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«Celui qui n’est pas prêt à payer le prix de la liberté n’en est pas digne», a écrit Mehdi Yarahi après la flagellation.
Un chanteur populaire qui avait publié en ligne une chanson exhortant les femmes à retirer leur foulard obligatoire a été fouetté par les autorités iraniennes en lien avec une condamnation liée à la possession et la consommation d'alcool, ont déclaré son avocate et les autorités.
Mehdi Yarahi a été fouetté mercredi, a écrit son avocate Zahra Minuei sur la plateforme sociale X.
L'agence de presse semi-officielle de l'Iran, Fars, citant un responsable anonyme, a déclaré que la peine concernait sa consommation d'alcool et non sa musique.
Les coups de fouet ont été «entièrement administrés dans la branche 4 du bureau d'application des peines, au bureau du procureur de la sécurité morale de Téhéran, et le dossier de M. Mehdi Yarahi a été clos», a précisé Mme Minuei.
M. Yarahi a écrit et interprété la chanson Roosarito, qui signifie «ton foulard» en farsi. La vidéo exhortait les femmes à retirer leur hijab et montrait des femmes en train de danser sans voile. L’arrestation initiale de M. Yarahi en août serait liée à la vidéo, qui est toujours disponible en ligne.
M. Yarahi a apparemment écrit sur X après la flagellation: «Celui qui n’est pas prêt à payer le prix de la liberté n’en est pas digne.»
Dans les rues des villes iraniennes, il est de plus en plus courant de voir une femme circuler sans foulard obligatoire, ou hijab, après le deuxième anniversaire de la mort de Mahsa Amini et les manifestations de masse qu’elle a déclenchées en 2022.
Mme Amini, âgée de 22 ans, est décédée le 16 septembre 2022 dans un hôpital après son arrestation par la police des mœurs du pays pour ne pas avoir porté son hijab au goût des autorités.
Les manifestations qui ont suivi la mort de Mahsa Amini ont commencé par le chant «Femmes, vie, liberté». Cependant, les cris des manifestants se sont rapidement transformés en appels ouverts à la révolte contre le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.
La répression qui a suivi, qui a duré des mois, a fait plus de 500 morts et plus de 22 000 arrestations. Seuls l'Afghanistan et l'Iran imposent le port du hijab aux femmes.
Pendant ce temps, des vidéos en ligne montraient des femmes non couvertes assistant à la 12e cérémonie de remise des prix iraniens du design d'intérieur, ainsi que des hommes et des femmes se serrant la main. L'agence de presse Mizan, qui dépend du pouvoir judiciaire, a rapporté jeudi que les procureurs avaient annoncé des poursuites judiciaires contre tous les organisateurs, hôtes et individus vus en train de violer les lois iraniennes.