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Immigration, économie, véhicules électriques canal de Panama... Voici un aperçu des faits.
Dans son premier discours après avoir prêté serment lundi, le président Donald Trump a répété plusieurs déclarations fausses et trompeuses qu'il avait faites pendant sa campagne. Il s'agit notamment d'affirmations concernant l'immigration, l'économie, les véhicules électriques et le canal de Panama.
Voici un aperçu des faits.
ALLÉGATION - M. Trump, un républicain, a souligné que le gouvernement des États-Unis «ne protège pas nos magnifiques citoyens américains respectueux de la loi, mais offre un refuge et une protection à de dangereux criminels, souvent issus de prisons et d'institutions psychiatriques, qui sont entrés illégalement dans notre pays en provenance du monde entier».
LES FAITS - Rien ne prouve que d'autres pays envoient leurs criminels ou leurs malades mentaux de l'autre côté de la frontière.
M. Trump a souvent repris cette affirmation au cours de sa dernière campagne.
AFFIRMATION - «J'ordonnerai à tous les membres de mon cabinet de mobiliser les vastes pouvoirs dont ils disposent pour vaincre ce qui était une inflation record et faire baisser rapidement les coûts et les prix.»
LES FAITS - L'inflation a culminé à 9,1 % en juin 2022, après avoir augmenté régulièrement au cours des 17 premiers mois de la présidence du démocrate Joe Biden, à partir d'un minimum de 0,1 % en mai 2020. Les données les plus récentes montrent qu'en décembre, l'inflation était tombée à 2,9 %.
D'autres périodes historiques ont connu une inflation plus élevée, comme un taux de plus de 14 % en 1980, selon la Réserve fédérale.
Le prix moyen des biens de consommation de base a connu des hausses importantes ces dernières années. Par exemple, le prix d'une douzaine de gros œufs est passé de 1,33 $ en août 2020 à 4,82 $ en janvier 2023. Leur prix a baissé jusqu'à 2,07 dollars en septembre 2023, mais il est actuellement en hausse, à 4,15 dollars en décembre, en partie à cause d'une épidémie persistante de grippe aviaire qui coïncide avec une forte demande pendant la saison des pâtisseries de Noël.
Le gallon de lait entier a atteint un sommet de 4,22 dollars en novembre 2022, contre 2,25 dollars au début du mandat de M. Biden. En décembre, il s'élevait à 4,10 dollars.
L'essence est descendue jusqu'à 1,77 dollar le gallon sous Trump. Mais cette chute des prix s'est produite pendant les périodes de fermeture pour cause de pandémie de coronavirus, alors que peu de gens conduisaient. Les prix bas étaient dus à une crise sanitaire mondiale, et non à la politique de M. Trump.
Sous la présidence de M. Biden, le prix de l'essence a atteint un sommet de 5,06 dollars en juin 2022. Depuis, elle a connu une tendance à la baisse, s'établissant à 3,15 dollars en décembre.
AFFIRMATIONS - Promettant de créer un service fiscal externe pour collecter «tous les tarifs, droits et revenus», M. Trump a dit : «ce seront des sommes d'argent massives qui se déverseront dans notre Trésor, en provenance de sources étrangères».
LES FAITS - Presque tous les économistes soulignent que les consommateurs américains paieront au moins une partie, voire la majeure partie, du coût des droits de douane. Certains exportateurs à l'étranger pourraient accepter une baisse de leurs bénéfices pour compenser une partie du coût des droits de douane, et le dollar prendra probablement de la valeur par rapport aux monnaies des pays frappés par les droits de douane, ce qui pourrait également compenser une partie de l'impact.
Mais les droits de douane n'auront pas l'effet escompté, à savoir stimuler la production aux États-Unis, s'ils ne rendent pas les produits fabriqués à l'étranger plus chers pour les consommateurs américains.
En outre, de nombreux partisans de M. Trump, et même certaines personnes qu'il a nommées, affirment qu'il a l'intention d'utiliser les droits de douane principalement comme un outil de négociation pour obtenir des concessions de la part d'autres pays. Pourtant, si un service des recettes extérieures est créé, cela suggère certainement que Trump s'attend à imposer et à percevoir de nombreux droits de douane.
AFFIRMATION - «Nous allons révoquer le mandat sur les véhicules électriques, sauver l'industrie automobile et tenir ma promesse sacrée envers nos grands travailleurs américains de l'automobile».
LES FAITS - Il est trompeur de prétendre qu'un tel mandat existe. En avril 2023, l'Agence de protection de l'environnement a annoncé des limites strictes pour les émissions de gaz à effet de serre des véhicules particuliers. L'agence affirme que ces limites pourraient être respectées si 67 % des ventes de nouveaux véhicules étaient électriques d'ici à 2032.
Pourtant, la nouvelle réglementation n'exige pas des constructeurs automobiles qu'ils stimulent directement les ventes de véhicules électriques. Elle fixe des limites d'émissions et permet aux constructeurs automobiles de choisir la manière de les respecter.
En 2019, Kamala Harris a coparrainé, en tant que sénatrice américaine, un projet de loi intitulé «Zero-Emission Vehicles Act» qui aurait exigé que 100 % des nouveaux véhicules de tourisme vendus ne produisent aucune émission d'ici à 2040. Ce projet de loi, qui est resté bloqué en commission, n'interdisait pas la possession de véhicules produisant des émissions.
DÉCLARATION - Il a parlé de son souhait de voir les États-Unis reprendre le canal de Panama. «Les navires américains sont fortement surtaxés et ne sont pas traités équitablement, de quelque manière que ce soit, y compris la marine américaine. Et surtout, c'est la Chine qui exploite le canal de Panama».
LES FAITS - Les autorités panaméennes ont démenti les affirmations de M. Trump selon lesquelles la Chine exploite le canal et les États-Unis sont surtaxés. Ricaurte Vásquez, administrateur du canal, a affirmé dans une interview accordée à l'Associated Press qu'il n'y avait «aucune discrimination dans les tarifs».
«Les règles de tarification sont uniformes pour tous ceux qui transitent par le canal et clairement définies», a-t-il dit.
Il a également ajouté que la Chine n'exploitait pas le canal. Il a indiqué que les entreprises chinoises opérant dans les ports situés aux deux extrémités du canal faisaient partie d'un consortium de Hong Kong qui avait remporté un appel d'offres en 1997. Il a ajouté que des entreprises américaines et taïwanaises exploitent également d'autres ports le long du canal.
M. Vásquez a souligné que le canal ne peut pas accorder un traitement spécial aux navires battant pavillon américain en raison d'un traité de neutralité. Il a ajouté que les demandes d'exception sont systématiquement rejetées, car le processus est clair et il ne doit pas y avoir de variations arbitraires. La seule exception prévue par le traité de neutralité concerne les navires de guerre américains, qui bénéficient d'un passage accéléré.
M. Trump, qui se plaint de l'augmentation des redevances imposées aux navires transitant par le canal, a refusé d'exclure le recours à la force militaire pour prendre le contrôle du canal.
Les États-Unis ont construit le canal au début des années 1900 pour faciliter le transit des navires commerciaux et militaires entre leurs côtes. Washington a cédé le contrôle de la voie d'eau au Panama le 31 décembre 1999, en vertu d'un traité signé en 1977 par le président Jimmy Carter, un démocrate.