerces montréalais, s'étant regroupés au sein de la communauté Mon Commerce Zéro déchet.
Dès l'automne 2021 et durant un an, les membres du groupe ont exploré et partagé différentes initiatives visant à réduire la quantité de matières résiduelles, le tout avec le soutien de plusieurs experts.
«Les actions menées dans le cadre de Mon commerce zéro déchet s’inscrivent dans la vision et les objectifs du Plan directeur de gestion des matières résiduelles (PDGMR) 2020-2025 de la Ville de Montréal et de son engagement à tendre vers le zéro déchet d’ici 2030. Nous pensons que c’est par la concertation et le regroupement des idées que pourront s’opérer des changements significatifs en ce sens », explique Richard Deschamps, président de CMTL et conseiller de la Ville dans l’arrondissement de LaSalle.
Un appel de candidatures a donc été lancé pour former le groupe. «On n’avait pas ciblé nous-mêmes les commerces du secteur alimentaire, ce sont eux qui sont venus à nous», précise Janie-Claude Viens, agente de développement – Transition écologique chez Concertation Montréal.
Les commerçants participants ont été invités à partager les pratiques qu'ils avaient déjà implantées ou à en expérimenter de nouvelles, le tout pour inspirer d'autres entrepreneurs à leur emboîter le pas.
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«On essaie de répondre aux interrogations que d'autres commerçants pourraient avoir s'ils décident de réduire leur génération résiduelle, alors on leur donne des idées sur ce qu'ils peuvent faire, sur les défis qui les attendent et plusieurs autres astuces, souligne Mme Viens. Les 14 commerces participants ont été très généreux de leurs conseils et de leur expérience et tout ça donne une bonne idée de ce qu'il est possible de faire.»
«Ça se veut un outil très accessible, et pas seulement pour les commerces de l'industrie alimentaire. Tous les types de commerces génèrent des matières résiduelles, et c'est possible d'en produire moins en mettant quelques mesures en place», ajoute l'agente de développement.
Le guide propose, sous la forme d'entrevues avec des commerçants, différentes stratégies concrètes pour aider d'autres commerces à atteindre la cible du zéro déchet, ou à tout le moins s'en rapprocher davantage. Parmi celles-ci, notons la valorisation des drêches de brasserie, l'instauration d'un système de consigne de contenants pour le vrac, l'approvisionnement local et d'autres initiatives inscrites dans un processus d'économie circulaire.
On y apprendra entre autres que dans le cadre de l'initiative, La Bête à Pain à Ahuntsic, en partenariat avec la brasserie Silo, a transformé les trois tonnes et demie de pains récupérés en 12 400 litres de bière, soit l’équivalent de 26 000 canettes.
Pour sa part, Première Moisson s'est alliée avec la Tablée des chefs pour lui remettre, sur une année, quelque 133 927 kilos de nourriture. Cela représente 446 424 portions qui ont été redistribuées à 54 organismes essaimés à travers la province.
Enfin, l'épicerie de quartier Les Emplettes offre des paniers de produits invendus à rabais, parfois accompagnés de fiches-recettes et de suggestions pour apprêter ces aliments.
Bien que le guide soit d'abord destiné aux commerçants soucieux de réduire leur empreinte environnementale, Concertation Montréal invite également les citoyens à adopter eux aussi des comportements de réduction des déchets à la source.
«On souhaitait rendre ces bonnes pratiques publiques, mais c'est sûr qu'avec un noyau de 14 commerces, on arrivait à une portée plus restreinte, explique Mme Viens. Avec le guide, on veut faire découvrir à plus de gens, aussi bien d'autres commerces que des consommateurs, les différentes astuces mises en place par nos participants, parfois même de façon invisible.»
«On espère que ces initiatives vont inspirer les consommateurs à eux aussi poser des gestes pour réduire le gaspillage, pour qu'ils deviennent des alliés pour ces commerces-là», ajoute-t-elle.
Le guide peut être consulté gratuitement en ligne ici.